juil 302010
 

M’y accrocher une dernière fois au…bonheur. Tenter de décrire ce bel état. Je lis de la philosophie et bang !, je tique :  « Le bonheur? Non, c’est la sagesse et la vérité qu’il faut chercher, pas le bien-être. » Ouen.

N’empêche, en attendant la sagesse, inviter ceux qui me lisent à apprécier des petits riens. Ainsi, jeudi, au jardin d’entrée de l’hôpital de Saint-Jérôme, au beau soleil (quel bel été on a), attendant de me coucher tantôt sous une machine inspectrice en mode nucléaire (okay?), admirer la toute ronde silhouette d’une jeune femme qui aura un bébé bientôt. Bonheur de vie.

Malgré mon anxiété pour ma « patte folle » (qui me fait grimaces), admirer la dévotion des préposés divers en cet immeuble remuant. Où l’on croise toutes les souffrances humaines, les bénignes et les délirantes. La patience enjouée de celle qui me pique pour injecter une coloration avant « ma » bombe atomique,  chercheuse de failles ! En riant, je menace de baisser culotte trop vite, elle me dit : « faites ça et j’appelle la sécurité! » Je dis : « Je suis du stock patrimonial culturel. À manipuler avec soins » et elle fait : « Ouen, ouen ! » Moqueuse et ironique, à la gare-des-mal-en-point, tout le monde s’égalise, mon cher Claude Dubois !

On rit, Raymonde et moi. Bonheur de savoir « la vaste-machine- étatique-santé » parfois efficace, prompte aussi. Corridors. L’un pleure sobrement, renifle, une autre sanglote dans une épaule offerte, à l’hôpital de  Saint-Jérôme, jeudi midi, que de couloirs aux sièges garnis de « patients », où attendent  tant de braves gens, vieillards cacochymes, enfants aux yeux creux, dames corpulentes et jaseuses, jeunes hommes en bravaches tatoués mais affaiblis et angoissés…voir tant de masques. Par pudeur. Retenue. Oui, le bonheur pour moi « le jamais malade », de pouvoir apprécier ces vaillantes fourmis « blanches » (les sarraus) qui s’affairent à soulager, à consoler, à réconforter.

Ces jours-ci que de ciels mouvants avec vifs nuages très voyageurs. Monsieur-le-facteur-vent sans cesse en batailles vigoureuses, mer de banderoles d’oriflammes, bleu pur et blanc propre. Bonheur d’un firmament cinétique, d’un cinéma animé aux  lumières alternatives,  temps stimulant, ah oui, quel bel été.

Et vous, crottez mon radeau, goélands amoureux. Le couple part, revient, et repart… danse nuptiale folichonne; leur bonheur ailé. Moi, étendu dans mon transat, « su’a, gal’rie », petit cigare cubain aux doigts, entouré de mes chers revues « Historia » (achats chez le Filion du « Calumet »), je baisse un invisible chapeau au petit bonheur ordinaire; je finirai un jour par me rapprocher de « la vérité » et de « la sagesse » aussi, promis, m’sieur le philosophe. En attendant, je garde l’idée qu’il faut la faculté de s’indigner (et on me connaît là-dessus) et garder aussi la faculté (pas moins vitale) de s’émerveiller. Donc, sorti de l’intimidant « moulin nucléaire » de l’hôpital, attendant le verdict, je m’émerveille d’un colibri fou dans la corbeille-balançoire au dessus de ma tête.

  Une réponse to “TOUJOURS….LE BONHEUR !”

  1. Bonjour,
    Encore une fois mon cher Jasmin vous faites ma journée.
    Longue vie à votre esprit pour le bien de notre esprit.Quelle bonheur!
    Merci

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