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Archives 'Cinéma'

Un jeune cinéaste anglo-québécois vivant au Québec ( mal intégré et mal informé), se confie à un reporter : « La culture au Québec, son cinéma, c’est « tout blanc et franco, rien, jamais, pour ses minorités, pour nous les anglos. Ou les Haïtiens ». Sa stupide lamentation étonnera grandement une vedette québécoise comme l’excellent Norman Brathwait —ou le surdoué Gregory Charles— et tant d’humoristes à succès. Au Québec, nous sommes évidemment majoritaires (comme des Italiens en Italie, etc.). 80 % de la population. La culture est forcément blanche et franco. Le fou-cinéaste y voit du racisme, un nombrilisme, de l’injustice.

Je lis ces conneries, comme toujours, pour nous diffamer et j’ai besoin d’air. Au rivage, des canards visitent les labyrinthes de l’imposant dôme noyé du vieux saule frais tombé. Un rat musqué, gras comme un brigand, trotte vers le quai, son abri. Une marmotte (ma Donalda ?), grasse comme une voleuse, traverse le terrain, nez fouineur collé au sol. Belles visions qui consolent de ce fabriquant du film « Je suis Lénine », ou Trotski, peu importe hein ?, une fable jugée médiocre, continuait de baver sur les Québécois. Mon Dieu, que je suis inquiet pour l’épanouissement de la minorité anglo ! J’en dors p’us ! Comme s’il y avait pas trois cent millions d’anglos (300,000, 000) sur le continent ! Comme si nous n’étions pas que 2% de résistants sur ce continent. Si notre culture « blanche et franco » vit bien, s’épanouit fort, eh bien, ce fait en Amérique du Nord ne cesse de susciter l’admiration. Tous les observateurs de l’univers et nos visiteurs du monde entier ont le chapeau bas ! Notre surprenante survivance, notre farouche résistance est prodige. On a bien raison de nous en féliciter sans cesse. Partout ailleurs sur la planète (et en Louisiane donc) ce sera le souhait « de nous assimiler » selon Lord Durham venu nous enquêter en 1839. Québec français est un miracle ! Et que ceux qui refusent de s’intégrer normalement à nous —80 % du peuple québécois— aillent pisser dans les fleurs !

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J’en ai parlé déjà : c’est nous (gens du nord) qui avons la plus belle —les jours ensoleillés bien entendu— la plus riche lumière. De toute la planète. À cause de la réflexion des neiges. Les auteurs de cette recherche en luminosité l’affirmaient, disant que la lumière n’était pas aussi belle, ni aussi pure, ni aussi éclatante dans les suds. Même en zones tropicales. Quelle chance nous avons, non ? Que ceux, nantis, qui s’exilent à Cuba ou ailleurs cessent de dire « je pars pour le soleil », non, ils partent « pour la chaleur ». Là-dessus, certes c’est indéniable. Mais « la lumière des lumières », c’est NOUS QUI L’AVONS, je regrette « Danièle Air-Canada », mon amie partie au Mexique pour l’hiver.

On a pu apprécier cette luminosité unique ces derniers jours et j’ai vu patiner un jeune couple. De loin. Deux silhouettes agiles, tenues ensemble, bras à la taille, deux mains nouées, ils faisaient de gracieuses arabesques sur une glace toute neuve. Aussitôt, j’ai revu le « rond à patiner » du Shamrock, collé au Marché Jean-Talon. Lieu béni, espace vénéré, endroit mieux qu’apprécié malgré des bosses et des craques, malgré ce gras gardien bougonnant, morveux bossu au nez pourpre dans son cabanon où l’on pouvait nous réchauffer les soirs au climat sub-arctique. Il y avait qui nous épatait une musiquette pourtant grinchante dans un mauvais haut-parleur. Ersatz pauvres des valses de Strauss.

Il y avait au dessus du « rond à patiner », dans la nuit de ces soirs d’hiver, ces ampoules à abat-jour de tôle verte, pauvre lumière faiblarde capable tout de même de transformer en beautés exotiques les adolescentes, belles inconnues. Oui, oh oui, surtout, il y avait tant de jolies patineuses, les unes accortes, acceptant rapidement nos offres de « galants sur lames » et d’autres réticentes, nous jaugeant trop longuement, méfiantes. Il y avait tant de ces « wolfs ».

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Cré Serge Joyal, va ! C’est un ex-politicien très ancré fédéraliste, un rare député-ministre car très cultivé, courtois et tout, lisse comme un marsouin quoi. Il lui arrive, retraité d’Ottawa, de pousser un fion, de lancer des idées saugrenues. Ainsi, il faudrait dire de gros  »Mercis » à nos protecteurs-du-français, les anglos! Ainsi, selon le jovialiste [...]

