Il faut réagir. Il y a abus. Une effronterie d’une grossièreté intolérable à la télé : les émissions sont de plus en plus hachurées, découpées, interrompues par les « MAUDITS COMMERCIAUX ». Attention, je ne suis ni ronchon ni bougon et j’admet qu’il y a parfois d’utiles informations dans les publicités télévisées; quand je songe à m’acheter un BAR-B-Q, une auto (c’est mon cas) ou une tondeuse, je suis content de décoder ces messages. Cependant c’est devenu une plaie toutes ces interruptions. Sans cesse. Le temps est venu pour le CRTC d’interdire carrément les interruptions intempestives dans le cours d’un feuilleton télévisé. Ou d’un film.
Imagine-t-on que l’on tolérerait des impertinents effrontés qui nous couperaient la parole sans cesse pendant qu’entre parents, amis ou voisins, l’on raconterait une histoire, un récit, un fait survenu dans notre vie ? On remettrait vite à sa place pareil mufle. Que l’on installe toutes ces publicités —regroupées— en début et à la fin d’un émission. Le CRTC doit civiliser la pub, faire cesser cette pluie polluante et incessante des « commerciaux », c’est devenue insupportable tous ces appels à acheter —criards à la Brault-Martineau— qui découpent effrontément, mettent en charpie, un téléroman. Ou un film.
Une boucherie sans vergogne que ce saucissonnage impétueux des propos d’un(e) créateur. Les contenus des auteurs méritent du respect et, vite, le CRTC doit réglementer cette foire visuelle marchande devenue anarchique. Si le monde commercial ne sait pas vivre, le CRTC, police nécessaire au service des citoyens, doit émettre cette simple consigne : les annonces à la télé ? Oui, au début et à la fin d’une émission.
Avant ou après, jamais « pendant ».
Les valets fainéants du CRTC à Ottawa, sont d’un service public, sont payés par nos taxes. Vont-ils nous défendre et respecter l’ouvrage du créateur ? Le CRTC est-il au service des marchands, en veule associé et pleutre ? J’ai compté l’autre soir vingt cinq (25) publicités durant une heure d’émission ! Cinquante « spots » (50 ) soi disantes « pauses commerciales» durant un seul film. C’est monstrueux ! Protestez citoyens méprisés, envoyez votre « appel à la civilisation » des ondes, partout, via les sites sociaux du web, aux tribunes libres (radio, télé ou presse). Criez avec moi : « Il faut réglementer la publicité à la télé. » Je le répète, je ne prêche pas pour sa disparition des ondes, non, il y a un intérêt normal à la pub qui peut renseigner si on cherche une maison, un lave-vaisselle, un divan ou des stores, ces messages —parfois bien conçus, parfois avec humour— doivent être diffusés AVANT ou APRÈS un contenu. Que ce soit un long métrage ou un court métrage de quinze minutes. C’est clair, simple, normal, poli, raisonnable. On ne coupe pas le sifflet à des gens qui dialoguent, qui conversent, qui causent ensemble racontant un drame ou un bon moment vécu. Ça ne se fait pas, paresseux CRTC.
Ce conseil de surveillance des ondes —domaine appartenant au public— va-t-il montrer qu’il a une colonne vertébrale ou va-t-il laisser se continuer l’orgie des messages commerciaux ? Va-t-il encore longtemps autoriser cette grossièreté, chapeauter impunément ces effronteries ? Avant sa mort, scandalisé, excédé lui aussi, Federico Fellini, cinéaste de génie, tenta d’initier un mouvement mondial en ce sens. Hélas, Fellini, devenu vieux, n’a pas eu l’énergie d’organiser ce boycottage mondial. Et nous tous, si on s’y mettait ? Le Québec pourrait être le lieu de départ du mouvement AAPP, « avant et après, pas pendant ». Solidarité, les bombardés de pubs !