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Baptême

Me voici avec un fort groupe dans une église (Saint-Léopold à Fabreville), me voici avec du linge propre des souliers cirés pour assister à une fête chrétienne au nom d’un petit Antoine.

L’Antoine à Pierre-Luc, un neveu. Le nouveau petit Québécois ne sait pas trop ce qui se passe et pourtant c’est en son honneur toute cette mini-foule en «habits du dimanche». Le cérémoniaire en chasuble est un exilé du Togo. Sympa et animé.

Je me suis souvenu, vers 1965, d’un évêque, raciste mou et méprisant dur, venu de Saint-Jérôme dans l’église de Saint-Joseph. Ce coco de Frenette déclara en chaire: «La crise des vocations est bien grave. Mes frères (!) que diriez-vous de voir apparaître dans votre église un bon dimanche un bon gros nègre dans pas longtemps, hein? Hein?!»

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Chroniqueur chez Gesca-Power, au Saguenay, voici un indépendantiste, ex-ministre, qui revire son capot de bord. « N’y a que les fous pour ne jamais changer d’idée », disait un dicton populaire. M. Brassard peint en couleurs ridicules un monde qu’il aimait il y a pas si longtemps.
Quoi ? On a vu dans notre histoire un abbé zélé, diplômé en théologie du Grand Séminaire si-ou-pla, un prêtre catholique bruyant, farouche et populaire prédicateur « anti-alcool » qui, un jour, vira de bord et se fit l’adversaire de SA vieille religion pour servir avec un zèle intempestif la vaste et facile « cause toute nord-américaine, le Protestantisme; mais ce dernier resta pourtant méfiant à son égard. Chiniquy, son nom.
Brassard, lui, reste dans le monde laïc ? Oui, mais sa véhémente sortie anti-Bloc, anti-Duceppe, montrait un aspect quasi religieux. Dans ces affaires politiques « nationalistes », hélas, le ton employé —pour ou contre— a tendance à verser dans l’absolutisme, dans le « crois ou meurs ». Je ne suis pas sans péché. On comprendra que mes amis —il m’en reste) « fédéralistes » furent ravis de ce mouvement
« girouettatoire ». Si le vire-capot a fait enrager ses anciens compagnons de lutte, il a fait la joie des nouveaux adeptes. Or, le Jacques Brassard en question n’a pas trop montré pour quel bord il allait combattre. Harper, Dion, Layton ? Il ne pipe pas mot, il a voulu avant tout fustiger, selon lui, une « vieille picouille » gauchiste, le Bloc de 2008. La campagne électorale montre déjà des cahots et on va en voir encore davantage. C’est bien parti. Déjà, ici et là, il y a grosses bourbes, des déclarations embarrassantes. Des religieux fondamentalistes cachés. Déterrage de vieille sottises que l’on croyait oubliées. Des regrets sincères ou pas s’expriment. Des excuses arrachées ou consenties se balbutient. Le Harper se voile la face : ce gros sale « caca » sur l’épaule du chef fédéraliste rouge : une vraie honte ! « Pardon camarade, excuse confrère, on le fera plus ». Ouin ! En réalité, tout pour, sans cesse, mettre des bâtons dans les roues du char de l’adversaire quoi. Car c’est une guerre, une course au pouvoir. On veut tuer et des mots, parfois, tuent. Les partis —riches ou s’endettant— dépensent des fortunes, en placards comme en messages de radio ou de télé. « On nous aime, on veut note bien, on nous adore ! » Voire… Félix chantait « Le lendemain des élections, il sait même plus ton nom ». Pas fous, les citoyens le savent. Il y a peu de vrais travailleurs d’élections, c’est une toute petite minorité, sachons-le bien. Une réalité trône : le marais, depuis toujours, un vaste domaine où vit le monde ordinaire. C’est eux que les rares militants —bénévoles ou stipendiés— cherchent à captiver. À séduire tellles des guidounes sur la Main Street.

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Rentrant du nord, on voit la flèche argentée de Sainte-Madeleine d’Outremont. Soupire. Le sanctifiant où maman, «la belle Germaine de la rue Hutchison», dixit père, prit époux. «Le fils d’habitant de Laval», dixit mère. Puis, ce jour de 1925, ils allèrent «nocer» sur le Saint-Laurent, la «classique» croisière au Saguenay. Revenu, le jeune couple s’installait dans cette rue chantée par « Beau Dommage», Saint-Vallier.

Chaque clocher ramène chacun de nous, Montréalais de naissance, aux trois grands moments d’une vie. Naissance. Mariage. Mort. Sus aux souvenirs, on parle de démolir —ou de vendre en condos— les églises. Les unes après les autres, sauf les belles architectures patrimoniales.