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Baptême

Me voici avec un fort groupe dans une église (Saint-Léopold à Fabreville), me voici avec du linge propre des souliers cirés pour assister à une fête chrétienne au nom d’un petit Antoine.

L’Antoine à Pierre-Luc, un neveu. Le nouveau petit Québécois ne sait pas trop ce qui se passe et pourtant c’est en son honneur toute cette mini-foule en «habits du dimanche». Le cérémoniaire en chasuble est un exilé du Togo. Sympa et animé.

Je me suis souvenu, vers 1965, d’un évêque, raciste mou et méprisant dur, venu de Saint-Jérôme dans l’église de Saint-Joseph. Ce coco de Frenette déclara en chaire: «La crise des vocations est bien grave. Mes frères (!) que diriez-vous de voir apparaître dans votre église un bon dimanche un bon gros nègre dans pas longtemps, hein? Hein?!»

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À l’heure de la soupe, je sortais de la jolie vaste pataugeuse de l’Excelsior là où je vais barboter régulièrement pour ma bonne santé, admirant toujours un feuillu (palétuvier ?) étonnant dans cette serre à plantes vertes.

Je rentrais, je filais plein sud sur la 117. Routine. Qui je vois soudain à l’horizon, penché en deux presque au milieu de la route ? Un chevreuil ! Un beau Un gras. Il renifle un je-ne-sais-quoi et moi, je ralentis. Puis je stoppe. Petits coups de klaxon. La noble bête ne bronche pas. Je sors de l’auto, claquant fort ma portière pour l’intimider. Rien. Lentement, il a redressé le cou et la tête pour mieux m’examiner, me dévisager. Mais il ne bouge pas d’un poil-de-chevreuil. La 117 lui appartient ?

Il me défie ma foi du bon yeu ! Pas de voitures à cette heure ? Aucune. Je marche deux, trois pas dans sa direction. Il reste là, les deux pattes d’en avant toujours sur la chaussée, imperturbable, propriétaire du paysage, fier fieffé grand agneau sauvage, juché sur ses talons hauts. Je ne rêve pas. Je ne vis pas un conte de fée. Ses beaux yeux, sauce bambi-walt disney, m’interrogent, me semble-t-il. Impression furtive, bref sentiment -bien candide- que la bête veut causer. Ah les contes et le cinéma de nos enfances hein, restes, traces imperméables au fond de nos caboches de vieux ?

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Je tiens Gilbert Rozon, notre initiateur du « commerce de l’humour » pour un homme doué. Et chanceux, sa société est florissante. Quand il sort de sa « traque-aux- comiques », il devient bizarre. Une organisation (« relations internationales ») l’invitait à proposer sa recette pour un « Montréal à branding » et l’expert en « rigolades » a glissé dans des suggestions relevant du délire.
Audacieux et favorisé du sort, Rozon n’est pas bien équipé intellectuellement. Définir du sociétal, orienter et fonder des tendances pertinentes avec paramètres durables, n’est pas de ses compétences. Bien au contraire. Sa culture est limitée. Rien à voir avec, par exemple, « fonder le Festival d’Avignon ». Ou de Stratford ! Ainsi notre débrouillard Rozon définit de puissantes mégapoles -New York, Paris, Londres…et Las Vegas- comme des « villes culturelles », elle sont bien davantage que cela. Farcesque de les réduire à ce seul rôle. Y joindre Las Vegas, là ! Plaisanterie ? La culture et Las Vegas, antipodes, même si «Vegas » veut se réhabiliter avec des chiards visuels de « variétés ».

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Septembre, les écoles ré-ouvertes, je revois, au coin de la rue voisine, ce petit garçon encore endormi, lourd sac au dos, qui part pour son école d’en bas de la côte. Il ne vieillit donc pas ? Je revois aussi, pas loin de chez moi, cette adolescente aux yeux brillants, qui attend son bus jaune, faut continuer « son » secondaire.

Oh les beaux jours de septembre, m’sieur le dramaturge Samuel Beckett ! Ce matin, voir cet homme en salopette, plié, penché, qui peint très soigneusement en rouge vif, l’une après l’autre, les « bornes-fontaines » du village. La journée d’un lundi qui débute. Pendant que se fait le café, je descend aux « mauvaises nouvelles » des petits matins et c’est la guerre au ciel : circulent à toute vitesse quelques nuages d’un blanc éclatant.

La vie continue.

