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Archives 'journaux'

Je file, sortant de la clinique, pour mes journaux du matin, au garage Ultramar. Pas même un kilomètre n’est-ce pas ? Bang ! Un policer en voiture surgit : « Pas de ceinture bouclée m’sieur ? » Ce sera 120 « tomates » d’amendes ! Eh b’en ! Arnaque ? Cette ceinture à boucler…pas dans nos moeurs, nous, les aînés. On l’oublie. Mes petits-fils, eux, ne l’oublient jamais et, toujours, ils la bouclent ! Je rentre. Je lis dans le journal qu’en ville, c’est le même HAUT prix si tu lances ton mégot dans le caniveau ! Eh b’in, par ici le fric ! Gomme, baloune ou non, même amende ! On manque sans cesse de fric chez nos gouvernants ? Ainsi, le motocycliste -qui n’est pas toujours un motard criminalisé- en crache un coup pour son « faible », le deux-roues ! Bon, belle vision pour me calmer : au rivage du lac, je vois un couple de fiers nageurs, lui, coloré de vert, elle, moins. Jolis canards ! Oublier la facture policière.

Une compagne folle des actrices et des acteurs ( une ex-réalisateure de feuilletons télévisés) et me voilà entraîné aux théâtres. C’est cher. Grosses « amendes » là-aussi et pas de billets pour les pauvres. Les jeunes ? Oui, rabais « étudiants ». On a vu le Quat-sous tout neuf, Avenue des Pins, où se lisaient des poèmes comme « à tour de rôle ». Un simple récital régi par Louis Maufette. Ouenge ! Puis au TNM, un mélo simpliste se déroulant en Asie. Ce « Dragon bleu » du célèbre Lepage… est d’un vide peu commun mais présenté dans des habits scéniques à gadgets séduisants. Ouaille !

Et puis, au Conservatoire (tout neuf là-aussi) , sur le Plateau, une prétentieuse pochade de l’Autrichien Thomas Bernardt, une courte fable tarabiscoté, suralimentée par (encore) les gadgets à projections du révérend père Marleau. Enfin, dans une ex-usine (Raymond-Confiture) du bas de la ville -« C »- une bande de joyeux drilles venus de Riga, ville de la Baltique, sans un seul mot, pantomime grouillamment pour illustrer une jeunesse communiste d’avant la chute de l’URSS (1990), totalement « colonisée » par les tounes d’un fameux duo de rockeurs-USA, Simon et Garfunkel. Ouen !

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Je viens de lire encore une attaque contre les médias; les communications quoi. Comme chez le fabuliste Lafontaine (« puisqu’il faut l’appeler par son nom »), on y voit « le » coupable, « le » grand responsable de nos malheurs. Tirons sur le messager ! Cassandre, annonceur de nouvelles embarrassantes, gênantes ? À fusiller ! Un Mario Roy vient de fustiger… la presse. et autres canaux. Un Pratte le fit et tant d’autres. Des éditorialistes, juges haut-perchés, nous disent en pleine face que leurs collègues, confrères en tous genres, sont des filous, des macaques, des ganaches…des dangereux ! Étonnante attitude cela, non ?

Le Mario de La Presse, s’attaquant aux « mauvaises nouvelles stressantes » termine sa charge anti-médias (anti La Presse donc ?) par : « Le Prozac a maintenant triplé chez les ados ». On sait pourtant que les ados ne lisent guère les journaux ! Il écrit aussi : « le bon peuple en redemande », (des frousses, des peurs). Oh, cette hauteur : « le bon peuple » ! Quel mépris ! Plein de Roy, bien au dessus des mêlées populistes, de cette manière noble, s’en prennent à « la présence médiatique, ses frissons virtuels…dans une société au fond sécuritaire mais qu’on finira par voir comme la plus dangereuse, la plus violente. »

Chez moi « l’heure des actualités » est comme sacrée en début comme en fin de journée mais je connais des citoyens ultra sensibles (?) qui ne lisent plus les nouvelles dans les journaux ni ne les écoutent à la radio ou à la télé. On plaque un bâillon perpétuel sur la sale gueule à débiter des pronostics sombres. Tous les Cassandre de ce monde empêchent nos petits bonheurs ! « Ferme-la! » Et puis quoi ? Bouchons-nous les yeux et les oreilles ? C’est vrai et je ne suis pas sans péché qu’il nous arrive parfois de ces envies de fermer le clapet des annonceurs déprimants. Par santé mentale. Par besoin d’hygiène primaire. Mais je résiste. Il importe que le citoyen reste lucide, courageux aussi. Qu’il sache bien que l’humanité contient sans cesse son lot de voleurs, de bandits, de rastaquouères vicieux. Certains jours, c’est du « Allo Police » sordide à toutes les manchettes, non ? Pédophilie, suicides, infanticides, viols horribles, etc.

