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J’en ai parlé déjà : c’est nous (gens du nord) qui avons la plus belle —les jours ensoleillés bien entendu— la plus riche lumière. De toute la planète. À cause de la réflexion des neiges. Les auteurs de cette recherche en luminosité l’affirmaient, disant que la lumière n’était pas aussi belle, ni aussi pure, ni aussi éclatante dans les suds. Même en zones tropicales. Quelle chance nous avons, non ? Que ceux, nantis, qui s’exilent à Cuba ou ailleurs cessent de dire « je pars pour le soleil », non, ils partent « pour la chaleur ». Là-dessus, certes c’est indéniable. Mais « la lumière des lumières », c’est NOUS QUI L’AVONS, je regrette « Danièle Air-Canada », mon amie partie au Mexique pour l’hiver.

On a pu apprécier cette luminosité unique ces derniers jours et j’ai vu patiner un jeune couple. De loin. Deux silhouettes agiles, tenues ensemble, bras à la taille, deux mains nouées, ils faisaient de gracieuses arabesques sur une glace toute neuve. Aussitôt, j’ai revu le « rond à patiner » du Shamrock, collé au Marché Jean-Talon. Lieu béni, espace vénéré, endroit mieux qu’apprécié malgré des bosses et des craques, malgré ce gras gardien bougonnant, morveux bossu au nez pourpre dans son cabanon où l’on pouvait nous réchauffer les soirs au climat sub-arctique. Il y avait qui nous épatait une musiquette pourtant grinchante dans un mauvais haut-parleur. Ersatz pauvres des valses de Strauss.

Il y avait au dessus du « rond à patiner », dans la nuit de ces soirs d’hiver, ces ampoules à abat-jour de tôle verte, pauvre lumière faiblarde capable tout de même de transformer en beautés exotiques les adolescentes, belles inconnues. Oui, oh oui, surtout, il y avait tant de jolies patineuses, les unes accortes, acceptant rapidement nos offres de « galants sur lames » et d’autres réticentes, nous jaugeant trop longuement, méfiantes. Il y avait tant de ces « wolfs ».

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Soufflant un peu entre des sacs bourrés de feuilles mortes, voilà Barak, écureuil noir du coin faisant l’acrobate agile, Raymonde a suspendu sa mangeoire à graines, il rôde, nos mésanges s’énervent, je le chasse, il revient sans cesse, finit par me cracher : « Serais-tu capable, jasminovitch, d’une chronique entière sans un seul point ?, on me connaît, je m’y jette :

d’abord pour signaler un bien goûteux « resto provençal », Chemin Péladeau juste au pied de la SAQ, aussi un autre, aussi bon marché le midi, chez « Luciano », quartier Mont-Rolland, qui me rappelle « La Chaumière », lieu cher disparu, angle Richer, printemps de 1970, et, sur sa terrasse côté lac Rond, rencontre avec le grand-manitou-des-programmes à TVA, l’ex-crooner Robert L’Herbier qui m’appréciait hénaurmément (!) en écrivain-chroniqueur, le big boss m’avait (très) généreusement offert de me transformer en tout-puissant anchorman à son ultra populaire Canal 10, mais, à quarante ans, père de deux enfants, ma frousse du free lancing, du pigisme, je m’incrustai au Canal 2 en fonctionnaire fédéral, sous haute surveillance comme je le racontais au Canal 4, à Rosette Pipar de Cogeco, je me savais estampillé security risk et hugly separatist par les Trudeau paranoïaques, du genre à foutre en prison-Parthenais le grand poète de Sainte Agathe, Miron, adieu donc à ce pont en or et, sept mois plus tard, ce sera la police chez moi, à une rue de la Prison de Bordeaux, pour vérifier l’état de ma fournaise (hum !), plus tard, les plaques de vélo de mes deux jeunes (hum !), j’étais candidat échevin dans Ahuntsic pour un parti ouvriériste, le FRAP,[...]

