ENFANT DE VILLERAY : LE RETOUR
20 octobre 2009 | 1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES
En 1986, déménagé rue Querbes (à Outremont-en-bas) j’aimais bien avoir mon éditeur pas loin. C’était Jacques Lanctôt, l’ex-horribilis felquiste preneur d’otage (M. Cross). Il avait payé sa dette à la société comme on dit. Hélas, mal pris, un jour, il rechigna à payer mes droits pour « Enfant de Villeray ». Qui est une autobiographie de mon enfance. Je vous en parle pour vous dire, cher fidèle lectorat, que cet « Enfant de Villeray » (vite épuisé dans le temps) vient d’être ré-imprimé. Il sera en librairies dès le 10 novembre (jour de mon anniversaire !). En couverture, un gamin blond, frisé et en culottes courtes, tirant sur sa pipe-jouet. Éditeur : Michel Brûlé.
Mon Lanctôt banqueroutier ré-exilé à Cuba (volontairement encore !), j’ai comme éditeur actuel le cher Marcel Broquet, vite joignable à Saint Sauveur. 10 minutes en Jetta. Marcel vient de m’expédier au Salon du livre à Sherbrooke où, vendredi dernier, je fus « l’invité d’honneur », si ou pla. Où j’ai pu causer à satiété, en kiosque et sur deux tribunes, de mon « Rire de Jésus ».
Ces mondanités littéraires, hum, me mettent en retard. Revenu dans mon village, c’est l’ouvrage pré-hivernal : couper l’eau d’arrosage en avant et en arrière, vider les corbeilles aux fleurs fanées. Poser cette satanée clôture de lattes et jute pour protéger mes « souffles de bébé » plantés jadis. Installer mes tapis de « coco ». Lundi, au beau soleil, à quatre pattes, enfouir les feuilles mortes dans un million de sacs orange. Ouf, re-ouf ! Ma belle Raymonde, fougueuse au râteau, n’en finissait pas de m’expédier cette sacrée marée de détritus jaune et rouge, faisant des petits, moyens et gros tas croustillant comme Corn Flakes sur le terrain. Merde ! Voilà ce qui ramène le grand auteur « d’honneur » à ses vraies dimensions humaines : homo crapahutant en salopette.