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Archives 'Montréal'

Cré Serge Joyal, va ! C’est un ex-politicien très ancré fédéraliste, un rare député-ministre car très cultivé, courtois et tout, lisse comme un marsouin quoi. Il lui arrive, retraité d’Ottawa, de pousser un fion, de lancer des idées saugrenues. Ainsi, il faudrait dire de gros  »Mercis » à nos protecteurs-du-français, les anglos! Ainsi, selon le jovialiste [...]

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Je filais à ma chère piscine de l’Excelsior, quand je le revis qui marchait sur la 117, énergique, bras ballants, nez en l’air. C’était bien lui. Un familier anonyme. Chaque fois que j’en croise un de ces costauds aux yeux clairs, il me semble le connaître. Je le sais par coeur et j’aime cette silhouette gossée rudement. Vous le croisez souvent, c’est « le type laurentien », visage sculpté à la hache, faciès buriné. Son visage façonné par le cruel ciseau des vents d’hiver qui sifflent en nos collines.
Homme sans âge précis, mâchoires carrées, cheveux salés et très poivrés, « des cuisse comme deux troncs d’arbre », pas vrai Raoul ? « L’habitant », reflet de nos anciens temps si durs par ici. Rien de l’agriculteur paisible des généreuses plaines maraîchères de « l’en bas de nos montagnes ». Mon buriné est nommé un jack of all trades, le villégiateur dira le jobber. Indispensable.

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Je tiens Gilbert Rozon, notre initiateur du « commerce de l’humour » pour un homme doué. Et chanceux, sa société est florissante. Quand il sort de sa « traque-aux- comiques », il devient bizarre. Une organisation (« relations internationales ») l’invitait à proposer sa recette pour un « Montréal à branding » et l’expert en « rigolades » a glissé dans des suggestions relevant du délire.
Audacieux et favorisé du sort, Rozon n’est pas bien équipé intellectuellement. Définir du sociétal, orienter et fonder des tendances pertinentes avec paramètres durables, n’est pas de ses compétences. Bien au contraire. Sa culture est limitée. Rien à voir avec, par exemple, « fonder le Festival d’Avignon ». Ou de Stratford ! Ainsi notre débrouillard Rozon définit de puissantes mégapoles -New York, Paris, Londres…et Las Vegas- comme des « villes culturelles », elle sont bien davantage que cela. Farcesque de les réduire à ce seul rôle. Y joindre Las Vegas, là ! Plaisanterie ? La culture et Las Vegas, antipodes, même si «Vegas » veut se réhabiliter avec des chiards visuels de « variétés ».

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L’auteure Lise Payette, devenue columnist au Devoir, râlait dans sa colonne sur la platitude de ces débats télévisés. Elle a raconté son pépé qui la conduit, toute jeune, au Marché Atwater, proche de son Saint-Henri, natal. Là où elle a pu admirer un vrai tribun. Un orateur fougueux, emporté, au verbe incisif. C’était le cher bon gros maire (ardent nationaliste) de Montréal. Houde. Qui fut floué par le malin Duplessis. Camiiien Houde. En 1940, emprisonné en camp de concentration (eh oui !) en Ontario. Pour avoir encouragé nos gens à ne pas s’inscrire sur une liste « de conscrits » en devenir. Lise Payette a dit qu’elle avait appris, « drès là », rue Atwater, ce que c’était qu’un vrai tribun, un orateur sur hustings dynamique. Elle a raison, que d’ennuyeux discoureurs lors de ces ennuyeux débats télédiffusés ! On s’ennuie du verbe, par exemple, hautain et tranchant, cruel et mordant d’un Trudeau, ou de la parole nerveuse, chaude, lyrique, d’un René Lévesque. Sans parler du « roi des tribuns », feu Pierre Bourgault.

Désormais que de tristes et ennuyeux baratineurs qui font ronfler. Cela du monocorde et nasillard Duceppe au sinistre « bonhomme sous Valium » (merci Chapleau !) Stephen Harper, ou encore ce plate « prof tournesol », S. Dion, jusqu’à cette écolo toutoune « green lady », massacrant notre langue. Oh l’écorche-oreille insupportable ce soir-là ! « Débats-télévisés-des-chefs » ?, ces mots signifient : « mort de la parole alerte », vive, captivante. Il y a eu « Dîner de con », il y a débat de con avec un arbitre, modérateur métronomique, qui calcule les minutes et les secondes, qui joue, la langue dans la joue, le père fouetteur ( S. Bureau ou un autre). Arbitre froid qui fait que ces machins égalitaires, ce equal time de mes deux…, ne lèvent jamais. On reverra tout cela bientôt puisque le rouge John Charest (fils de Red Charest) semble vouloir des élections québécoises dans… pas longtemps ! Souffrance, disait Fridolin-Gratien-Gélinas !

