oct 042009
 

Nous voici donc dans octobre…Mais pourquoi donc tant d’écureuils qui courent d’un trottoir l’autre ? Je les vois traverser sans cesse nos rues ? Si pressés, où vont-ils  donc ? J’en vois tous les matins maintenant quand je descend la côte Morin pour acheter chez mon homonyme (Jasmin du IGA) mes gazettes du jour.

J’ai vu d’abord voisin-Jodoin, Jean-Paul, assis (un gamin de 80 berges), par terre, devant chez lui; la chaudière de peinture entre les pattes, brassant sa crème bien beige. Dernière couche sur le déclin de bois pour protéger ses murs des froids mordants qui vont nous siffler dessus ? Dans la rue du Parc-de—la- Famille, revoir cette vieille bellement ridée (c’est beau les rides des femmes !) marchant avec son chien fou, son sac d’épicerie plein. Aussi, qui grimpe la Morin, ce ventru dodu, longue queue de cheval sur le dos ! Le faux cow-boy, faux Clint Eastwood du Sergio Leone. Ne se presse point, regarde partout. Autre matineux re-croisé, Beaupré, descendant en ville, nerveux avec des mines de détective privé, il fume à grosse boucane.

Mes gens. Mon monde familier. Mon village aimé.

Ainsi, ces beaux écoliers, sacs aux dos, qui attendent leur bus jaune au bord du trottoir pas loin du bar La Cachette.  La vie de chaque jour. Revoir le chat d’ardoise qui pisse sur un bouleau près du Café à mi-côte. Avec son chien barbet excité au fond des bras, revoir ce jovial nabot, petit colosse roux aux pas agiles. Un matin chasse l’autre et le temps passe. Il y a ce chien…(de classe ou de chasse),qui tire fort sa veille maîtresse à la silhouette raffinée, longs cheveux de neige. Et voici André, fougueux jardinier, roulant des épaules, regard pétillant. Revenu chez moi, ma Pauline est à son râteau. Et « l’autre Raymonde » (celle de Maurice), qui étend du linge. Pour la senteur sans doute. Me souvenir alors des lundis de lessive dans ma petite patrie. Nos ruelles pavoisées, drapeaux de nos vies modestes au vent ! Octobre s’installe donc, les couleurs toutes hissées.Tantôt, rue Beauchamp, autobus aux vitres brunies. Binettes épatées des Japonais-à-kodak qui n’en reviennent jamais de nos ors et de nos sangs. Des adieux lumineux d’avant…la chute ! Je sors le bac noir. Surgit ma Raymonde qui me dit : « J’allais à mon Inter-Club de Piedmont et qui je vois, au milieu de  la 117, j’ai cru à un chien énorme, un lévrier, un chevreuil au galop ! » Risque fou, cette 117 si large ? Rut qui commande ? Hier, elle alla marcher seule autour du lac et, terrasse du Chantecler, ravissement. « Si tu avais vu le lac ! D’un bleu stupéfiant, étonnant ! ».

Non, moi enfin sorti d’un immense rhume, je restais assis à lire mes chères biographies. Ces temps-ci, la Duras et le Eistein. La Yourcenar et le Jack London. Grippe à l’horizon, devoir aller aux aiguilles (que l’homme n’aime pas) ! Oh, télé-4,  annonce pour montrer ces cascades chez Polar Bear’s Club. J’y étais allé en plein hiver. La Rivière-à-Simon folle de rage et en 1985 (!) une simple cabane, un gardien veillant en une installation primitive. Suer d’abord puis, en maillots, dehors, de vieux cordages et une passerelle branlante. Raymonde ’85, héroïque, qui se jette « dans les bras de Simon », sa baignade folle dans ces flots ourlés de glaces. Ce lieu a prospéré, immense parking et on y annonce une vaste piscine !

Un matin récent, je dois aller —cum pedibus— chez mes charmantes postières. Bon pour ma santé. Qui me suit ? Une bestiole inconnue de moi. Vraiment un chien, disons une sorte de laideron pékinois, la phalle basse, baveur et les oreilles à l’envers, les pattes courtes. Si je stoppe, cette vadrouille stoppe aussi. Par quel instinct veut-il absolument marcher dans mes pas ? Quand je sors du bureau de la poste, il est dans les bras d’une punkette. Trous calculés aux genoux, un anneau au sourcil, au nez et à la babine ! Elle l’ouvre : « Y é fou raide, y suit tout l’monde » ! Remontant par des rues secondaires, je me retourne, les deux me suivent. « Y a que j’veux le vendre. Combien vous me donnez pour ? » Je dis : « Rien, j’ai peur des chiens, m’amzelle! » C’est vrai.

  Une réponse to “SALUT L’AUTOMNE !”

  1. Ah l’automne quand il ne pleut pas ! Chez moi, les couleurs sont sorties mais il pleut trop souvent !
    Je voudrais souffler les feuilles plutôt que de me crever à les rateler…
    Comment vous faites pour lire la bio de Yourcenar ????

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