Articles
Commentaires

Sujets 'Contes'

      Je vous raconte une fillette de neuf ans. Éliane B. son nom. Elle a vu à la télé, à Haïti, la catastrophe ! Un monde soudain viré à l’envers. Les secousses sismiques terrifiantes, ce ravageur tremblement de terre. Éliane voit toutes ces misères, ça passe et ça repasse. Sans cesse, l’horreur ! [...]

Suite »

Il y a des limites. J’ai parlé de l’ours-du-Sommet-Bleu, sorte de yéti, des chevreuils en dévoreurs de haies de cèdres. De l’orignal-aux-pommettes chez Jodoin. J’ai narré mes bêtes rôdeuses, racoons, moufettes, rats musqués et marmotte- Donalda sous la galerie; il y a couple désormais, sachez-le. Vous savez mon bouffon Jambe-de-bois la queue en l’air, mon [...]

Suite »

Note aux fidèles : pas de conte lu au 98,5 de Paul Arcand cette année.
INÉDIT : Conte dédié à « Grand Corps Malade », tel un slam par CLAUDE JASMIN

C’est la poupée dans vitrine Parent que ma sœur voulait !
Ma sœur fondait en pleurs rechignait… boudait
Un Noël pourri, ma sœur Marielle en avait sur le coeur
Ma mère y avait dit « Non, trop cher, fais-moi pas peur !
………………..
Marielle a fini par gagner, maman est allée rue St-Hubert
Pauvre môman : des mois avec son compte ouvert
La réserver, en payant en quatorze versements !
Ma sœur traînait devant la vitrine «Jouets-Parent »

Suite »

Dans notre ruelle, derrière le cinéma Château, le garage du notaire était toujours vide, ses portes grandes ouvertes. Une cachette de plus pour nos tueries à cow-boys. J’avais dix ans, je revenais de l’école ce jour de mi-juin et, quand je passe devant le garage, je n’en crois pas mes yeux ! Un éléphant s’y trouve ! Un vrai éléphant ! Est-ce que Tarzan va m’apparaître ? Suis-je transporté par Mandrake-le-magicien en Inde ? J’ai un peu peur. L’énorme bête semble me fixer. Deux yeux d’une grande douceur, à longs cils. Un regard presqu’humain. Me voilà comme paralysé. Je regarde autour, rien, le silence, pas âme qui vive !

Suis-je le jouet d’une hallucination ? À la récréation du matin, j’ai mangé un plein sac de drôles de bonbons, acidulés, inconnus, une nouveauté vendue 5 cennes chez la p’tite vieille Forgette en face de l’école de la rue De Gaspé, rue du même nom. Ai-je une vision, l’estomac détraqué ? L’éléphant bouge. À peine, un pas vers moi, sa trompe balance et ma peur grandit. Envie de crier, d’appeler à l’aide, « au secours ». Et puis non, pas de panique, c’est une réalité, il est bien là. Je me secoue, c’est « mon » éléphant à moi. J’arrache des poignées d’herbes le long d’une clôture, lui offre mes mains remplies. La grosse bête recule, rentre sa trompe entre ses jambes de devant, va coller son gros derrière au mur du fond garni d’un calorifère métallique.

Suite »

Conte pour le FM 98,5 (avec Paul Arcand) lu par l’auteur vendredi matin, 22 décembre 2006

Je regardais par la fenêtre tomber tant de neige. Dans une heure ou deux, devoir me rendre dans la sacristie de Ste-Cécile et mettre ma petite soutane rouge d’enfant de chœur, m on beau surplis de fine dentelle et m’emparer d’un flambeau de velours avec, j’espère, un lampion bleu. J’ai hâte. J’aime la chorale du père de Tit-Claude Léveillée au jubé, la lumière partout, la crèche élaborée devant l’autel à St-Joseph, l’orgue puissant qui va fracasser la nef. Ma mère —l’argenterie frottée brillait— écoutait à la radio la belle voix de Duquesne parlant d’un caporal dangereux, Adolph Hitler. Maman achevait de dresser sa table pour le réveillon avec, au centre, une belle carafe en verre taillé avec du vin rouge « St-Georges », des chandeliers s’installaient. Et maintenant, à la radio, la Charlotte-putain de Richepin braillait : « Faites-moi trouver un portefeuille bien garni… À moi plutôt qu’aux balayeurs… Voyez mes mains gercées…O Sainte-Vierge, venez me chercher, j’en peux plus de grelotter…… » Ma mère encore émue puis elle a regardé l’horloge-à-pendule de la cuisine, dix heures sonne : « CLAUDE ! TON PÈRE N’EST PAS ENCORE REVENU DE CHEZ SES CHINOIS DU BAS DE LA VILLE. »

Suite »

CE CONTE VA PARAÎTRE BIENTÔT DANS « LE QUÉBÉCOIS » À QUÉBEC.

Les gens du village lui donnent ce surnom, Donalda. Pourtant, Amédée, son homme, n’est ni maire, ni riche, ni agent des terres, c’est une sorte de modeste jardinier. On l’emploie aussi pour nettoyer des gouttières, tondre des pelouses, entretenir des domaines bourgeois ou comme gardien épisodique si l’on part en voyage.