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Je vois son nom désormais, il a un chemin à son nom. Parler souvent de quelqu’un qui est mort c’est le faire revivre sans cesse. Roulant sur la 117 vers Saint-Jérôme, notre capitale (régionale), je vois des tentes, des ballons. Je songe aussitôt au gros party annuel de l’adélois Pierre Péladeau. Fête géante en été, qu’il aimait organiser pour « son monde ». Que de belles et bonnes heures passées là, au bord de la rivière, invité car « ancien » rédacteur. Comme René Lévesque, Marcel Dubé ou Bourgault etc.

Quand je lui dis à un de ces fameux pow-wows : « Pierre, vous ne craignez pas la construction de blocs de condos sur votre rivage d’en face ? Il rigole : « Non, aucun danger, j’ai pris des options sur tous les terrains de cette rive ! » J’entends encore l’éclat de ses rires, sorte de gloussements à l’étouffé, le rire des timides ?, en tous cas gargantuesques ! Je m’ennuie du bonhomme. Un sacré bonhomme.

J’ai connu ce diable d’homme, culotté courageux, affairiste audacieux, et malin. Rare chez les nôtres, un entreprenant sans vergogne, c’était au temps fou de la Crise d’octobre en 1970. Je me cherchais de l’espace pour chroniquer. Ayant quitté La Presse (1967), ensuite voyant agoniser Québec-Presse (1969) (les syndicats n’y croyaient, diminuaient le financement) et puis le Sept-Jours (1970),celui de Bernard Turcot, au bord de la faillite aussi, je souhaitais « le grand public ». Donc je visais le jeune quotidien de Pierre Péladeau.

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La dame chic sort du cinéma Pine sous un joli manteau, à faire enrager la Brigitte Bardot. « C’est de l’écureuil », me dit mon escorte. Fort belle cette bougrine et je songe alors à me faire trappeur. Il en vient tant chez moi. Mais capturer Jambe-de-Bois, « mon » écureuil ? Jamais ! Malgré sa patte folle, c’est un acrobate époustouflant. De notre table à déjeuner, Jambe-de-bois nous offre des spectacles aux numéros iouïs, gratis derrière les portes-patio.

On a une mangeoire suspendu au plafond de cette galerie, C’est sa hantise. S’y nourrissent des parulines, carouges, goglus, sturnelles, hum… suis jamais sûr du nom. Sans se décourager jamais, notre blonde bestiole se cherche un point d’appui pour sauter au rebord notre mangeoire. À chaque visite matinale, on en lâche subito journaux et cafés. Ce fut d’abord des essais. Patient Jambe-de-Bois a une volonté de fer. Son dur désir d’« ailes et poitrines » l’excite. D’abord ce fut des sauts prodigieux. D’une rampe puis d’une autre. Vainement. Trop de distance. Puis ce sera ses grimpades le long des 4 par 4. Échecs répétés. À chaque ratage, longues minutes de dépit. Et il recommence, s’y remet. Show-time !

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« Look who’s talking, pourrait-on répliquer aux observateurs du « Time » de New York affirmant que la culture française est à bout d’énergie, finie ! Non mais… Pas une nation au monde n’est davantage tournée sur elle-même; un seul exemple ? Au vaste rayon-cinéma, nos cher amerloques sont incapables de faire regarder la version originale d’un bon film étranger. C’est le « remake » sauce USA, ou bien le néant !

USA c’est Narcisse incapable de tolérer -de goûter, d’apprécier- aucun autre reflet que le sien !

On a bien fait de répondre à Paris que c’est surtout en France que l’on peut trouver, dénicher, mieux connaître les cultures variées de la planète. Certainement pas aux USA.