Ces sermonnages, sans cesse interrompus, artificiellement soutenus - à une table ou devant lutrins-, sont d’un soporifique : pas de coup de sang, coup de gueule. Aucune émotion. Aucune humaine vindicte. C’est bla-bla-bla froid. Zzzzzzzzz… dit le phylactère de B. D. La peste de ces débats vains ! Cette sortie fort bien faite par Madame Payette face à un maire-Houde, m’a fait me souvenir d’un autre marché public, le Jean-Talon. Vers 11 ans, en 1942, papa m’amena entendre les orateurs nationalistes du « Bloc populaire ». Un « bloc » d’avant Bouchard, celui de Maxime Raymond, sénateur nationaliste, fondateur et financier. J’entendis discourir à peine un André Laurendeau. Il parlait éraillé et avec son tout petit filet de voix. Et puis, se leva le célèbre patriote Bourrassa (qui n’est pas qu’un boulevard ou une station du Métro, les jeunes), Henri, par Robert qui se tint debout en 1990 (après l’échec de Meech) 24 heures en 24 ans de vie politique. Ce Bourassa avait prononcé quelques belles paroles, on l’entendait à peine car en 1942 il était devenu un petit vieillard maigrelet. Il m’avait semblé avoir cent vingt ans. Ces réunions à débats publics n’étaient pas faites pour les enfant, ça va de soi. Je n’étais pas précoce comme Lise ! Vint pourtant un moment qui m’excita : un des invités « s’empara du crachoir ». Clameurs soudaines et réveil du gamin distrait, le bonhomme (qui était-ce, diable ?) avec une gestuelle d’enflammé, des propos aux sarcasmes bien envoyés, des appels à la révolte, des cris calculés, des silences pas moins bien calculés, bref, un orateur parlait, un tribun, un vrai. Je ne revivrai cela qu’en 1961, je n’avais plus dix ans mais 30. Quel spectacle excitant, salle louée rue Fleury, en écoutant feu Pierre Bourgault débattre sur l’indépendance.

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Septembre, les écoles ré-ouvertes, je revois, au coin de la rue voisine, ce petit garçon encore endormi, lourd sac au dos, qui part pour son école d’en bas de la côte. Il ne vieillit donc pas ? Je revois aussi, pas loin de chez moi, cette adolescente aux yeux brillants, qui attend son bus jaune, faut continuer « son » secondaire.

Oh les beaux jours de septembre, m’sieur le dramaturge Samuel Beckett ! Ce matin, voir cet homme en salopette, plié, penché, qui peint très soigneusement en rouge vif, l’une après l’autre, les « bornes-fontaines » du village. La journée d’un lundi qui débute. Pendant que se fait le café, je descend aux « mauvaises nouvelles » des petits matins et c’est la guerre au ciel : circulent à toute vitesse quelques nuages d’un blanc éclatant.

La vie continue.

Le chien caramel, en laisse chez Jodoin, regarde courir, jaloux, ce mince et tout vieux marathonien. Il observe ensuite cette p’tite vieille « en forme », joueuse de tennis, en blanche jupette. À son âge ! Du souffle ! Bonne santé très visible elle arbore son beau visage tout craquelé, une brillance sous le firmament de lumière qui joue à cache-cache entre les moutons qui filent.

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À quoi tient le bonheur ? Vieille question. On lit des reportages sur de grands richards pourtant malheureux. Il y a la détresse entière de certaines populations. La misère n’est pas toujours la même, tout le monde le sait, dans Hochelaga ou au fond d’une contrée en Afrique. Là où des enfants doivent survivre dans le dénuement total. Il n’empêche que la pauvreté extrême est insupportable que ce soit ici, dans un joli village laurentien ou dans une campagne lointaine, exotique.

Il y a un immense scandale au delà de ces considérations. Un vrai, un effrayant : de nos gens, ici, qui profitent de tous les progrès coutumiers et, pourtant, qui se plaignent, qui se lamentent jour après jour. Des ingrats. Un proverbe que j’estime, si vrai : « La familiarité engendre le mépris ». Ces braillards ingrats sont les habitués, les familiers, de nos modes de vie si confortables. Alors, ces sinistres bougons les méprisent donc.

LE DON DU P’TIT BONHEUR

Cela dit, à voir certains éternels chialeurs, j’en arrive à croire volontiers qu’il y a un don -inné, acquis- pour le bonheur, pour une propension au bonheur, oui, que certaines personnes ne sont pas disposés à être heureux. Mais les adeptes des chansons légères entonnent avec plaisir l’immortel Charles Trenet : « Un rien me fait chanter… Vive la vie ! » Je l’avoue, un rien me met en joie. Ainsi ce joyeux vol, comme fou, de nos mésanges engrangeant des fruits sauvages ces temps-ci. Ou, ce matin, ce rayon de soleil sur le tapis. Laine changée en vitrail. Ce gros chien beige si pacifique au quai des voisins, Matisse, cinq ans, gamin de notre menuiser Jean-François, tout fier de récolter de tout petits crapets.

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Qui est Québécois, qui ne l’est pas ? Question délicate ? Les frileux frissonnent avec la peur d’être mal jugés. La vraie question: être ou ne pas être Québécois ! On en voit qui cherche de midi à quatorze heure, c’est simple, si facile. Celle ou celui qui vit ici en français, qui parle français dans sa vie de tous les jours, est Québécois. Pas les autres. Point final.

