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Je viens de lire la vie de Janine Sutto où l’on voit les deux fils scandalisés d’un célèbre père comédien (adultérin), un soir dans Westmount, venus engueuler ce papa dévergondé qui ramenait chez elle sa concubine, la fameuse comédienne. Scène pathétique. Cette biographie écrite par son gendre (!), le reporter Lépine, mérite lecture pour le franc-parler. Je lis aussi les journaux : un pédophile, Cantin, grimpait dans la hiérarchie de la DPJ, quoi ? Un ado contrarié assassine sa mère monoparentale ! Une Haïtienne reçoit (de son homme) en pleine face, un plein bol d’acide ! Le PDG d’un empire médias traité de « voyou » par un PDG de Radio Canada, va en procès. L’ex-parrain de la pègre meurt d’une balle bien visée, à Cartierville ! Suffit, aller se laver les mains car ça tache l’encre des journaux, sortir prendre l’air.

Autre tour de machine : on sort, au soleil, vers Saint-Colomban et on roule vers le sud-ouest. Allez-y pour voir de très jolies vallées, plaines aux tons fauves, découvrez une fin d’automne avec ces longues terres de maraîchers endormies. Quel bonheur de tout bien examiner sur de jolies routes modestes. Du côté de Sainte-Scholastique, tant de logis anciens, églises toutes modestes, humbles et émouvantes demeures à la maçonnerie parfaite avec leurs longues galeries. En leurs alentours, ces bâtiments de ferme dont les planches mûrissent depuis si longtemps. Émouvantes campagnes pas bien loin de nos collines. Voici Saint-Benoît, se poursuivent les pages d’un album vrai, fort. À l’horizon proche, les collines d’Oka peintes aux tons de novembre, mauves, beiges, gris. Soudain, du vert. Un et puis deux saules très « pleureurs », gigantesques.

Grimpé au cœur de Saint-Joseph-du-lac ( pays des pommes, grâce aux moines Cisterciens, paroisse fondée par les Sulpiciens-seigneurs en 1717, il est midi et nous dévorons nos sandwiches dans un joli kiosque. Juste en face de la vielle église. Un site où l’on découvre au loin toute la métropole, ce jour-là, avec son épais rideau de pollution !

Ma chauffeure, Raymonde, veut bien me faire re-visiter les rives —sablonneuses jadis— de ma jeunesse,

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Suivez-moi, c’est un dimanche de décembre, avec du froid donc, engraisser d’abor le parking-voleur et j’arrive sur Saint-Laurent.

Cet antique chemin radoteur d’enseignes aux vitrines vulgaires, gargotes pour étudiants, pour les cassés d’un roman de Renaud. « Salut à toi dame bêtise », chantait l’autre, « toi dont le règne est infini ! » Les bistrottiers de ce gris dimanche rôdent d’un comptoir l’autre, comme mon Céline-le-fuyard « d’un château, l’autre ». Plein de bourlingueurs façon Blaise -l’illustre manchot- Cendrars. Ce dimanche récent donc, moi l’échappé adélois, je zieute les promeneurs hagards reluquant des affiches.

Les voyez-vous, regardez bien, certains loustics descendent entendre de la poésie lue, où, dans la cave chez Gallimard. Au portique, un Bozo -ou Ti-Coune ?- quête borborygmant des « Sales-culs-ronds-de-bourgeois ! » Héliotropes frustrés fuyons le bitume d’un brun mat, ce désensoleillement. Refuge à la cave en ce dimanche dos-de-rat, descendre au sous-bassement gallimardien pour… de la lumière, entendre les voix des fous et des folles, leurs flots de mots en images. Merci et salut Martine-belle-voix, les autres déclamateurs. Mots de musiques. J’écoutais ces narrateurs de l’inénarrable, mon bonheur. La logique sur le cul, souffrez les concierges du raisonnable, les gardiens des banales frilosités.

