août 192011
 

« Quand il est mort le poète », chantait Bécaud mais Trenet lui affirmait que le poète, longtemps, longtemps après sa mort, court encore dans les rues. Lapointe vient de mourir. La dernière fois qu’on s’est rencontré c’était dans le allées fleuries d’un Botanix, à Lafontaine, avec, à ses côtés, la fidèle compagne, toujours illuminée par ses sourires affables. Il était gai, serein. En fort bonne santé. Lapointe est mort dans nos collines laurentidiennes. Qu’il avait adopté comme « petite patrie » lui aussi.

Il y a plus d’un demi-siècle Paul-Marie, sortant à peine de l’adolescence, entrait en métropole avec une poésie toute neuve. Éblouis, Perron-Gauvreau, éditeurs, publiaient ce texte d’un modernisme étonnant pour 1948  : « Le vierge incendié ». Incroyable, de Chicoutimi naissait un poète à l’art d’écrire surréel qui étonna. Journaliste pour le pain quotidien, Lapointe va publier d’autres recueils. À 81 ans, Paul-Marie, jeune homme venu du Saguenay, est mort.

Les Québécois, en grande majorité, ne le connaissent pas et donc ne l’ont jamais lu. Comment alors lui accorder des funérailles nationales ?, ce serait insolite, une bizarrerie ? En profiter pour dire l’importance de la poésie chez tous les créateurs (musique, peinture, etc.). Pas de tous les poètes, il y a tant de poèmes insignifiants d’un romantisme convenu et dépassé. En profiter pour affirmer que la poésie est un sang, celui de la pensée. Qu’elle est pour l’esprit humain une sorte d’essence, indispensable. Chaque fois que je prends le temps d’en lire, je me sens stimulé, excité, renouvelé. Disposé à inventer un nouveau roman ou récit.

Lapointe est mort mais ses bouquins demeurent et, longtemps, longtemps, sa prose parfois de feu, parfois de lumière,  va courir longtemps, longtemps, courir nos rues, vieux bonhomme Trenet sois-en convaincu.

  Une réponse to “Lapointe est mort, mais ses bouquins demeurent”

  1. On ne peut être grand pour tout le monde…

    Lapointe a beaucoup fait, beaucoup écrit, il a fondé et dirigé, et qui se souviendra du doctorat Honoris Causa que l’UdeM lui a remis en 2001. Son oeuvre est plus grande que lui. Si la mémoire de plusieurs n’est pas au rendez-vous, comme vous dites si bien, ses bouquins demeurent, un jour, espérons-le, ses mots ressuciteront.

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