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Me voilà, fin d’un jour, soleil timide et bas, en chemin pour l’Excelsior de l’obligeant Jacques Allard, sa baignoire d’eau « au brome », chauffée… bon, rue Henri-Dunant puis rue Archambault, juste avant de descendre vers le magasin de fer Théoret du Boulevard, à ce carrefour, un chat ! Puis deux, puis trois ! Diable, c’est le spot aux félins ma foi. Je ralentis et cherche des yeux la mère-Michelle de la comptine ! Quoi cela ? Tant de minous en ce secteur ? L’Hallow’een d’avance ! Rue Beauchamp, revenant de ma chère « École-des-p’tits-chefs » je vois souvent le vrai chat. Le simple chat. Celui de nos manuels scolaires de première année à l’image « chat ». Le blanc. Le banal. Ses taches noires aux pattes, au cou, sur la tête. Classique, universel chaton banal comme anonyme. Je le regarde gambader dans les parterres, autour des maisons. Le mage de l’innocence, de l’insouciance aussi car je sais qu’un jour je le verrai écrasé mort en pleine rue.
Mon bain dehors. Je fais la planche et nage « mode renverse ». Dernières saucettes en plein air, je le crains car les haies de l’Excelsior s’assombrissent. Cèdres ou sapins. J’aime, sur le dos dans l’eau, regarder le ciel et que vois-je, très haut, un oiseau de proie ? Rapace laurentien, croix noire planante au firmament. Pygargue, urubu, crécerelle, effraie des clochers (mots appris à une expo récente là-haut). Non, illusion, je regarde mieux : serai-ce une simple libellule et bien plus proche de mon nez que je crois ? Non plus. Ah !, un vrombissement se fait entendre, c’était un petit avion venant du nord, de type cessna. Comme les aéroplanes de mon enfance, années 1930, traversant le ciel de Villeray. Gamin, rêver d’y monter un jour.

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Nous voici donc dans octobre…Mais pourquoi donc tant d’écureuils qui courent d’un trottoir l’autre ? Je les vois traverser sans cesse nos rues ? Si pressés, où vont-ils donc ? J’en vois tous les matins maintenant quand je descend la côte Morin pour acheter chez mon homonyme (Jasmin du IGA) mes gazettes du jour.

J’ai vu d’abord voisin-Jodoin, Jean-Paul, assis (un gamin de 80 berges), par terre, devant chez lui; la chaudière de peinture entre les pattes, brassant sa crème bien beige. Dernière couche sur le déclin de bois pour protéger ses murs des froids mordants qui vont nous siffler dessus ? Dans la rue du Parc-de—la- Famille, revoir cette vieille bellement ridée (c’est beau les rides des femmes !) marchant avec son chien fou, son sac d’épicerie plein. Aussi, qui grimpe la Morin, ce ventru dodu, longue queue de cheval sur le dos ! Le faux cow-boy, faux Clint Eastwood du Sergio Leone. Ne se presse point, regarde partout. Autre matineux re-croisé, Beaupré, descendant en ville, nerveux avec des mines de détective privé, il fume à grosse boucane.

Mes gens. Mon monde familier. Mon village aimé.

Ainsi, ces beaux écoliers, sacs aux dos, qui attendent leur bus jaune au bord du trottoir pas loin du bar La Cachette. La vie de chaque jour. Revoir le chat d’ardoise qui pisse sur un bouleau près du Café à mi-côte. Avec son chien barbet excité au fond des bras, revoir ce jovial nabot, petit colosse roux aux pas agiles. Un matin chasse l’autre et le temps passe.

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Cré Serge Joyal, va ! C’est un ex-politicien très ancré fédéraliste, un rare député-ministre car très cultivé, courtois et tout, lisse comme un marsouin quoi. Il lui arrive, retraité d’Ottawa, de pousser un fion, de lancer des idées saugrenues. Ainsi, il faudrait dire de gros  »Mercis » à nos protecteurs-du-français, les anglos! Ainsi, selon le jovialiste [...]

