sept 142011
 

(commentaire sur l’actualité)

Ça y est,. Vous avez lu ? C’est publié, nous, le peuple québécois, on coule. Cela sera concret dans vingt ans. Mais moi je serai mort mon frère. Notre langue française est en train de perdre son long combat national. Qui écrira un requiem pour un peuple maudit ?

Tu as voté « non » deux fois (1980 et 1995) à une patrie normale, mon maudit compatriote. Alors ferme ta gueule et crève mon maudit peuple ! Tu as élu des Bourassa, des Johnson et des Charest, ça fait que tu peux manger de la marde mon maudit. Tu as voulu le confort et la (fausse) paix, tu ricanais et moquais les précieux Dumont, Chaput, Bourgault Lévesque, Vadeboncoeur et Falardeau —en « french pea soup ». Tu te cachais face à nos patriotes,  étonnant le monde enter, tu refusais la liberté en 1980 et encore en 1995. À c’t’heure tu peux brailler toutes tes larmes de crocodile, il est trop tard.

Tu croyais pouvoir t’épanouir, en petit con demi assimilé, avec tes yeux et tes oreilles dévoués entièrement à la culture anglo-saxonne. B’en maintenant va chier mon maudit et mange de la marde. Ne viens pas chialer sur cette louisianisation galopante du Québec, sur le triomphe —dès 2030— d’un autre chiac acadien, tel que parlé… dans notre métropole; à Montréal d’abord. On sombre, on coule. Voilà ton sinistre sort et bien mérité mon maudit.

Dans vingt ans ce sera donc le début de la fin, vient de publier l’Office de la langue et les enfants de mes petits enfants vont chanter « Mommy, mommy… », la claire et douloureuse rengaine de Richer.

Jeune homme d’aujourd’hui,  seras-tu alors un de ces vieux cons qui va mimer hypocritement  la surprise ? Vas-tu jouer l’étonné,  mon maudit ?, toi le mou, le flou, le lâche d’aujourd’hui ?

Il n’y aura plus aucun européen —africain ou asiatique— pour s’émerveiller —comme on l’entendais parfois— oui, s’émerveiller de notre prodigieuse résistance en français dans l’océan américanisé environnant.

À Laval ou à Longueil, de Mont Tremblant à Saint Armand, we will speak english everywhere. Leur « Speak white » aura gagné ma pauvre Michelle Lalonde ! Shut up goddam frenchy ! Mon maudit peuple maudit que je te vois pas jouer la victime larmoyante. « Farme ta yeule  et continue de remplir les stades —Bell et Company— pour la culture du voisin géant, continue de traîner tes savates en consommateur abusé à tous les beaux  comptoirs des amerloques. Zieute, ravi et conquis, tous les envoyés des USA, tout ce qui se montre aux écrans et aux télés made in USA.

Seront morts et Vigneault et Diane Dufresne, Gauthier ou Lapointe; au cimetière de notre ancienne culture, que je te vois pas renifler,  peuple maudit, colonisés volontaires, ni te lamenter au tombeau de Claude Léveillée. Que la presse québécoise se la ferme, elle et ces dociles courroies de transmission des années 2000. Tous ces valets chantres des stars USA.

Speak white please; il sera trop tard pour les regrets mes dames et messieurs à la plume vendue. Aux voyages payés par les majors amerloques. Le temps des remords a passé, misérables serviles publicistes aux crochets d’une fausse mondialisation, écran trompeur du puissant ogre anglo-saxon.

Silence en 2030 ! Silence en 2050 !

Reposera sans paix le défunt sous le monument honteux de la destruction de notre âme collective. Que nos démolisseurs nos fossoyeurs, baignent dans le marécage de leur inaction, de leur passivité. Qu’ils admirent l’ouvrage sordide de certaines de nos élites colonisées. Nous vivions un dernier temps. Celui des aveugles.

Nous allons vivre dorénavant —dès 2030— le temps du pathétique cadavre national french-canadian. Remenber ?  On verra un folklore pénible. Dans un champ vague des Cantons de l’est (East townships ) un nostalgique —descendant de Félix Leclerc— jouera de l’harmonica et puis il chantera « Le petit bonheur », un grand écran montrera les mots en anglais car plus personne ne le comprend.