À une moindre échelle, bien entendu, c’est au Québec aussi. Les donneurs de leçons étatsuniens se sont ridiculisés.

Ainsi, plein de braves « citoyens du monde », apatride, qui disent craindre notre nationalisme : « Une désolante soif identitaire, rapetissante et bien mal venue qui nous ramène à nos petits nombrils ». C’est l’accusation courante chez ces « internationalistes », la plupart tous tournés vers, seulement, les productions culturelles des grandes mégapoles culturelles.

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Chanson de feu-Pauline, pas la prochaine jolie reine du PQ, Marois, la disparue, la passionaria nationale bien connue, la regrettée Julien. Ce qui me fait songer au mode -sois bref ou tais-toi- en vogue. Politiciens ou artistes, relationnistes en devoir, désormais tout le monde cherche à passer aux nouvelles. Pour y arriver, chacun doit trouver une formule toute courte. Claire et frappante. Trouver un « pitch » (disait Ardisson), un « lead ». Le Mario Dumont y est souvent habile. Les « attachés de presse » se creusent les méninges, pas facile de résumer, en une minute, une pensée riche, un projet fécond. Mission impossible souvent.

C’est la dure loi en médias, ce « as-tu deux minutes », et, si possible, moins encore ? Comme moi, face à ces nouvelles en vitesse, plein de spectateurs de télé qui se disent : « Bon, on en saura davantage demain avec les journaux ». Ce qui s’avère. Mais bon nombre de gens ne lisent pas les quotidiens. Ce monde pressé se contente des brèves… radio ou télé. Et le club des « mal cités » grossit sans cesse. Les rapides déclarations, triées, manipulées, « choisies » font du tort parfois.

Je viens de lire « Les corridors du pouvoir » du pauvre Alphonso Gagliano. Sans cesse, le « mal aimé de Gomery » râle du sort qu’on lui a fait « en médias ».

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Ce fut long. Maintenant j’aime bien nos chers blokes. Oui, ce fut long. Gamin, comme un peu partout en ville, c’était les chicanes connes, les vicieuses attaques, les furieuses batailles. Contre le gang à Collin, le gang à Gordon. Dans nos ruelles, on enrageait candidement, manichéens, contre ces maudits blokes de la paroisse Holy Family au nord de la Plaza St-Hubert. Plus tard, s’enlisait encore, toujours, cette haine féroce des « maudits anglais ». C’était un sentiment un peu confus, qui nous venait en forte part de notre manuel d’histoire ? On nous enseignait la perfidie des conquérants et nous avalions une potion qui nous devenait un poison. Le feu au cœur ! Le comportement des colonisateurs britanniques n’était que logique. Les Français de France envahissant un Canada tout en anglais n’auraient pas agi autrement. Ils auraient voulu constamment assimiler —de gré ou de force— les premiers colons, les diluer. Nous étions trop jeunes pour comprendre ce fait patent.
[...]

On a le devoir de respecter ceux qui croient encore au fédéralisme malgré l’échec de Meech et autres preuves de l’aveuglement des Canadians. Aujourd’hui on voit le Rouge chef Charest la main dans la main avec le Bleu chef Harper. Normal. Correct. Ce qui cloche aujourd’hui ? C’est de voir tant d’indépendantistes chipoter sur les faiblesses d’un jeune chef. C’est une honte pour moi de voir mon camarade l’écrivain Victor-Lévis Beaulieu tourner le dos au jeune Boisclair pour soutenir un adversaire mou, Mario Dumont, admirateur des Jeff Filion. C’est une trahison. D’une lourde bêtise. Dès 1970, René Lévesque, avec bon sens, rassemblait « pour la cause » un monde disparate.[...]

Le vire-capot, quel qu’il soit, devient un traître à la cause, objectivement. Depuis quand le cortège militant, en marche pour la liberté nationale, doit-elle absolument contenir, avoir à sa tête, un chef parfait, impeccable, sans aucun défaut ? Foutaise et grave connerie. Les véritables résistants, Dieu merci, comprennent qu’il y n’y a que la victoire électorale, démocratique, qui est « le » but. Le seul. On voit trop de ces nationalistes puristes très occupés à des calculs d’une mesquinerie dangereuse, tout ligotés par des niaiseries —drogue d’un temps, homosexualité— et qui se cherchent un « messie » improbable, ce mythe infantile, un leader plus que parfait. Le mot « nation » M.Harper, ne me suffit pas. Je voterai pour un pays. Pour une patrie. Donc pour André Boisclair.