Pourquoi pensez-vous ces tourniquetttes autour du pot ? La grand’peur sotte d’être jugé raciste. Nos sommes, Québécois, de vieille souche ou de souche toute récente, car c’est beaucoup plus de 80% qui vivent en français au Québec. Les racistes -inconscients ou non- sont ceux qui ne parlent pas la langue de la très grande majorité du Québec. Aux colonisés américanisés, s’ajoutent nos assimilés, nommés aussi « anglicisés ». Au centre-ville de Montréal ou à Oka ou à Pointe-Claire, paquets de ces ghettos. Parfois pauvres, parfois riches. Tas d’îlots d’anglaisés. Ils ne sont pas des Québécois. Un Italien parle italien dehors et chez lui, un Espagnol parle l’espagnol. Un Canadian comme tout Étatsunien parle l’anglais.

Clair et simple mais nous sommes entourés de timorés, qui refusent ces termes, craignent de bousculer les descendants des occupants anglos, merde !, nous sommes en 2008, loin de 1760 et du Rapport-Duram avec ses fréquentes tentatives de nous diluer, noyer, assimiler, loin de La Défaite sur les Plaines, ne plus jamais dire La Conquête, s.v.p.

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J’ai souvent vanté, publiquement, vos bons talents de chroniqueur de la vie quotidienne. Foglia, votre immense public est garant de cette amusante faculté de jacasser avec esprit. Mais voilà qu’un bon matin récent, purisme étonnant chez vous, vous joignez le peloton des affligés de notre français québécois.

Maudit verrat qu’on parle mal ! Tautologie ? Évidence ? Personne d’un peu instruit ne va vous contredire, j’en suis. Bon, on parle pas bien pantoute. L’élève et aussi sa maîtresse d’école et les parents aussi bien sûr. On est bien d’accord. Mais c’est bien court, de l’ordre du simple constat. Ça crève les… oreilles. Mais oui. Je viens pourtant vous implorer de ne jamais oublier les racines de ce mal-parler, de ce mal-écrire aussi. On lit là-dessus que ça va mal aussi aux États-Unis, en France aussi. Partout alors? Mais, ici, au Québec, il y a des faits têtus qui ne font qu’augmenter, encombrer, cette situation apparemment universelle : les jeunes s’expriment mal.

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« Look who’s talking, pourrait-on répliquer aux observateurs du « Time » de New York affirmant que la culture française est à bout d’énergie, finie ! Non mais… Pas une nation au monde n’est davantage tournée sur elle-même; un seul exemple ? Au vaste rayon-cinéma, nos cher amerloques sont incapables de faire regarder la version originale d’un bon film étranger. C’est le « remake » sauce USA, ou bien le néant !

USA c’est Narcisse incapable de tolérer -de goûter, d’apprécier- aucun autre reflet que le sien !

On a bien fait de répondre à Paris que c’est surtout en France que l’on peut trouver, dénicher, mieux connaître les cultures variées de la planète. Certainement pas aux USA.

À une moindre échelle, bien entendu, c’est au Québec aussi. Les donneurs de leçons étatsuniens se sont ridiculisés.

Ainsi, plein de braves « citoyens du monde », apatride, qui disent craindre notre nationalisme : « Une désolante soif identitaire, rapetissante et bien mal venue qui nous ramène à nos petits nombrils ». C’est l’accusation courante chez ces « internationalistes », la plupart tous tournés vers, seulement, les productions culturelles des grandes mégapoles culturelles.

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(sur les enfants et la religion)

Ça y est : une grande querelle va péter ! Des sociologues patentés publient : « Cette chicane, à partir d’un village jusqu’à cette commission Bouchard-Taylor, nous vient, Québécois majoritaires, d’un regret collectif flou. De remords vagues d’avoir vite jeté la religion. » Plausible ? Les archi-prêtres Ouellette et Turcotte et même le jeune Lisée penchent de ce côté des choses.

Il y a la prise de conscience : nos migrants à Montréal conservent une continuité religieuse, résistent au laïcisme, sont fidèles à leurs racines religieuses. Cela a comme innervé une nostalgie religieuse, nous a plongés dans embarras : « Est-ce qu’on a bien fait de jeter notre héritage chrétien ? » Plusieurs en éprouvent une jalousie : « Des nouveaux venus s’offrent un meilleur statut identitaire. Et moi ? Mon identité française et catholique ? » Une gêne qui tournant à l’agressivité : « Qu’ils fassent donc comme on a fait. Qu’ils se débarrassent de leur religion ! »

Non ! Dans Montréal, ces minorités ethniques tiennent à garder une foi. Avec variété de temples indous, diverses mosquées, synagogues en tous genres, etc. Enrageant pour les anciens canadiens-français-catholiques ? Le chef de l’ADQ grimpe sur son tambour et bonjour les querelles, bienvenus les excités. On les a vu se défouler devant les deux intellos-confesseurs, où on a pu entendre de nos immigrants accrochés fièrement à leurs religions. Mais une réalité jamais abordée nulle part : les enfants !

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