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Archives 'été'

Combien sommes-nous à être ému en découvrant les signes du passé, même une simple photo jauni ? Un jour, hasard, je tombai sur un tas de photos perdues, ce sera des heures à scruter des inconnus, deviner des destins sur ces anciens visages. Ces yeux méfiants ? Des moues de bravades. Angoisses ou bonheurs mélangés. Les témoignages de ceux qui sont passés avant nous peuvent nous attendrir, pourtant je sais des gens qui font fi de ce qui a pu se débattre, lutter, s’acharner à vivre. Des égotistes sans doute.

Imaginez mon réel plaisir quand l’abonné que je suis de la Société d’histoire d’Outremont reçoit un de leurs bulletins. Le numéro de l’automne —no. 16— raconte une étonnante outremontaise. Avec deux amies dans son genre, une certaine Délia Tétreault installe en 1903 une petite école rurale. Exactement là où se trouve aujourd’hui le Parc Garneau. Ce sera, par la suite, l’acquisition du 353 Côte-Sainte-Catherine, alors un simple chemin de campagne. Il y aura une « passerelle de bois », dit le bulletin, entre les deux locaux. Et puis ce sera sa petite communauté ( Missionnaires de l’Immaculée–Conception) qui déménagera dans la « demeure Languedoc », nommée Villa Springrove. Belles photos anciennes. J’en examine les architectures. Le 8 septembre, on a inauguré une « place », avec plaque, pour commémorer cette Délia inouïe, angle Maplewood et Springrove. Merci Francine Unterberg. J’aime apprendre du passé. Mieux savoir qui sont passés par nos antiques chemins, nos anciens chantiers outremontais. Ainsi je sais désormais que ce Chemin de la Côte Sainte-Catherine est né il y a… 300 ans ! À 15 h. de l’après-midi, le 18 octobre au Parc Garneau, installation d’une plaque de bronze et ce cher Victor Mainville y exerce de sa belle voix de stentor. 300 ans ! Tout un bail

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Plein d’oiseaux légers, des sittelles (?), voltigent autour de mon « bleuetier », spectaculaire vision de vivacité. En 1978, terrain du bas de l’escalier, entre nos lilas de l’ouest aux fleurs mauves et ceux de l’est aux fleurs blanches, il y avait plein de ces sauvages cerisiers. J’avais distinguer un jour un arbre aux feuilles bellement gravées de sillons, aux petits fruits pourpres. J’en ignorais l’espèce. Un sureau ? J’ai déraciné et déménagé (dans une haie) les cerisiers pour lui laisser toute la lumière. ET, rapidement, il a grossi. En juin, des fleurs jaunes surgissent et, à la mi-juillet, se forment plein de es grappes de petits fruits d’un bleu de… bleuet ! En bien peu de jours, les oiseaux videront notre cher arbuste de cette bouffe estimée. Manger, manger !

Or, drôle de hâte, quelle urgence, mon Dieu !, des oiseaux fleurètent dedans déjà ! Devinez qui s’amène pour chasser ces innocentes petites proies ? Lui, Jambe-de-bois. Mon fier acrobate, mon écureuil à la patte folle ! Faut le voir chasser, usant de stratégie qu’il croit astucieuse, tacticien zélé, il se cache, saute et sursaute, s’envole la queue comme une aile, revient et… tombe ! Ses dégringolades sont loufoques et m’empêchent de poursuivre mes lectures sur la galerie d’en arrière. C’est «Ringling and Brothers », c’est « Le Cirque du soleil » en miniature !

Manger, manger ! Pendant une absence, une certaine « Mathilde » (qui nous a laissé sa carte), au nom de l’urbanisme écologique, est venue mesurer « notre petit arpent du bon dieu » (titre de roman) au bord de l’eau. Elle a mis une enseigne au sol. En somme c’est une sorte d’expropriation sans aucune compensation, à l’avantage de toute la communauté. Perte, et rétroactive (est-ce légal cela ?), d’une part de la propriété. Achetée en 1973, « tel que vue ».

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Ce fut un beau dimanche.

Devoir aller au si joli jardin de sa fille et se laisser fêter. Allons-y. Se questionner en chemin : « ais-je été un bon père »?

Cela existe-il ? Je n’ai pas été un bon père. Je ne crois pas. Un « pas pire ». Oui. Je fus un père qui a fait ce qu’il a pu. Qui s’essayait à ce métier bizarre, si délicat, et si précieux sans aucun manuel de conduite disponible. Sans livre de conduite quoi. Comme pour tous les pères de la terre.

Mon père n’a pas été un bon père. Il a fait ce qu’il a pu. Lui aussi.

J’ai dit tout cela à mes enfants et petits-enfants, tout cela et autre chose au beau jardin d’Éliane, rue Chambord. Je disais qu’il y a des orphelins un peu partout. Que des enfants vécurent, trop jeunes, beaucoup trop jeunes, sans papa aucun sous le toit familial.