Quand ça ? En quelle année ?  Vous verrez bien car ça vient, ça vient, mon peuple maudit !

 

Claude Jasmin

Écrivain, Sainte Adèle.

       

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  6 Réponses to “À MON MAUDIT PEUPLE MAUDIT !”

  1. Texte raide mais tellement réaliste.

    Tellement anglicisé que nous n’aurons même plus le plaisir d’entendre un
    Diefenbaker dire que :
    « vos veaux sont après chier »
    ( vos voeux sont appréciés )

    Et l’immigration s’installe, je ne dis pas s’intègre car ce serait mentir,
    dans la langue « en glaise » et ainsi nous serons submergés.
    Travail insidieux et pernicieux d’Ottawa

  2. Mais peut-être seront nous sauvé par la cloche, comme on dit. Après tout
    le monde anglophone perd de sa puissance dans le monde. Ça se voit, pour qui examine.

  3. Je comprends votre rage. Lors du dernier referendum, après la crucifixion de monsieur Parizeau pour avoir étayé une simple équation mathématique, après qu’il fut démontré que ce referendum avait été volé, après que les chantres mercenaires de la Pensée Unique eurent accompli leurs basses oeuvres d’éteignoir de peuple, j’ai ragé aussi.

    Nous n’imaginons pas la puissance de l’adversaire; il suffit de voir, de lire et d’écouter. Le bourdonnement de cette Pensée nous anéanti. La moyenne des ours ne s’en rend même pas compte. Cet acouphène est savamment devenu imperceptible mais il sait devenir imparable « quand ça compte ».

    C’est pourquoi je serai plus indulgent; il faut canaliser, convaincre…et espérer.

  4. Votre texte est dur mais pertinent. Les Québécois sont des naiseux, qui se font manger la laine sur le dos sans rien dire. Lorsque je vois la quantité d’immigrant qui entrent par pleine porte, et pas toujours de la qualité, ça fait pitié. On importe des laveurs de vaisselle du Pakistan et ensuite le gouvernement nous dit que l’immigration est importante et vitale pour notre pays. On nous prend pour des cons mais nous le sommes entièrement.

  5. Dans votre chronique  » l’ erreur grave du Bloc  » vous apparraissez positif et encouragé. Enfin 2 nations heureuses, chacun son bord, vivant dans le respect.
    Mais là vous m’ inquiétez. Vos propos scatologiques, ce défaitisme, la rage du vaincu, celui qui voit en un jour se défaire l’ ouvrage d’ une vie.
    Veillez réécouter Brel dans La Quête. Vous nous reviendrez debout et fier.
    « ….à chaque fois qu’ il tombe, voilà qu’ il se relève et malheur aux méchants.
    …Ecoute-moi pauvre monde, insupportable monde, s’ en est trop, tu es tombé trop bas… »

  6. Comme un bouquet de fleurs mûries à point, je cueille chacun de vos mots avec un sourire et je réponds de même.
    Lorsque le PQ était au pouvoir, il a été le premier à faire dans ses culottes. Comment un gouvernement dirigé par des peureux et des pissoux peut-il faire un pays d’un peuple qui marche à genoux ?
    Il nous manque des grandes gueulles qui ont du panache, du verbe, de l’audace, du cran et une vision claire. On ne va nulle part quand on piétinne, pas plus qu’on ne suit un chef qui hésite et qui demande au lieu de prendre ce qui est à lui, à nous.
    Monsieur Jasmin, allez-y donc ! Nous sommes à l’ére d’un nouveau millénaire et la place qu’on vous a volé vous attend encore. Vous avez 80 ans et puis ?
    Combien ont-ils été ces inconnus (es) à se faire un nid au parlement lors des dernières élections ?
    Il vous reste une pièce de théâtre à écrire monsieur Jasmin, celle qui raconte l’épopée d’un peuple qui l’a finalement eu sa câlinne de souverainneté ou d’indépendance, selon le sens qu’on lui prête.
    Allez-y et j’embarque dans le rang.
    Mettez-nous au défi, petit peuple que nous sommes, et je m’engage.
    Le « Parti pour de bon », pourquoi pas ?

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