Oui, ce Amédée est un homme à tout faire, un jack-of-all-trades. Un jobber comme on dit par ici. Donald, son épouse, de son vrai nom Amanda, plus jeune que lui, était la fille unique d’un populaire notaire… défunt. Mort en 1960. Mort en état d’ivresse, ruiné aussi par le vice du jeu. Un grand compulsif qui faisait mentir les nostalgiques répétant : « Ah, « le cours classique » d’antan ! Qui rendait l’homme d’ici plein d’un bel avenir, important, riche, cultivé et sérieux.

Amanda est ce qui se nomme, une aliénée légère. Elle fonctionne en société comme elle peut et elle s’est vite mariée avec ce Amédée, unique prétendant à sa porte d’orpheline.

Suite »

1950. 24 décembre. Venu du macadam de Villeray, me voici installé dans l’ex-écurie du « Chantecler Hotel », convertie en « Poterie d’art » avec si peu d’amateurs de céramique que, pour survivre, trois fois par jour, je lave la vaisselle salie du Chantecler. « Pas de sot métier, que de sottes gens ». C’est Noël demain, je demande un congé au chef de cuisine, monsieur Liorel : « Pas question, mon petit gars, trop de monde et gros réveilllon ce soir. » Bon. La beauté de voir tous les « bogheis» attelés sortant de l’église, rue Lesage, messe de minuit dite, et s’en venant pour réveillonner. Clientèle de richards. Je dispose vite les plats pour les « waiters » énervés. Et, tard, quand la fête se termine, plus envie, personne, d’aller nous coucher.

Suite »

On sortait dès après-souper, une fois costumés et masqués, fous comme des balais à chaque fête de l’Hallow’een. C’était un soir de bonheur que cette veille de la Toussaint, dernier jour d’octobre béni. Parade de mystère, de surprises. Un jeu pas ordinaire. Notre routine leçons-devoirs enfin cassée. Être autre chose, devenir un être imaginaire, sorti [...]

Suite »

(SERA LU EN ONDES À RADIO-BOOMER, 1570 a.m. le LUNDI 10 OCTOBRE : fête de l’Action de Grâce.)

Un conte inédit de CLAUDE JASMIN

Mesdames, messieurs, c’est le désarroi, la panique, aujourd’hui en cette Fête de l’action de Grâce. Drôle de fête ! Vous avez entendu le bulletin de notre Jacques ! Vous le savez déjà sans doute un bombe a éclaté au milieu de la ville à Montréal. Aux dernières nouvelles, il s’agirait d’un engin complexe d’ordre nucléaire. L’on parle, selon les premiers rapports, d’une bombe achetée sur un certain marché noir depuis l’effondrement de l’URSS en 1990. On parle d’une mafia sophistiquée. Qui a trouvé une clientèle idéale pour écouler ces armes effroyables. Bien entendu, on a pu voir et entendre le communiqué, triomphal et montré, remontré, à une chaîne de télé arabe bien connu, c’est signé : Al-Quarzoui, ce chef de guerre de l’islamisme radical. Je cite : « C’est un avertissement aux croisés décadents enragés de l’Occident. Il y a Montréal, en Amérique du Nord mais, dit ce communiqué, il y aura d’autres cibles encore plus importantes ».

Suite »

Chaque année, le 15 du mois d’août c’est la fête nationale des « plus anciens descendants » de la Nouvelle France. Une des « filles du pays acadien » était une Robichaud. Baptisée Yvonne, née au bord de l’océan atlantique, dans cette jolie petite ville dont Michel Conte fit une chanson : « Shipagan ». J’aimais entendre se confier ma « belle petite vieille » Yvonne, j’aimais l’écouter jaser, si bien se souvenir chaque fois qu’elle me « contait » son pays acadien.
Enfant, Yvonne fut… donnée ! Cela se faisait souvent jadis. Pour amincir les grosses familles. Mon Acadienne, son papa pauvre mort prématurément, s’en alla vivre chez des parents qui étaient, comme on disait, en « meilleurs moyens » que les autres. Elle se fera instruire et bien, chez « les bonne sœurs » au temps où les « bonnes sœurs » enseignaient si bien. L’adolescence à peine achevée, Yvonne sera déportée encore, loin de son Acadie natale car, brillante jeune fille, elle sera secrétaire (de celles que l’on disait « particulière ») aux Communes, à Ottawa. Bilingue et forte en français —grâce aux religieuses de son pensionnat de Tracadie. Devenue montréalaise par mariage, c’est elle, Yvonne, qui mettra de l’ordre dans mes textes de romans comme de mes séries télévisées. Elle fera du « au propre ». Mes écrits en avaient grand besoin. Yvonne me confia : « Avant de quitter Shipagan j’avais planté un cerisier près de la galerie et, quand j’y retournais, en vacances, je le re-voyais, toujours grandissant, j’étais contente : il restait cela, ce cerisier de mon enfance là-bas ».

Suite »

Sharing Buttons by Linksku