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Salut David,

Ici ton vieil homme qu’on dit « encore vert » ! Ma Raymonde a lu ton ÉLÉPHANT et, dimanche, ne saura trop quoi t’en dire. Tu dois la comprendre, autodidacte, jadis modeste secrétaire, elle a pu grimper jusqu’à « réalisateur de télé » à force du poignet…et de talent certes. Elle n’a pas eu donc comme toi, (comme moi) la chance d’être initiée aux textes modernes. N’a pas lu les Aragon, Char, Éluard (mon préféré) ou nos poètes modernes d’ici, les Giguère, Brault, Lapointe,etc.

Mais m’a dit être « impressionnée » du fait de cette publication chez L’HEXAGONE, la maison d’édition de tant de « grands » poètes d’ici. Quant à moi : j’ai (de nouveau, j’avais lu ton brouillon) apprécié. J’ai bien vu ton travail, la révision (correcteur chez VLM-Littérature ?) , ton peaufinage. J’ai senti un labeur solide avec cette finale version actuellement publiée.

EXEMPLES : Acte 1, : ton : « une grêle fumante mitraille les passants »… J’aime ça. C’est du fort !

Ou encore : « Je roule sur des rails aux étiquettes en mouvement ». J’aime beaucoup.

Ou : « …que l’aube aux pattes de canard me transforme en escargot », formidable imagerie !

J’ai estimé plein de passages de L’Éléphant

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Ceux qui ont lu -ou qui liront- mon dernier bouquin de récits « Des branches de jasmin » seront-ils si surpris du fait ? L’aîné de mes cinq jeunes « mousquetaires », David, assiste à l’arrivée dans toutes nos librairies de son premier recueil de « mots ». Sa plaquette d’une écriture surréaliste se titre d’un seul mot, « L’éléphant », éditée chez L’Hexagone.

De mon gang d’ex-gamins, David est le seul « homme de lettres », il est fou des mots, ce qui me réjouit évidemment.

Cet enfant que je bourrais de contes et légendes, d’inventions loufoques, dont je garnissais la fantasmagorie de loups, d’hyènes, de mandragores et autres plantes reptiliennes… eh bien, voilà qu’il me sort un éléphant ! À son tour il invente. Librement. Devenu jeune adulte, quoi, le voilà donc, mon David, sur le dos de « sa » bête ? Un éléphant ! En hardi cornac ? Cela, dans des indes imaginaires, voyez une écriture libre, très libre. Rien à voir -vous verrez bien- avec la prose « petite semaine », celle d’un ex-pute, d’une ex-escorte à ministre, et tout le reste.


Lisez-moi ça ! Cela vous fera une récréation. Poétique. Si bienvenue quand les manchettes à faits divers de « page trois », ou aux rougeurs irakiennes, ou à économies-en-vrilles énervent. Un éléphant hors des actualités plates, ça fait du bien, c’est un peu d’ivoire aux dents pour nous défendre; chantez chorales « qu’un éléphant, ça trompe, ça trompe énormément ! »

David Jasmin-Barrière offre donc un « tout premier » (traducteur de métier, il travaille à son premier roman) bel et bref album d’images. Mon David en jeune équarisseur de verbes, en iconographe émerveillé qui veut émerveiller. Images sans crayons ni pinceaux. Juste ses mot pissés, sortis, crachés, éjectés de son carquois, mots légers ou lourds, c’est David en chasseur enfantin d’étranges métaphores, David en jeune polisseur de simples galets trouvés. Qu’il métamorphose en diamants pour rire sur la piste du cirque de vivre.

Bienvenue et mes saluts au nouveau venu dans l’heureuse galère des écritures libres.

Ton grand-père, Claude

[lien vers le communiqué de presse de l'Hexagone]

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D’éminents réalisateurs, une fois retraités, se tournent les pouces. Pas question de rester inactif pour un Jean Faucher. Il vient de publier (Québec-Amérique) une autre excellent « portrait d’artiste ». Sa consentante victime n’est pas n’importe qui … son « Normand Chouinard » (le titre du bouquin) se lit avec un immense plaisir.