Le chien caramel, en laisse chez Jodoin, regarde courir, jaloux, ce mince et tout vieux marathonien. Il observe ensuite cette p’tite vieille « en forme », joueuse de tennis, en blanche jupette. À son âge ! Du souffle ! Bonne santé très visible elle arbore son beau visage tout craquelé, une brillance sous le firmament de lumière qui joue à cache-cache entre les moutons qui filent.

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Le grand Pascal (Blaise) déclarait : « Le malheur de l’homme c’est qu’il ne peut rester assis dans sa chambre. » Devenu vieux, je m’étonnes de rester longtemps -bien longtemps- assis sur ma galerie. À écouter un pic-bois acharné par exemple. À guetter mon matou-Valdombre sous les sapins, à rire de mes Donalda et Alexis, marmottes qui se cognent le nez partout. Ou bien à voir naviguer avec superbe « Monsieur », mon rat musqué. Mais jeune, rester assis ? Non. « Une vraie queue de veau », disait ma mère.

Voici un jeune neveu, Christian, engagé par la très solide firme d’ingénierie « SNC-Lavalin ». Tout le monde est content mais il aurait pu partir, à contrat, pour l’Algérie, là où ça vient de sauter à mort. On vient d’écouter ça aux actualités télévisées ! Ne plus jamais nous revenir. Ce « paquet de tués » dans un de ces attentats « islamistes ». Mais non, mon neveu est parti travailler très au nord de l’Algérie en atlantique-nord, dans l’âpre pays de l’une des plus belles chansons de Dubois quand Claude évoque des chiens hurleurs, des glaces luisantes, des rochers enneigés, oui, Christian analyse des sols là, au lointain Labrador. Rien, mon pauvre Pascal, d’un « assis dans sa chambre » hein ?

La mort en Algérie, merde, au pays de l’enfance ensoleillée du grand Camus, le p’tit garçon pauvre et intelligent -« prix Nobel »- d’une femme de ménage. « Assis dans votre chambre », à l’abri de tout fanatisme, promettez-moi de lire « L’étranger », curieux bref roman, hypnotisant, inoubliable. Mais, à part un Christian Boucher, il y a un Thomas Jasmin qui est un des cinq petits héros de mon récit « Des branches de jasmin ».

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Qui est Québécois, qui ne l’est pas ? Question délicate ? Les frileux frissonnent avec la peur d’être mal jugés. La vraie question: être ou ne pas être Québécois ! On en voit qui cherche de midi à quatorze heure, c’est simple, si facile. Celle ou celui qui vit ici en français, qui parle français dans sa vie de tous les jours, est Québécois. Pas les autres. Point final.

Pourquoi pensez-vous ces tourniquetttes autour du pot ? La grand’peur sotte d’être jugé raciste. Nos sommes, Québécois, de vieille souche ou de souche toute récente, car c’est beaucoup plus de 80% qui vivent en français au Québec. Les racistes -inconscients ou non- sont ceux qui ne parlent pas la langue de la très grande majorité du Québec. Aux colonisés américanisés, s’ajoutent nos assimilés, nommés aussi « anglicisés ». Au centre-ville de Montréal ou à Oka ou à Pointe-Claire, paquets de ces ghettos. Parfois pauvres, parfois riches. Tas d’îlots d’anglaisés. Ils ne sont pas des Québécois. Un Italien parle italien dehors et chez lui, un Espagnol parle l’espagnol. Un Canadian comme tout Étatsunien parle l’anglais.

Clair et simple mais nous sommes entourés de timorés, qui refusent ces termes, craignent de bousculer les descendants des occupants anglos, merde !, nous sommes en 2008, loin de 1760 et du Rapport-Duram avec ses fréquentes tentatives de nous diluer, noyer, assimiler, loin de La Défaite sur les Plaines, ne plus jamais dire La Conquête, s.v.p.

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(Écrit pour l’hebdo « LE QUÉBÉCOIS »)

Il y a des bornés qui voudraient faire taire tous ceux qui ont pas eu la chance de s’instruire. Seules, nos élites « ben éduquées » auraient le droit d’être passionnés. Tu parles Charles ! Ainsi, des mercenaires stipendiés par des richards fidèles à la fédérastie canayenne, -suivez mon regard… vers Charlevoix au dessus de Saint-Irénée, domaine clôturé où vont se balader les Sarkosi-de-l’heure- parlent d’un paradoxe : « Ils défendent la langue et ils la parlent mal ». Hon !

Selon ces adversaires acharnés du nationalisme, seuls les favorisés du sort peuvent être des patriotes ! Les cons ! Non mais…« Parlez et écrivez sans faire de fautes sinon… gardez le silence. » Ce serait un paradoxe selon ces bons-chiens-couchés de défendre la patrie québécoise et d’ignorer l’orthographe, la syntaxe et la grammaire.

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