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FAUT-IL MARQUER LES PAUVRES ?
Dans mes entourages on semble souvent se questionner sur le principe d’universalité en matière de mesures sociales de l’État. « Pourquoi ces mesures de gratuité à des gens riches et très capables de payer…ceci ou cela ? » Étonnant de voir cette surprise, ce désaccord, chez certains chroniqueurs pourtant instruits. Tel [...]

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On est pas des chics bandits en « grey flannel suit » pour cacher notre fric de contribuables solidaires dans des îles du sud. Non, vous et moi, on crache volontiers du fric pour la santé et l’éducation. Et, citoyen chanceux j’en cracherais davantage pour faire s’épanouir tous ces « suds » pauvres et retenir ainsi, dans leur patrie, tous ces migrants qui se font apatrides —« le plus grand des malheurs », selon Dostoïevski.

Y a-t-il du gaspillage éhonté même au domaine culturel ? Oh oui hélas, dans ce rayon, la culture, qui m’est familier, c’est plein de « notre argent » de contribuables abusés —fourrés— qui est jeté par les fenêtres. L’excellent critique Martin Bilodeau —autre scandalisé avec raison— raconte cette dilapidation de nos économies confiées à des fonctionnaires-en-cinéma. Bien savoir ceci d’abord : vous demandez-vous où se cachent tant de pseudos-créateurs aux carrières inabouties ? Réponse : ils jouent les juges. Ils se réfugient en « experts » un peu partout dans les officines de nos agences culturelles. Ces has-been précoces ramassent ainsi du pognon et décident, font le tri des projets, donnent le « OK » à des conneries le plus souvent. Un seul exemple ? Les fameuses « enveloppes » de cash pour notre cinéma dit commercial. Il s’agit pas de « pinottes », il s’agit de millions et millions de nos impots et taxes virant en lamentables gaspillages. Il y a eu « Nouvelle France », le flop, il y a « Duo », autre échouerie, il y a « Roméo et Juliette », « une ânerie, dit Bilodeau » et la liste qu’un reporter devra dresser est fort longue.

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Jadis ça criait : « je crains les Grecs », plus tard : « je crains les Romains », depuis longtemps : « je crains les Étatsuniens ». Ici ? « Je crains Harper ». Je constate que plein de nos nationalistes consentiront —bientôt les élections— à voter Bleu. « Misère humaine », répétait un populaire personnage de Riddez, « Viande à chien », marmottait sans cesse à Sainte-Adèle, l’aimable avare.

Stephen H. est un homme patient et dangereux. Son projet est clair :orienter Ottawa vers « moins de pouvoir ». Bonne idée pense le loustic niais. Le grand public du « marais » politique, les « pas trop informés », ignore ce plan-Harper :moins de gouvernement a un sens clair, veut dire « moins de partage des richesses », à bas la compassion, à bas l’écologie et vive la liberté. La liberté de qui ?, celle des puissants.

Un seul exemple ? « Paul en Europe », un album pas encore mis en B.D. Ce « Paul et Paul en Europe », c’est les Desmarais, père et fils, qui propulsent en avant (lisons La Presse !) le Harper. Ils ont abandonné le Québec, les voilà importants actionnaires chez « Total » en France —cinquième puissance pétrolière au monde— et chez « Gaz de France » (privatisé). Power-Great West sont actionnaire aussi —tiens, tiens— de « EnCana ». EnCana, la toute puissante pétrolière en Alberta (la patrie de S.H.).

Ce dessein du « gang à Harper » est celui ordonné par les gras nababs, tous des ennemis des ÉTATS. Ce machin —l’État de nos élus — qui, seul, peut freiner le sauvage capitalisme. Oui, l’état est notre seul et dernier rempart actuellement contre la sauvage globalisation tous azimuts. Oubliez, braves nationalistes mous sur le point d’être abusés, les gestes de façade. Qui vont se multiplier. Pauvres « chaperons rouges » c’est pour vous posséder, vous amener aux urnes prochaines, y trouver une majorité tant espéré chez les aux Bleus d’Ottawa.

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Pluie de dénonciations variées ces derniers temps, le découragement se répand comme lierre. Un besoin morbide : tout dénigrer sans cesse, folie de noircir la vie, d’ engraisser la morbidité. Téléjournal, tendance sordide. Ça suffit : tout ce qui est exagéré est insignifiant, dit l’adage. Il est temps de protester contre une sorte de « mode-du-noir », du pessimisme,c’est malsain. Le journal télévisé en fosse d’aisance puante !