Une fois de plus Faucher a su décortiquer un acteur et il le fait de nouveau avec esprit. L’humour dans ses entretiens avec son « confessé » fait que de telles biographies se lisent en souriant. L’ironie de l’auteur-questionneur (sa marque de commerce appréciable) n’empêche jamais un forte information. Ses lecteurs en apprendront donc abondamment sur Chouinard.

En fin de compte, ces livres de Faucher forment un indispensable tissu, une toile tissée richement sur ces gens qui sont des « étoiles », dont, le plus souvent, on ne sait pas grand chose.

On sort de cette lecture fort satisfait : Normand Chouinard en devient davantage qu’un acteur de talent, qu’un comédien brillant, il est un être humain rempli aussi de doutes, de questionnements, c’est cela aussi une réussite. Jamais, avec un Faucher, on reste sur son appétit, son livre (comme ses précédents) forme une mosaïque d’images instructives -il y a un tas de photographies- une murale toute vivante.

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Nelly Arcand (Putain et Folle) publie ses déboires avec son éditeur parisien. Il lui refuse mordicus « gougoune », « débarbouillette », veut lui imposer « une cuite » pour « prendre un coup » et « haut débit » pour « haute vitesse », etc. La Nelly chiale, en est enragée même. Voilà qu’elle admet que 80% (je dirais 90 %) de ses romans imprimés en France se font expédier dare dare pour la vente au Québec. On le savait. Même chose pour un Godbout. Et d’autres aussi. C’est le rêve bien connu des écrivains d’ici : « La France chose, hum ! Paris chose ! », la consécration « littéraire » souhaitée.

Tant d’autres rêvent, eux, à New York, un bien plus grand marché. De là tous ces prénoms in english dans de récents romans québécois et ces titres « americans ». Un colonialisme navrant, non ? Tout récemment, des écrivains hors-France réunis braillaient et plaidaient lamentablement : « Assez du parisianisme ! Place à la reconnaissance des écrivains francophones hors-Paris ». Ils protestaient contre le silence, la négligence envers leurs ouvrages. La non-notoriété automatique si vous écrivez loin de Paris, loin de la France. Mais oui, il y a une réalité incontournable, il y a un fait très têtu, pas moyen d’échapper à cela : la France est un pays « bien peuplé », 55 millions d’habitants ! Gros marché. Il y a une force incontournable : Paris est la capitale des écrivains qui écrivent en français. « L’établissement » littéraire néglige les bouquins écrits hors ses « illustres murs ». Rien à faire et ça ne changera jamais.

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« Toute vie est un roman ? », c’est le titre d’un de mes bouquins récents illustrant un dialogue que j’entreprenais avec ce que j’imaginais « une simple ménagère » et qui se révéla une femme d’esprit, brillante, pétillante : Michelle Dion de Sherbrooke. Vers 1988, j’avais songé à me faire l’éditeur de « récits vécus » car je venais de lire, émerveillé, la vie de Marguerite Lescop, une femme vaillante et étonnante. J’ai toujours aimé « l’art naïf ». Je sors tout juste de la lecture d’une sorte de gros album titré « Je ne fais que passer », signé Jean Tremblay. Un comptable retraité habitant maintenant le Sommet Bleu. Tremblay prouve encore une fois que, mais oui, « toute vie est un roman ».

Une proche voisine, infirmière retraitée, Raymonde Lagacé, racontait sa vie, il y a peu de temps. Je lui fis, avec plaisir, une préface. Pimpante autobiographie illustrée par son album de famille, une captivante fresque d’éphémérides. Ces livres d’amateurs ne jouissent pas d’une grande diffusion mais on peut imaginer facilement « le trésor » que c’est pour parents, amis et voisins. Désormais, et cela va aller en s’agrandissant, suffit de quelques cours de création littéraire —qui pullulent— et plein de gens auront ce désir —besoin viscéral ?— de narrer l’itinéraire de leur existence. Avec courage —il en faut— celui de raconter aussi les échecs, les chagrins, gros et petits, les moments sombres d’une vie. De tels récits intimes captivent un public restreint forcément. C’est une sorte de « testament » qui n’a pas de prix pour les descendants.