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Le vent avait détaché mon pédalo, il m’attendait sur la plage municipale, en m’y rendant avec la chaloupe de Jean-Paul Voisin, je vois quoi rivage des Cobetto ? Une lumineuse soucoupe nageuse ! La jolie ronde carpe grosse comme une soucoupe, à ailerons de feu, aux couleurs de l’Espagne, jaune et rouge, or et sang !

Ce dimanche, assis au fond de la chapelle de la rue du Chantecler, venu en curieux, examinant l’unique vitrail, je repensais à cette flamboyante soucoupe, à cette flamboyance.

Un « lévite » de cette Église unie commentait avec modestie un acte des apôtres. J’étais bien.

Être vraiment attentif c’est bien mieux voir ces six (6) beaux gros bouleaux blancs; portail chez Simony en face de chez nous. C’est sourire en revoyant le beau dessin d’un placard avec l’écriveur Grignon buissonner dans l’herbe adèlois. Je songeais à sa prudence de timoré quand il nia dans ses textes (radio et télé) le nationalisme ultra fervent de son « gros curé » Labelle ! Quel menteur dénoncé par l’historien chez « Le Bigot », ce même dimanche matin.

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On peut « voir petit » de grandiose façon. Des snobs mondains, mépriseurs de ce que l’on est, bavaient en choeur contre nous, notre modeste monde, nos pauvres gens. Ils bavaient fort contre un Michel Tremblay et ses portraits de buveurs sacreurs, de misérables femmes flouées. Tout notre petit peuple colonisé, et mis en scène, faisait honte aux embourgeoisés, renieurs de leurs origines. Or, il est arrivé que le théâtre de Tremblay a vite séduit des étrangers, ses talentueuses « prises de sang dramatisés » triomphaient à New York et à Paris. Ou au Japon. Quelle leçon gênante pour nos délicats puristes, humiliation pour tous ces prétentieux qui imitaient les géants des temps anciens.

J’en ai connu des snobs « citoyens du monde » humiliés,des déracinés. Ces cons. Savoir illustrer « son » monde est un gage de succès partout. Les auteurs qui imitent les grands des grandes puissances, ne font que reproduire, des plagiaires. Sans originalité, ils végètent, ratés, imitateurs qui vont crever avec cette honte-des-nôtres bien vissée au coeur.

TERRE, TERRE !

Combien sommes-nous, enracinés à notre coin de terre humaine, à avoir été secoués par la nouvelle ? Voici venir une fameuse loupe. Kepler son nom ! Une longue-vue fameuse, une drôle de paire de jumelles. Kepler est un télescope spatial qui a été garroché dans l’espace le 6 mars dernier en Floride du nord. Moi qui aime bien observer la falaise comme roussie d’une colline de Saint-Sauveur, qui aime bien observer un coin de parc d’Outremont où des arbres rares bourgeonnent déjà… aurais-je bientôt à examiner des arbres aux feuilles… bleues ?

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Je tiens Gilbert Rozon, notre initiateur du « commerce de l’humour » pour un homme doué. Et chanceux, sa société est florissante. Quand il sort de sa « traque-aux- comiques », il devient bizarre. Une organisation (« relations internationales ») l’invitait à proposer sa recette pour un « Montréal à branding » et l’expert en « rigolades » a glissé dans des suggestions relevant du délire.
Audacieux et favorisé du sort, Rozon n’est pas bien équipé intellectuellement. Définir du sociétal, orienter et fonder des tendances pertinentes avec paramètres durables, n’est pas de ses compétences. Bien au contraire. Sa culture est limitée. Rien à voir avec, par exemple, « fonder le Festival d’Avignon ». Ou de Stratford ! Ainsi notre débrouillard Rozon définit de puissantes mégapoles -New York, Paris, Londres…et Las Vegas- comme des « villes culturelles », elle sont bien davantage que cela. Farcesque de les réduire à ce seul rôle. Y joindre Las Vegas, là ! Plaisanterie ? La culture et Las Vegas, antipodes, même si «Vegas » veut se réhabiliter avec des chiards visuels de « variétés ».

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En nos basses laurentides, il y a Oka, région à laquelle je suis attaché. On vient de lire sur l’exil des trappistes d’Oka, des moines Cisterciens. On y allait parfois, mon père surtout, grand amateur de leur fameux fromage : « Pouah, achète pas ça, papa, ça pue tant ! » Cette région, Frenière, Belle-rivière, Saint-Augustin, Saint-Benoit et Saint-Joseph, c’était à mes yeux d’adolescent en bécane l’étalage champêtre tout autour des jolies collines. Modestes villages où j’usais les pneus de ma bicyclette CCM.

À Saint-Scholastique en 1965, Pierre Patry tourna des scènes pour « La Corde au cou », film en noir et blanc tiré de mon premier roman. Qui repasse tard à TVA parfois. Pour « La petite patrie », qui repasse à 15 h et demi tous les après-midi à Radio-Canada, on a tourné à Oka. Pour La Trappe, la belle vieille église, le traversier qui conduit à Como de l’autre bord du lac. Aussi pour la fameuse pinède. Étendus parmi les cocottes de pins, ma mère (feu Gisèle Schmidt) et mon père (vivant Jacques Galipeau) seront vus en pique-nique sous cette cathédrale naturaliste et nous les enfants, chevauchant les vieilles picouilles à $1.00 l’heure. Cela avant que la pègre amérindienne -de Saint-Régis-sur-Warriors- fasse son grabuge, cocufiant un juge-Alan-Gold, un mollusque-Bob-Boubou et le Chiachia loueur de quais aux Rouges révoltés.