La vie est forte et n’oublions jamais d’espérer. Il faut réagir, question de salubrité publique, de santé normal. Il y a la vie réelle, vraie, la vie normale qui est aussi espoir. Rien ne sert de baigner avec le ressentiment et je connais des gens animés des motifs d’espérer, en bonne santé mentale car rares sont les vrais dégueulasses, très rares. Ces sains d’esprit pullulent, oui, je sais des gens remplis de courage, nul besoin de nommer cette énorme part de citoyens possédant cette utile énergie. La confiance ordinaire, celle qui ne concocte pas ces excréments télévisés à « mauvaises nouvelles » perpétuelles.

Les médias adorent les « mauvaises nouvelles »; cet accablement est un rituel du petit écran à s’emplir de contenus désespérants avec, sans cesse, la litanie à manchettes morbides. Écoutez les Derome, Nadeau, Thibault, Mongrain, Dutrizac et Cie. Leurs rédacteurs tarés, « en devoir de tout noircir ». Pouah ! Beurk ! Attristants noirs albums à 17 h. ou à 20 h. avec leur « tout le monde est pourri ». Visant des publics à énerver avec inflation tonitruante de mensongers agrandissements. Nancy Huston :« Des professeurs de désespoir », oui, l’école malsaine du découragement.

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Le métro de Montréal était tout neuf, tout jeune. Enfant, je me contentais de zieuter le si beau train électrique (Liorel ?) offert aux enfants-de-riches dans la vitrine chez Lord, au coin de Faillon et Saint-Denis (quincaillerie ou le papa du cinéaste Lord travaillait).

Et voilà que l’on m’offrait un gigantesque jouet, le métro.

Un directeur, M. Jeanotte, m’accordait le permis d’y jouer avec mes camarades. « Vous recevrez des autorisations avec « passeports. Il est à vous pour toute la semaine. Mais de nuit seulement pour l’ entrepôt-garage, rue Crémazie. La joie !

Un réalisateur de Radio-Canada, Jean Letarte, m’avait commandé un texte inédit. Avec un budget pas bien épais, un reste d ’argent à dépenser vite en fin d’année fiscale. Faut vider les coffres en bureaucraties d’État si on veut recevoir un neuf budget étoffé, m’avait-il expliqué. « Claude, si tu me pondais « un chemin de croix », bien moderne, ça te dit ? Pâques s’en vient. »

«Un chemin de croix dans le métro»

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Sidérés nous étions, entendant Blanchard, enfant pauvre, livreur à vélo, raconter au Canal D, qu’il « démanchait » souvent ses « commandes » pour garder à sa mère, veuve pauvre, une côtelette de porc, quelques saucisses, ensuite il refaisait en vitesse le paquet à livrer. Ô rue Ontario en 1940 ! Où, un peu plus tard, rue Amherst pas loin, un autre garçon se prépare à quitter son atelier pauvre pour obtenir, à Paris, une si fameuse renommée qu’il collectionnera des voitures de luxe, aura un voilier de luxe au large de Nice, Jean-Paul Riopelle. Quand, à 14 ans, Claude Blanchard perdra son pucelage avec des « vieilles » danseuses de vingt ans (!), qu’il s’égosillera dans des boites de nuit mal famées, qu’il sera initiée au « tap danse », moi, en uniforme gris et bleu, j’étudiais le latin et le grec ancien. À bon marché puisque je mentais : « Je ferai un prêtre plus tard ».
Ô rue Ontario ! Un snobisme chasse l’autre ? Un temps, nos élites de l’Union des artistes méprisaient ces « venus du burlesque ». Un snobisme inverti maintenant car une certaine élite proclame que ces anciens d’un vaudeville pitoyable furent de grands créateurs. Pas moins ridicule. Ces spectacles grimaldiens contenaient surtout des sketches d’un humour très bas exploitant les fantasmes les plus grossiers, improvisations bâclés pour faire rire un public d’aliénés. Un opium. Ce théâtre de ruelle ne faisait rien pour stopper l’exploitation des ignorants, au contraire. Mais dans ce lot de cabots cochons sortaient de vrais talents, des exceptions, et il y eut Claude Blanchard.

