Je croise des gentils p’tits vieux (comme moi) qui sont scandalisés, atterrés même, par la mode actuelle de tatouage.
Des plus jeunes aussi (exemple : Sophie Durocher du J.de M. ) qui sont écoeurés face à ces hommes, souvent d’âge mûr, qui affichent ces incrustations corporelles en vives couleurs.
Mon opinion ? Le plus souvent j’en suis ravi. Eh oui ! On jurerais que trop de gens oublient les furieuses condamnations du temps de leur jeunesse. Moi, je me souviens des cris d’horreur de mes parents au temps (1940-1950) où l’on écoutait —et on dansait— le boogie-woogie. Ce jazz infernal, une horreur pour nos « vieux » que cette musique dite de jitterbug et que nous aimions tant !
Évidemment, il y a des tatous de style « Hell’s Angels » mais, moi le fidèle baigneur de l’hôtel Excelsior, je vois aussi de jolis dessins en belles couleurs. Des tatous qui font voir d’esthétique « entrelacs », rappelant les joliesses du « Modern Art », sauce 1900. Ou une tête de proue échevelée. Ou des images de fées mythiques au surréalisme complexe, ou des dragons chinois étonnants, des sirènes érotiques pour un des Ulysse contemporain. Bedonnant et quasi-chauves, le tatou rajeunit une silhouette. J’ai dit, ici, que cette volonté de « rester jeune » est humaine et n’est pas un péché. À L’Excelsior, je souris sous les feuilles de mon palétuvier en serre ! « De l’art sur la peau » et transportable ! Quand ces tatous sont dépourvus d’agressivité, ces étonnantes « gravures sur deux pattes », font voir du bon talent souvent. Il y a aussi des images tatouées qui relèvent de l’Halloween, hélas ! De sombres gueules comme s’ils étaient des guerriers (Maoris) d’Australie, ou de faux descendants de tribus africaines arriérées. En passant quel émouvant et excellent film que « Les descendants » au cinéma Pine.
« Des goûts et des couleurs… non discutandur », dit un adage bien con. Cœur-de-Pirate, la jeune chanteuse —au français obscur et confus— illustre sans vergogne aucune, cette mode nouvelle. Je conteste farouchement une opinion du psy Miche Dorais —signant néanmoins un excellent livre, « La sexualité »— qui clame : « Des Narcisses d’obsédé par la jeunesse. ». Allons, on se calme, docteur ?
Enfants, nous raffolions du tatouage, simples décalcomanies à bon marché qui, hélas, s’effaçaient au premier lavage ! Mais oui, jadis, le tatouage était la marque des marins, des romanichels de cirque ambulant, aussi des prisonniers à perpète ! Mais les temps changent et ça n’est pas mal plus mal que d’avoir envie de bijoux. Au nez ou aux sourcils. Chantons : « Entre la jeunesse et la vieillesse… » il y a incompréhension. Oui, nos vieux parents se bouchaient « les oreilles » au son du jazz-swing sauce boogie-woogie, ne nous bouchons pas « les yeux » ! Une mode finit toujours par passer.