fév 232013
 

Incroyable, on m’a arrêté vote aimable chroniqueur et il a été condamné à payer une amende $135 ! Éric Nicol, mon jeune patron à « Pays d’en Haut », va-t-il mettre ce billet en « page 3 », en « faits divers-police. ? Attention, pas de menottes ni SQ à mes trousses. La vraie histoire ? Ce fut fait discrètement. Merci à la jolie cheffe bibliothécaire.

Je vous ai avoué mon enfance délinquante dans les ruelles de Villeray, on ne change guère. Mon arrestation et mon humiliation ? Méritées. Délinquant ? Oui, hélas. Rendu à mon grand âge, je n’ai jamais pu me retenir d’ajouter des petites notes dans des livres appartenant à la communauté. Preuves sous les yeux, j’ai plaidé coupable, non, « J’ai pas tué j’ai pas volé », (Bécaud), j’ai barbouillé. Dans de la propriété publique et collective.

C’est plus fort que moi, parfois juste noter « bravo ! », Ou : « formidable !», « bien dit ! » et même, à l’occasion, inscrire en marge : « Erreur ! » Je ne suis pas fier de moi et j’espère que les enfants adèlois ne liront pas tout ceci.

Quoi ajouter ?

Évidemment, avec « mes » livres achetés à St-Jérôme —Renaud-Bray, le bien gréé— j’y vais encore plus librement. Des amis, à qui je prête un de mes livres «payés », me disent : « J’ai beaucoup apprécié tes notes ! » Admirez ma franchise, d’autres : « De grâce, abstiens-toi d’ajouter tes propres commentaires ! » C’est maniaque —et depuis très très jeune— ce besoin, comme pour faire savoir : « un jour, j’en rédigerai moi itou des bouquins ».

J’étais donc «barré,  persona non grata » à ma propre biblio. Le bandit démasqué s’est fait morigéner : « Bon, écoutez bien, nous avons délibéré sur votre cas, voici la sentence. Une fois acquittée l’amende de $135, on vous acceptera de nouveau dans nos murs mais plus pour 10 livres gratuits comme à tout le monde, à l’avenir que trois livres à la fois ».

Verdict accepté car, contrit, je l’ai admis volontiers, on ne trace pas de signes, même brefs, dans un livre prêté par les payeurs de taxes municipales de Sainte Adèle, vous tous. Faut dire que —c’est pas une excuse— je traîne constamment un stylo sur moi, comme Hugo, Flaubert, Zola et Laferrière. Que mes journaux, chaque matin, se couvrent de mes annotations —toujours intelligentes (?). Ma Raymonde s’en désole et, quelques fois, elle en rit car j’y injecte ironie fine, humour gras et des sarcasmes. Cela dit, que je ne vous voie pas venir fouiller dans mon bac bleu pour collectionner ces inédits du « grand auteur ». Enfin, consolation : la sévère cheffe m’a dit : « Avec vos 135 piastres versés —eh viande à chien !— vous pourrez rapporter chez vous cette dizaine d’annotés, ils vous appartiennent. »

Post scriptum : il y a bien des années, j’ai fait don à notre biblio d’un lot de cartons bourrés de mes livres ( qui s’humidifiaient dans ma cave mal chauffée). Enverrai-je une facture ou est-il trop tard ?

  13 Réponses to “UN VIEUX DÉLINQUANT, MOI ?”

  1. BonjoUr M.Jasmin
    La loi c’est la loi!;-)

  2. Vandalisme avoué, reconnu mais sans regret, à votre âge cela ressemble à de l’ inconscience. Une policière vous a arrêté sans gants blancs, vous étiez peut-être  » ciblé » depuis quelques infractions. Avec vos petits-fils , on vous arrêtait comme danger pubic en train de mettre le feu.
    Sortez de scène par vous-même si vous n’ ètes pas encore comme ce monsieur Henry qu’ on doit  » encadrer « .

  3. J’avoue que je trouverais intéressant de lire vos commentaires sûrement très
    pertinents dans un volume que vous avez lu mais remarquez que si c’est permis
    pour vous d’y ajouter votre ‘grain de sel’ d’autres pourraient y écrire des insanités.

  4. @M. Jasmin
    Vous êtes dans le vrai en écrivant ce qui suit:
    « Moi, mort, un comité de notre biblio de Ste Adèle va se réunir aussitôt, gagez-vous ? » Je ne gage pas, je perdrais!
    Maintenant, pour une totale justice, il faudrait que vous les repreniez! Et, je vais même plus loin, si j’étais l’auteur coupable, je les offrirais, en cadeau, à une autre bibliothèque municipale!
    Ils leur auraient suffit de retirer ces livres et de les mettre en vente, par enchère, après votre mort, car ces annotations étaient à la fois, un mauvais exemple de comportement et une possibilité de revenus.

  5. @ M. Jasmin
    Je suis un amoureux des livres car ils sont toujours un enseignement, bon ou mauvais! Question de discernement. Alors, c’est bien
    dommage que mon budget ne me permette pas de les acheter, car
    j’aurais bien aimé les ajouter à ma bibliothèque!

  6. Envoyez la facture…

  7. Alors je vous demande braves gens au nom de qui de quoi les ratures insignifiantes sur les biens publiques sont  » pardonnables « , voir avoir un prix, un plus valu ? Irons-nous  » ajouter  » sur les peintures connues des barbos ? Irons-nous au theatre et déclamer tout haut nos impressions? À l’ opéra, nous chanterons avec les chanteurs?
    Il y a trop de pub qui nous envahissent disait-t-il ? Ça se zap une pub, pas des pages scriboullées.

  8. Ratures et annotations ne sont pas synonyme

  9. Souvenir des scribouillages
    de nos gros dictionnaires latins
    et grammaire Petitmangin du cours classique.
    Un nono s’épanchait toujours en farce plate,
    comme à côté du nom de l’historien romain Titus-Livius,
    traduit en Tite-Live de beurre…
    Éternel Gavroche,
    ce Claude Graffitis Jasmin!
    Gardez-vous du jus de bras
    pour dédicacer votre Anita, une fille numérotée.

  10. Merci de me corriger, ne l’ accusons pas de ce qu’ il n’ a pas fait. Je le condamne quand même à …la peine de vie. Faut dire qu’ il a eue le culot de nous prévenir avant que la petite presse en fasse un plat croustillant. Et puis il se dit pas fière de ça. Il a donc déjà purgé sa sentence…Affaire classée.

  11. Lorsque ça fait 52 ans que tu écris, annoter devient un réflexe!
    On dit, je crois, que cela devient une seconde nature.
    Difficile d’être spontané et réfléchi à la fois!
    Ça n’excuse pas, mais, ça explique.

  12. Bum de Villeray un jour bum de Villeray toujours.

  13. scriptum : il y a bien des années, j’ai fait don à notre biblio d’un lot de cartons bourrés de mes livres ( qui s’humidifiaient dans ma cave mal chauffée). Enverrai-je une facture ou est-il trop tard ?

    Petite rancoeur mercantile ? Allons Monsieur Claude, un peu de civisme, sachez vous tenir .

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