VACHES EN PRAIRIES !

Oka : allez visiter les étonnantes chapelles d’un Calvaire sulpicien, là-haut, vous y verrez tout le lac des Deux Montagnes. On allait y pique-niquer avant ce formidable Parc Sauvé, qui fut longtemps un lieu-à-curés-égoïstes, interdit. Garnements de Pointe-Calumet, nous avions une copie de la clé du cadenas sulpicien ! À Oka, il y avait un petit hôtel dit de luxe. Belle bâtisse style Modern art, expropriée par Québec pour cause de fascisme. Proprio, ce nazi « hitlérien », baron Empain !« Le Baronnet » fut mon premier job d’étudiant et le waiter y fit ses premières aquarelles. D’énormes vaches en prairies fleuries. Gratien Fridolin Gélinas, célèbre voisin, y venait comme feu Jean Sarrazin, radioman fameux. Il avait acheté un manoir sulpicien en face de l’entrée du Parc Sauvé. Qui allait ouvrir, ce qui le fit fuir. Vers 1948 un projet immobilier pharaonique naquit, mi-clérical, mi-capitaliste, mais, manque de finances, il avorta.

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Une mode fait se multiplier les victimes. À lire certains éternels « plaintifs » il n’y a plus de responsabilité à assumer. Petit ou grand malheur, tout est TOUJOURS la faute d’un autre, des autres. Il n’y a plus de culpabilité, pour chaque faux pas, bénin ou grave, c’est la faute « aux autres ». Terme vague : « la société actuelle ». Elle a le dos large. Il y a aussi « le système ». Là aussi, vaste dos sur lequel déposer les griefs de ceux qui ont mal tournés.

J’écoutais, au temps des Fêtes, certaines personnes qui fouillaient l’arbre. Oh l’arbre ! Plein de victimes se cherchent des coupables en grattant dans la parenté…lointaine ou moins lointaine. Facile procédé.

Allons : n’importe qui vous le dirait, sans une même famille, avec donc les mêmes antécédents parentaux, l’un est un bandit, l’autre un type très bien. Dans une même famille pauvre, constituée de démunis, intellectuellement peu développés, vous avez un des rejetons qui sombre dans la détresse et un autre qui s’en sort parfaitement. Mêmes avatars, mêmes parents, même généalogie et des enfants aux antipodes, très différents.

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Jadis, nous avions même peur de son enseigne lumineuse, poteau rouge et blanc à l’axe mobile qui signifiait pour « les pissous » : danger-barbier.

Ah, nos frousses du coupeur de cheveux, bambins, rue De Castelnau ! Mais, je garde bon souvenir du jovialiste aux ciseaux virevoltants, rue Roy. Ici, mon barbier, depuis la retraite des frères Lessard, « tient salon » Chemin-Pierre-Péladeau. Étonnant bonhomme Racette à son Salon des sportifs, entendre « sportifs assis » devant le téléviseur. On entre en son repaire décoré de cossins colorés comme on entre à une taverne familière. Y opère aussi Racette-fils, notre fidèle et fiable échotier au journal.

Si vous allez rue Jean-Talon, angle Drolet, vous verrez un Figaro italiano et, à ses murs, des murales signées par feu mon papa ! Mas chez papa-Racette, c’est de géantes maquettes de terrains sportifs, football, baseball, hockey ! Un musée. Il y en même suspendues au plafond. Des reliques aussi, tels ces sièges peints de numéros, bancs mis à la retraite, dévissés de chez les bleus ou les rouges. Le hockey y a prédominance, c’est entendu et moi qui ne joue à rien, sauf de mon clavier de I-Mac, qui ne sait ni les noms des vedettes millionnaires, ni les noms des villes qui matchent avec ceux des clubs, je m’y sens pourtant à l’aise. C’est que l’intello autodidacte -j’ai un secondaire-5 faible- que je suis a de profondes racines populaires. Cette ambiance décontractée, c’est celle des adorateurs de la sainte flanelle, du temps d’un oncle admirateur fou de Georges Mantha, du temps qu’un prof de petite école ne jurait que par nos Maroons, du temps d’un voisin villerayien qui montra ses dons à l’Aréna-Mont-Royal, rue Mont-Royal et Saint-Laurent. Démoli depuis.

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Ce jour-là, on sortait en vitesse du Pub Royal, taverne d’artistes. À côté, « Ruelle de la police », ( elle existe, allez-y voir), des voyous  tuaient un gros (justement en ce lieu !) chat-de-ruelle. Trop tard pour empêcher et nous traversons la rue Guy vers le théâtre  « Her Majesty » (démoli aujourd’hui). Y joue Louis Jouvet, gloire [...]

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