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Le très brillant, Jacques Attali, auteur à succès en France, parle en entrevue :

Le voilà dans l’anticipation . Titre de son récent essai : UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’AVENIR.

1- Il n’y aura, dit-il, que deux domaines régnants : les assurances (!) et le divertissement !

2- FIN DES USA ? Non, dit-il, il n’y aura pas déclin ou chute il y aura FIN DE LEUR EMPIRE car ils vont se retirer ! Il donne aux Usa 20 ou 30 ans encore. Ils auront trop de problèmes intérieurs à gérer leurs activités (intérieures), dit Attali. Ils seront débordés bientôt. Ils vont se consacrer alors à résoudre le bien-être intérieur, (leurs finances grevées), Seront déçus par leurs efforts pour assurer la sécurité du MONDE entier. L’Ingratitude des étrangers, penseront-il, est à ranger dans leurs désintérêt des autres. Fin du rôle de gendarme de la planète. Replis quoi.

Vaste « Repliement » à prévoir donc.

3-Attali parle de polycentrisme désormais.

« Dans 20 ou 30 ans. Il y aura, dit-il, une dizaine de nations dominantes. Pas les USA seulement.

QUATRE TRÈS PRÉVISIBLES : LA CHINE, INDE ENSUITE, LA RUSSIE, LE Mexique…etc.Il y aura donc un nouvel ordre mondial sans plus cette hégémonie des USA.

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S’en revient, en novembre prochain, « Le Salon du livre ». À cette époque, l’an dernier, on a lu des déclarations sur la maigreur de « notre monde » du livre. Ce fut la grosse chicane. Guérin, gros marchand de livres, s’écria : « Assez de colonialisme, accordons les belles places aux nôtres, comme font les parisiens, et des « racoins » modestes pour ceux de France ». Résumons les opinions. On publia mon texte : « Un seul vrai problème : le monde ne lit par notre littérature québécoise ». Victor-Lévy Beaulieu me répondait: « Faux, mon Jasmin. Le problème ? Les médias sont absents pour nos livres et nous manquons de subventions ». Je notai.

Michel Brûlé, éditeur méprisé, s’amenait :  » Le problème c’est que, subventionnés à gogo, on édite n’importe quoi. Pas assez de livres à succès, le « milieu livres » est nombriliste et il y a une clique de « profs-docteurs-en-lettres » qui snobe les « populaires ». Je notais encore.

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Notre surprise, jeunes, quand éclata la guerre de Corée ! Nous sortions de récits si noirs, guerre de 1914, guerre de 1939. L’horreur des frappes « sur les civils » par USA l’atomiste. Ça ne finirait donc jamais ? Non. Il y a eu celle du Vietnam, celle des Balkans, celle (génocidaire) du Rwanda. Puis du Koweit, de l’Afghanistan. De l’Iran-Irak. Et voici celle du Liban. Guerres« modernes »
qui nous firent connaître des régions méconnues. Nous avons appris des noms nouveaux, avons mieux su (journaux, radios, télés) où se situent tant de contrées lointaines.
Les enjeux restaient parfois nébuleux. Avez-vous envie de bien savoir de quoi il retourne au juste avec cet Irak encore en fous feux quotidiens ? Faites comme moi, prenez avec courage à votre biblio ce formidable bouquin de 750 pages (valeur : $50) : « LE LIVRE NOIR DE SADDAM HUSSEIN » (éditions OH). Vous saurez tout. Que ces méprisés Chiites furent hélas divisés en factions, que les « gazés Kurdes » aussi étaient divisés. Au cœur de ces querelles un orphelin malin, fou, ambitieux, va jouer ses sinistres cartes : lui, ce satanique Saddam H. Vous apprendrez en détails sa lutte infernale pour régner en dictateur désaxé, assassin. Une vingtaine de témoignages accablants, des plus instructifs. Vous y verrez le jeu infâme des Grandes Puissances qui souhaitent profiter du « fou bien aimé » un temps. USA et URSS en tête. Saddam profitant de leur soif de pétrole pas cher.

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