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Fin du Québec français en 2076, dixit un prophète de malheur. Aperçu, rentrant de Paris, mon Jacques Godbout venu entendre l’étonnant Fabrice Lucchini sur Céline (l’autre), il m’a paru en bonne et belle forme. Or, on vient de lire dans « Actualité » qu’il prévoit son prochain tombeau et aussi celui du Québec, il entraîne à son cimetière son interviewer, Vastel. Diable ! Avant de crever, il avertit les populations : « Après moi le déluge ! »

Godbout annonce donc la fin (solution finale) de la québécoiserie et donne même une date précise : 1976 ! Seigneur ! Nous sommes du même âge, Jacques et moi mais voyant tous ces jeunes adhérer à l’indépendantisme avec le jeune chef André Boisclair, voyant aussi —un exemple entre plusieurs autres— la nouvelle fougue patriotique des jeunes rédacteurs du mensuel Le Québécois, son verdict de mort annoncé, comme dirait l’humoriste, «c’est nettement exagéré ». J’ai grande confiance aux jeunes générations pour poursuivre l’essentiel combat d’un coin d’Amérique du nord tout en français. Quelle mouche l’a piqué ?

Camus écrivait: « Il est interdit de décourager les hommes », Godbout —tel le Meursault de « L’étranger » (lecture actuelle de W. Bush)— tue. Il tue l’avenir, il tue l’espérance, il assassine un idéal. Comme Godbout, froid, hautain, indifférent, cynique, le héros de « L‘étranger », Meursault, ne s’explique pas. Quant à l’ex-élève du chic Collège Brébeuf, il avance sans rire que sans le « cher bon vieux cours classique » des curés d’antan, il n’y a plus aucun progrès.

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Un prêtre catho, dans une lettre ouverte, a porté plainte.
Écrivains, cinéastes et téléastes, trop de créateurs cherchent à diffamer le clergé québécois d’antan et actuel. Il demandait modestement s’il n’y avait pas dans toutes ces attaques une bonne part d’ingratitude. Eh bien oui ! J’avoue car je ne suis pas sans péché, mon révérend. En effet, évitant un sorte de guerre civile (oh oui !), notre clergé s’est tu, avec une grande sagesse, face aux changements radicaux qui survenaient à l’arrivée d’un régime libéral au pouvoir.
Et ce fut, conséquence inévitable ?, ces portraits méchants sur l’ancien temps, sur ces temps où le clergé catholique d’ici, omnipotent, s’alliait avec les conservateurs frileux de jadis.

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Quoi ? Sus à tous ceux qui entreprennent, haro sur tous les développeurs, les promoteurs ? Une mode, une néfaste tendance à mon avis. Je n’ai jamais eu ni le culot —ni les moyens, pensais-je—, d’entreprendre, j’en ai parfois du regret. Il m’est venu, jeune, l’idée de fonder quelque chose, un atelier de céramique en 1950, une troupe de théâtre en 1960, un centre de marionnettes en 1955, etc. Je reculais. Procrastination ? Hélas. Velléitaire ? Je le crains. Je songeai par exemple, il y a pas si longtemps, à une petite maison d’éditions pour des « récits de vie ». Je recevais tant d’appels en la matière et c’était un familier domaine. Et puis, je renonçais, alors je ne crains pas d’avouer mon admiration pour tous les industriels si j’ai bien peu d’estime pour les financiers et les spéculateurs. Ces « travailleurs » avec l’argent (confié) des autres.
Même là, amusant de nous entendre, les anti-capitalistes de salon, railleurs des « boursicoteurs » quand, en même temps, nous cherchons, tous, les profits à tirer avec nos humbles placements, nos modestes chers REERS, on enragera si Desjardins nous annonce la moindre baisse d’intérêt. Contradictions courantes ? Paradoxales attitudes ? L’argent, était un sujet tabou, attitude catho ancienne ? Très comique d’entendre un Michel Tremblay, richard maintenant grâce à son immense talent, craindre que l’argent, l’économisme, soit important au programme de indépendantistes, quelle foutaise !

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Un certain David Homel, Québécois d’origine étatsunienne, déclare dans Le Monde de Paris que nos écrits littéraires « ne sont pas exportables : « trop familiaux, trop tournés vers nous-mêmes, trop provinciaux. » Des protestations fusent. Michel Tremblay, dramaturge, illustrant avec nostalgie son petit monde familial, le fait-il mentir, lui qui est joué dans le monde ? Pour obtenir Paris n’y a qu’à ne plus nous illustrer ? Évidence, Gilles Courtemanche racontant « sa piscine à Kigali » au moment du génocide, trouve un public immense. Yan Martel livre son expédition sur mer de l’Inde jusqu’à la côte mexicaine, succès mondial. Jean Barbe —« La fabrication d’un monstre »— a, lui aussi, arrangé un excellent roman se déroulant en Bosnie. Sur ce même sujet, Homel a signé un fort bon roman. Pour être lu à Paris, et ailleurs, faut-il exiler ses personnages, se déraciner, se mondialiser, « s’exotiser » ? Vaste question !

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