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Tu t’installes un beau printemps en Laurentides. Juin 1973. Tu plantes un mignon, « tout petit », sapin et voilà qu’il a grandi. Et très vite. Un joli moignon de verdure qui a maintenant plus de 30 ans. Te voilà pris à dévisager un « géant » vert. « Mon beau sapin » (chante-la ta chanson ), jadis un nain, est devenu un obstacle pour jouir de la vue sur le lac. Avoir su, je l’aurais planté dans une haie, pas au beau milieu du terrain. J’ai bien fait avec tant d’autres boutures.

L’ancien gamin de Villeray, moi, a vécu sans jamais voir un seul pin, pas même un modeste sapin, encore moins un mélèze. Tout n’était que macadam, asphalte,. Paysage familier des citadins en quartiers populaires. Dieu merci !, dans la cour un énorme peuplier. Il fut un refuge béni pour nos cabanes-de-Tarzan. Migrants en belle Laurentie, nous devenons comme fous des arbres. Ici, à Sainte-Adèle, il y avait trois arbres : un vieux saule proche du rivage, un très vieux pommier à la mi-terrain et, près de la galerie, un érable-à-giguère. Moi, l’homme-qui-plantait-des-arbres (salut Fred Bach !) s’en donna à « pelle que veux-tu. » Nous vivons désormais en une sorte de petit boisé. Le bonheur, sauf qu’il y a ce gros sapin cacheur de belle vue. Couper ? Interdiction, selon la municipalité. Quoi, il y avait trois arbres et il sont maintenant une quarantaine ! Séraphin grogne : « La loâ, c’é la loâ ! »

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(sur les enfants et la religion)

Ça y est : une grande querelle va péter ! Des sociologues patentés publient : « Cette chicane, à partir d’un village jusqu’à cette commission Bouchard-Taylor, nous vient, Québécois majoritaires, d’un regret collectif flou. De remords vagues d’avoir vite jeté la religion. » Plausible ? Les archi-prêtres Ouellette et Turcotte et même le jeune Lisée penchent de ce côté des choses.

Il y a la prise de conscience : nos migrants à Montréal conservent une continuité religieuse, résistent au laïcisme, sont fidèles à leurs racines religieuses. Cela a comme innervé une nostalgie religieuse, nous a plongés dans embarras : « Est-ce qu’on a bien fait de jeter notre héritage chrétien ? » Plusieurs en éprouvent une jalousie : « Des nouveaux venus s’offrent un meilleur statut identitaire. Et moi ? Mon identité française et catholique ? » Une gêne qui tournant à l’agressivité : « Qu’ils fassent donc comme on a fait. Qu’ils se débarrassent de leur religion ! »

Non ! Dans Montréal, ces minorités ethniques tiennent à garder une foi. Avec variété de temples indous, diverses mosquées, synagogues en tous genres, etc. Enrageant pour les anciens canadiens-français-catholiques ? Le chef de l’ADQ grimpe sur son tambour et bonjour les querelles, bienvenus les excités. On les a vu se défouler devant les deux intellos-confesseurs, où on a pu entendre de nos immigrants accrochés fièrement à leurs religions. Mais une réalité jamais abordée nulle part : les enfants !

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C’est le maudit grand « mélange ». Le grand « ménage » québécois avec plein de gens rancuniers qui fourrent dans un même sac (vert !) : religion, spiritualité, foi. Jésus-le-Christ et le Vatican. Les évangile et les règlements moraux des églises.

Cette actuelle guéguerre québécoise amène un brillant comédien, homosexuel assumé se déclarant « un petit garçon abusé » par un de ces curés-touche-pipi, j’ai nommé André Montmorency, à faire un « appel-à-tous » : Écrivez au cardinal Turcotte pour apostasier officiellement le catholicisme ! Le brillant chroniqueur Richard Martineau, en vue d’un deuxième mariage chez les Protestants, l’a fait récemment, c’est correct.

La très grande majorité des Québécois, sans griefs du genre « Orphelins de Duplessis, va reconnaître plutôt les immenses bienfaits du catholicisme québécois. On ne voudra jamais oublier que ce cléricalisme -triomphant de 1850 à 1950- a contribué efficacement à notre survie collective comme nation. À empêcher notre dilution organisée, tant souhaitée par nos conquérants lors du lâche abandon de sa colonie par la France. Pour les adultes d’ici, « bien informés », inutile de dresser la longue liste de ces bienfaits « religieux », dont l’instruction, les soins hospitaliers, etc.

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Tout critique -pas trop complaisant et une Francine Grimaldi ne risque rien- finit par recevoir des menaces. J’ai eu mon lot un temps. Mais recevoir des menaces de mort ? Oh là ! Voilà pourtant ce que révèle à la télé un critique-philosophe, Michel Onfray. Il a publié un premier livre : « Le ventre des philosophes », écrit en quatre jours qui étonnait son éditeur comme il fascinera un B.-Henri Lévy. Un grand succès pour ce genre de publications. Onfray affirme que la montée du méchant christianisme -et, cela, dès la conversion à Jésus du puissant empereur Constantin- a gommé tous les philosophes du plaisir, du jouir. Une imposture à ses yeux.