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Mes plus fidèles lecteurs me signalent une sorte de « chute de pression », me reprochent de m’adoucir, d’avoir changé de thèmes, d’être devenu plus… plus tolérant, comme plus léger. En fait, oui, c’est vrai, je cherche à me détacher d’un rôle ancien. Une pose qui m’était naturelle, celle de l’indignation. Qui me transformait en invité-béni-des-médias-à-débats. Petit personnage public bien utile aux tribunes à chicanes, en radio, télé, etc. Mais, que voulez-vous, on se lasse de jouer le rôle du « méchant jappeur » et du perpétuel gueulard. Le grand âge venu, oui, on en revient de protester sans cesse.

C’est que la vie passe vite.

C’est que, peu à peu, on réalise que l’homme ne varie guère. Je vois fort bien —ces temps-ci— de ces chaudes graves pathétiques, cruelles actualités. Si sinistres. Au loin, ces fous furieux que l’on dit kamikazes, leurs voitures (ou camions bourrés de dynamites) piégés. Je vois bien tous ces assassinés innocents (à Kaboul ou à Bagdad) au nom de prophète (monté au ciel à cheval et armé !) Mahomet. Et de son chef le grand Allah. Plus proche, je vois bien ces magouilleurs infâmes, ces tripatouilleurs dégueulasses, cruel pirates en cravate chic bien capables de détrousser ces riches bourgeois rêvant (il faut le dre ça aussi) de gains rapides. Richards en gros moyens, anglos du west island, que l’on conduit à la ruine totale avec un immoralisme éhonté.

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Rue Morin, au carrefour du Dino’s, il y a un mini parc. Denise m’avait servi un plat « pita au poulet » avec la sauce généreuse, mes chères patates grecques. Je vide ma Corona mexicaine, je traverse la rue…je n’étais pas sûr de ma vue mais il me semble qu’il était là, assis sur un banc, jambes croisés, visage haut levé, souriant au vent et à moi m’approchant de lui. C’était lui, non ? M’installant à ses côtés, hésitant, j’ose : « Écoutez, c’est fou mais vous êtes le portrait vivant d’un prof de ski du Chantecler, mort aujourd’hui, Michel Normandin ! » Toujours souriant de ses belles dents blanches, il me dit : « Vous vous trompez pas. C’est moi. » D’instinct je regarde autour de moi. Personne au carrefour. « Oui, ajouta-il, je reviens par ici parfois. On me voit. Ou on me voit pas, ça je ne sais pas de quoi ça dépend. »

Il riait comme il riait avec éclat jadis. Normandin me fut un camarade épatant dans le triste hiver de 1951-52. Si joyeux, lui, si enthousiaste. Il incarnait à mes yeux une sorte de joie de vivre comme innée. D’un tel naturel. Il y a des gens, de cette façon, ils irradient le bonheur. Un don ? Fallait le regarder aller. Toujours disponible sur les pentes de ski, moniteur expert certes, toutes les techniques, ils les possédait, mais aussi très capable, avec ses si engageants sourires, d’initier au ski, des enfants ou des « vieux » voulant s’y mettre…et de bien jolies jeunes demoiselles. Oh que oui ! Je voyais bien les regards énamourés des belles et fidèles élèves.

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Le vent avait détaché mon pédalo, il m’attendait sur la plage municipale, en m’y rendant avec la chaloupe de Jean-Paul Voisin, je vois quoi rivage des Cobetto ? Une lumineuse soucoupe nageuse ! La jolie ronde carpe grosse comme une soucoupe, à ailerons de feu, aux couleurs de l’Espagne, jaune et rouge, or et sang !

Ce dimanche, assis au fond de la chapelle de la rue du Chantecler, venu en curieux, examinant l’unique vitrail, je repensais à cette flamboyante soucoupe, à cette flamboyance.

Un « lévite » de cette Église unie commentait avec modestie un acte des apôtres. J’étais bien.

Être vraiment attentif c’est bien mieux voir ces six (6) beaux gros bouleaux blancs; portail chez Simony en face de chez nous. C’est sourire en revoyant le beau dessin d’un placard avec l’écriveur Grignon buissonner dans l’herbe adèlois. Je songeais à sa prudence de timoré quand il nia dans ses textes (radio et télé) le nationalisme ultra fervent de son « gros curé » Labelle ! Quel menteur dénoncé par l’historien chez « Le Bigot », ce même dimanche matin.