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Le village natal du célèbre avare de Grignon semble « magique », il a donné de bien jolies chansons. De Félix Leclerc à Ferland. On ne compte plus les artistes qui l’adoptent, jadis comme de nos jours. C’est au coin du resto Le Petit Chaudron qu’un génie unique en paysages fauvistes, fit une chute gravissime, tomba de son vélo chargé de toiles vierges, garni de pinceaux et de boites de tubes. Marc-Aurèle Fortin, venu de Sainte Rose, hélas, refusa tout examen. Séquelle, dit-on : il se fera couper une jambe !

C’est à Sainte-Adèle que LaPalme, peintre et caricaturiste, composa une fresque inouïe sur le bitume, de haut en bas de la côte Morin. Étonné, le Times de New-York en publia la photo ! Dans les années 40 et 50, Sainte-Adèle contenait un Centre d’art actif avec (pour adultes et jeunes) cours de peinture, de céramique, de danse et de théâtre. Et concerts. Et un « salon du livre » dans le curling du Chantecler. C’était un village vraiment magique.

Les temps changent. Je lis les excellents billets de Pilote —« Génération fuckée ? »— et Dallard —« Les imbéciles » invincibles, mes jeunes collègues sont fort inquiets, à raison, des noires « fresques » télévisées illustrant une certaine jeunesse. Des trentenaires, filles et garçons, d’une irresponsabilité sociale navrante et puante, « Les Invincibles » et « La Galère ».

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On croit rêver quand on lit ceci : « Au Québec actuel il est complètement interdit de parler « contre » l’idée d’un Québec libre. D’une province devenant un pays. Hen ? Quoi ? Tous les grands médias québécois, éditorialistes, chroniqueurs, ne cessent d’attaquer, de ridiculiser, de bafouer, de diffamer l’idée d’un Québec libre. Qui ne s’en aperçoit pas est un aveugle. Certes les ordinaires et compétents journalistes de ces grands médias —professionnels syndiqués— font bien leur travail de nouvellistes.

Mais les propriétaires, leurs dirigeants et leurs penseurs stipendiés, eux, contrôlent sans relâche l’opinion officielle.

L’indépendance du Québec, répètent-ils jour après jour, est une folie, un leurre débile, une bêtise, un risque futile, etc, etc.

Ce serait de bonne guerre si le Québec des souverainistes —60 % de francophones en 1995—, fidèles obligés de ces puissants médias, possédaient de tels médias. Comme il en va pour la gauche versus la droite, le combat des idées est complètement faussé au Québec. Les patriotes québécois doivent donc se contenter de pauvres publications qui survivent tant bien que mal.

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M. l’éditeur, puis-je répondre brièvement à votre correspondant de Toronto, M. Gordon McIvor, qui, il y a peu, se scandalisait de rencontrer trop de Québécois souitchant à l’anglais alors qu’il dit se bien débrouiller en français. Ignore-t-il donc deux faits têtus ? Un : longtemps —et encore, il le prouve— nos Québécois étaient dominés (au magasin Eaton, partout) par nos unilingues anglos d’ici.

Tous ces descendants de nos colonisateurs, installés au Québec depuis des siècles souvent (« Rhodésiens », disait René Lévesque), bafouaient carrément la langue de la majorité. Deux : le Québécois vit en Amérique du nord envahi (médias, films, chansons rock, etc.) par 300 millions de english speakers, dont nos étatsuniensphiles, cela conduit à notre fragilité, M. McIvor.

Si nos anglos d’ici vivaient ce que nous vivons, s’ils étaient 6 ou 7 millions installés (exilés) au milieu d’une France de 55 millions d’habitants, ils subiraient le même sort. « L’Empire USA » allié naturellement aux 25 millions de Canadians forme sur ce continent une force d’attraction culturelle terrifiante et c’est un miracle —cette épuisante bataille dure encore aujourd’hui— un Québec français, notre résistance fait l’admiration des Européens. Ils y voient un fait inouï !

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