Onfray, prof de philo populaire dans une école technique (sorte de Cégep) obtenait un si vif succès qu’il décidait un jour de s’ouvrir une sorte de « collège libre » dans son pays natal, en Normandie. Un renversant succès encore et sa ville, Caen, lui fournit volontiers un vaste auditorium pour sa « prédication » …libre ! Songera-t-on à ce drôle André Moreau, médiatisé un temps, avec ses folichonnes théories « jovialistes » ? Bureau étonné donc : « Eh bien oui, dit le prof-des-plaisirs, je reçois des menaces et souvent, on crève mes pneus et on me veut me tuer ! » Diable, est-il devenu parano ? Dit-il la vérité ? Ses fidèles auditeurs viennent de partout pour l’entendre jongler librement et le prof Onfray dit :« Il y a que mon université, c’est ouvert à tout le monde, pas d’examen d’entrée ni test quelconque, pas de diplômes, et pas de devoirs, ni thèses à rédiger. On peut être pauvre ou riche, il y a aucun frein pour y être admis. »

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Je m’étais frotté aux Juifs « pieux » en arrivant dans Outremont en 1988. Ma surprise actuelle ? Habitant les Laurentides la plupart du temps, voilà que je redécouvre ces encombrants Juifs fondamentalistes. Leur racisme tout en douceur ?

Les actualités racontent au grand public des incidents en nos collines, parfois bénins, parfois plus graves. Exemple : à Val David, à Val Morin, des incendies douteux chez des Juifs qui installent des synagogues dans des chalets. De la grogne face aux déchets mal ramassés, accumulés, chez ces Juifs imprévoyants.

Ou bien, cette clôture de broche de fer faisant une sorte de « réserve juive » en un domaine récemment acquis, qui fut un ex-hôtel, au bord d’un joli lac. Tout cela finit par exhaler des odeurs d’antisémitisme.

Aïe ! Hier encore, un loustic, bon chrétien blanc, interrogé par une télé dira :« Il y a qu’on les connaît pas bien. Ils auraient avantage à se mieux faire connaître ». Oh, voilà le hic ! Ces « religionnistes » farouches ne tiennent pas du tout à… échanger ! À communiquer avec nous. À se mêler le moindrement « au vain peuple » qui les entoure. Un racisme cela ? Mais oui.

Ces cloisonnages insensées en 2007 entre Québécois sont volontaires. Et très regrettables. Dès 1988, dans un hebdo d’Outremont, j’ai blâmé ce ghetto consenti, j’ai regretté, blâmé publiquement, cette sorte d’apartheid juif. Mon article fit des remous à l’époque. C’était un sujet ultra-tabou en 1988. Maintenant, tiens, « tout le monde en parle ». Évidemment nous parlons d’une sorte de juifs : les fondamentalistes, les « très pieux », qui se traduit par « Hassidim ».

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BOUDDHA DANS MA CAVE!

Rue Saint-Denis, un tiers de notre cave échappe à la gargote de mon père. On y trouve un mini-cagibi pour « les toilettes » des clients, le « carré à charbon », la grosse fournaise, des cordes à sécher le linge l’hiver, des tablettes pour les « conserves » de ma mère. Et papa y [...]

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Déménageant de la rue Cherrier, je venais d’arriver dans Outremont en mai 1986 et j’aimais bien certains voisins toujours vêtus de noir, avec des chapeaux… noirs. J’avais des camardes, des connaissances, quelques amis juifs sépharades, venus du Maghreb, parlant français donc. Aussi des ashkénazes. Mes nouveaux voisins, dont ceux du « semi-détaché » où je logeais rue Querbes, m’expliquait-on, était des « très pieux », à la lettre des « hassidim ». Bien.

Ce ne fut pas long que je constatai que ces gens « pieux » évitaient de se mélanger à nous, les « goys ». À l’extrême. Je veux dire, pas même les salutations de bon voisinage ordinaire —salutations que je formulais en anglais puisque la grande majorité de ces religionnaires passéiste, pourtant nés ici, ne parlaient pas ma langue. Bref, ils ne me voyaient pas ! J’étais invisible. Plus bête : leurs enfants ne devaient pas me parler, ni répondre à mes normales tentatives de les apprivoiser un tantinet. Au moindre de mes sourires, convivialité humaine banale, ils se sauvaient, me fuyaient, moi en pestiféré quoi, des gamins élevés en « petits sauvages ». C’était, volontairement, l’auto-ghettoïsation.

Je n’aimais pas ça, on le devine. Récemment à la télé, j’entendais Michel Côté, le comédien, raconter cette même horrible surprise quand il habitait rue de L’Épée. Après une année de vaines tentatives de « tout petits » rapprochements, carrément insulté, je fis un article. Je l’envoyai aux quotidiens d’ici. Refus de publier partout. C’était un sujet ultra tabou.

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