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Je file, sortant de la clinique, pour mes journaux du matin, au garage Ultramar. Pas même un kilomètre n’est-ce pas ? Bang ! Un policer en voiture surgit : « Pas de ceinture bouclée m’sieur ? » Ce sera 120 « tomates » d’amendes ! Eh b’en ! Arnaque ? Cette ceinture à boucler…pas dans nos moeurs, nous, les aînés. On l’oublie. Mes petits-fils, eux, ne l’oublient jamais et, toujours, ils la bouclent ! Je rentre. Je lis dans le journal qu’en ville, c’est le même HAUT prix si tu lances ton mégot dans le caniveau ! Eh b’in, par ici le fric ! Gomme, baloune ou non, même amende ! On manque sans cesse de fric chez nos gouvernants ? Ainsi, le motocycliste -qui n’est pas toujours un motard criminalisé- en crache un coup pour son « faible », le deux-roues ! Bon, belle vision pour me calmer : au rivage du lac, je vois un couple de fiers nageurs, lui, coloré de vert, elle, moins. Jolis canards ! Oublier la facture policière.

Une compagne folle des actrices et des acteurs ( une ex-réalisateure de feuilletons télévisés) et me voilà entraîné aux théâtres. C’est cher. Grosses « amendes » là-aussi et pas de billets pour les pauvres. Les jeunes ? Oui, rabais « étudiants ». On a vu le Quat-sous tout neuf, Avenue des Pins, où se lisaient des poèmes comme « à tour de rôle ». Un simple récital régi par Louis Maufette. Ouenge ! Puis au TNM, un mélo simpliste se déroulant en Asie. Ce « Dragon bleu » du célèbre Lepage… est d’un vide peu commun mais présenté dans des habits scéniques à gadgets séduisants. Ouaille !

Et puis, au Conservatoire (tout neuf là-aussi) , sur le Plateau, une prétentieuse pochade de l’Autrichien Thomas Bernardt, une courte fable tarabiscoté, suralimentée par (encore) les gadgets à projections du révérend père Marleau. Enfin, dans une ex-usine (Raymond-Confiture) du bas de la ville -« C »- une bande de joyeux drilles venus de Riga, ville de la Baltique, sans un seul mot, pantomime grouillamment pour illustrer une jeunesse communiste d’avant la chute de l’URSS (1990), totalement « colonisée » par les tounes d’un fameux duo de rockeurs-USA, Simon et Garfunkel. Ouen !

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Dans la saga « à n’en plus finir » de Grignon, Alexis symbolisait la liberté. Le beau gars qui plaisait à l’épouse « vendue » par son père. Un autre Alexis, auteur et acteur, élevé en petit bourgeois « bien propre sur lui » dans Outremont, élève d’une école (Querbes) avant-gardiste, tournera moins mal. Je lisais une entrevue de Nat Pétrowski et j’en apprenais. Sur le fils Alexis, pas sur mon Tit-Louis, son papa, camarade radiocanadien des années soixante.

Alexis Martin, surdoué pondeur de « Matroni et moi », une excellente pièce, moins bien sur film), s’ installa dans la maison de sa jeunesse. Il hésiterait à nettoyer le tombeau du papa mort. Qu’il fasse vte le ménage pour mener à bien son premier bouquin. Il racontera et son père -un des reporters emeritus de la SRC- et les débuts de la Révo tranquille, a-t-il confié à Nathalie. J’ai très hâte de lire cette biographie.

N’est-il pas étonnant que les changements libérateurs au Québec aient eu comme vigoureuse source (des débâcles) un corporation d’Ottawa ? À vocation fédéralisante ? Le fier Pet (d’Outremont lui aussi ) voyait notre normal nationalisme comme la pire « plaie d’Égypte ». Il criait, hystérique et plus menaçant que mille Harper) : « On va mettre la clé dans cette boîte qui est un nid de séparatistes ! » Un nid ? Euphémisme ! On peut le dire maintenant qu’on a vidé Radio-Canada de ses employés, que tout le monde ou presque est « à la pige ». Et donc fragilisé, « dehors » les syndicats !

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