juin 132011
 

Ma vue de la galerie est un jardin de…couleurs, Nelligan: du blanc et du mauve, ô lilas !. Pas loin, taches d’orangé clair, sorbier fleur !, et puis du rose, bosquet de chèvrefeuille,  sous ma rampe, mille miniparasols jaunes, le  mahonia, au sol, paquets bleus de forget-me-not ! Tout ça pour quoi ?, pour quinze brefs jours ? Hélas ! Revenant d’une soirée théâtreuse ( à cause de Raymonde, folle des scènes !), en visite chez Claude, l’aimable bibliothécaire du « Manoir d’Outremont », que vois-je par les fenêtres de la salle à petit-déjeuner ? Elle, oui, ma Donalda. Là, en ville, ma grosse marmotte dodue qui trottinait vers un boardwalk du jardin ! Non, je me trompais, elle a les yeux noirs, la mienne, à Ste Ad, a les yeux gris ! Ouf !

Mais, un matin récent, urgence, me voilà en ambulancier d’occasion et je conduis à Ste Agathe ma mie —un accès d’asthme ! Consultation efficace. Remède. Fin. Ouf!, elle va mieux. L’attendant au parvis, il y avait là, un rocher noir, une pierre lugubre, sombre anthracite et qui bouge ! Qui a des ailes qui se lèvent : c’est un immense corbeau parké dans le parking et qui me nargue, gros comme un veau, qui s’immobilise, paquet de suie sale, il m’observe de son louche regard, quand je m’en approche. Un duel en vue ? Un jeu vidéo ? Hitchcock au secours ! Je fonce sur le big-shot et enfin il ouvre ses parachutes de charbon, s’envole loin de l’hôpital. vers le nord-ouest.

Quel bouquet mirifique dehors. Bon. Je rentre retrouver ma « tousseuse ». Qui me dit, regarde encore, notre famille canardière qui surgit sur le quai ! Qui disparaît, reparaît !

Coup de fil : mort de mon voisin, le gras juge B. Qui nous saluait à peine. Adieu « votre- honneur » ! Mort de Léveillée, venu de la petite patrie, rue Drolet et De Castelnau. Un coup au coeur.

Être vieux, handicapé mais recevoir l’aide d’un fils. Merci Daniel. Venu de son lac Doré (Val David) au Rond, dix minutes. Voir au radeau, au quai, à une haie, à la chaloupe et au mobilier de jardin. Juin bien installé et cette jambe droite comme ankylosée, zut !

Marielle, ma documentaliste de Rosemont-la-neuve, ma sœur, qui  dit « non à Ogunquit », cette saison. Oh ! Devoir refuser la mer où l’attendait Nicole, mon autre révérende sœur. M’expliquant « Peau fragilisée et fini le soleil et la plage ».

Pour mes lecteurs de « Branches de Jasmin » attachés à mes cinq ex-gamins : le jeune prof de musique, Gabriel, part pour le Neptune d’Ogunquit, Simon est parti mission  commerciale… loin, au Qatar ! Sédentaire, mon Laurent défie le monde des pixels et autres effets électro-magnétiques (un monde que j’ignore) au carrefour Angus, rue Rachel. Le « littéraire » David, écrit à Bogotà, en Colombie où la vie coûte si peu ! Enfin, l’étudiant Thomas en vacances, via-les-aubaines-internet, voltige de Berlin à Rome, de Barcelogne à Louvain-la-neuve ! « Et moi pauvre de moi… » comme chantait feu Bécaud, je convalescence, pénible sort, fait du vélo-sur-place et du tapis-marchant au gym du centre commercial…avec quatre écrans de télé au dessus du visage ! À plaindre non ?

Il y a mon bonheur et plaisir, cette chronique et…la lente ponte d’un neuf roman («  La mante juive ») qui veut narrer un bien mauvais souvenir de jeunesse quand je me suis sauvé peureusement d’Anita K., une si jolie jeune juive sauvée miraculeusement des fours crématoires… réfugié à mon « École du Meuble ». Parution en décembre, probable, si… mon petit camarade Claude Léveillée n’insiste pas pour m’avoir à ses côtés au Paradis promis ! Eh !

  2 Réponses to “La marmotte du Manoir”

  1. —si… mon petit camarade Claude Léveillée n’insiste pas pour m’avoir à ses côtés au Paradis promis ! Eh !—

    Se sentir utile prolonge la vie. Utile, vous l’êtes. Aors dites à Claude
    d’attendre.
    Encore une fois, c’est un plaisir de vous lire.
    Humour et philosophie. J’aime beaucoup, Merci…!

  2. Telle une plate bande colorée de subtilité et de nuances, l’enfilement de vos mots ont encore l’art de me faire voyager de l’intérieur.
    Votre projet de roman me fait tellement plaisir. J’ai bien hâte de vous lire et ainsi pénétrer un peu de ce monde qui vous habite.
    Je prends la liberté de vous dire que sur ma planche traîne un premier roman que j’ai soumis à trois éditeurs qui, à ma grande surprise, m’ont tous retourné une entente signée de leur part avec diverses clauses. Comme de leur avis, l’oeuvre a un bel avenir comercial, surtout si le roman était écrit en anglais, le premier se réserve les droits de traduction, d’adapation au cinéma au au théâtre, m’oblige a en acheter 200 copies et pour 2 ans me propose de ma payer mes royautés en me remettant des livres… bèèè, je l’ai envoyé paître. Le deuxième me dit qu’il a peur mais qu’il aimerait me publier, alors il exige ceci et celà… bèèè aussi. Le troisième veut partager le risque en me mettant à contribution à hauteur de 50% pour une traduction par des experts ($$$) et la publication au Canada anglais, le Québec n’étant pas assez rentable… bèèè, avec les autres.
    Mes mères Pinson Mandarin vont bientôt avoir moins de travail, les 5 bébés qui bruissent à plein bec sont enfin sortis de leurs nids respectifs. La plus petite des mères ayant été déplumée par monsieur qui a bien hâte de recommencer l’affaire prendra une retraite imprévue dès que le sevrage sera terminée.
    Que Claude attende, nous avons encore besoin de l’autre Claude.
    Vive les vacances ! Profitez-en… la couleur d’un jardin, donne souvent à oublier ces mille petits bobos qui s’installent imanquablement.

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