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À côté ? Oui, pas bien loin, à Oka, en basses Laurentides.

Cette grosse dame est aussi la plus belle femme de nos cantons et se nomme Francine Allard. Elle fut la fille, à Verdun, d’un modeste vendeur —magasin-de-fer. Douée, la jeune Francine alla à des cours de chant, de danse, de théâtre, de beaux-arts, allouwette ! Une gamine polyvalente quoi. Il y a un toubib, Michel Cardin, qui a bien de la chance, sa ronde blonde est enceinte en effet. Et que Michel Tremblay se le tienne pour dit.

Dans un joli boisé d’Oka, Francine façonne de jolies choses inutiles et peint des images surréelles parfois bien lumineuses. Un jour elle surgit sur mon I-Mac en se disant une fan de mes livres. J’ai pas perdu une minute et l’ai nommé « présidente » de mon fan club; il y a deux membres, Francine et moi. De nos échanges, l’éditeur Triptyque de la rue Rachel en sortit un bouquet d’entretiens, il y a cinq ans, « Interdit d’ennuyer ».

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Je m’assois « posant les mains sur les genoux » (Claudel). J’ai une bonne place, je peux tout voir. Un certain malaise tout autour de moi, d’autres témoins gênés face à ce drame qui s’étale en pleine rue Sainte-Catherine, pas loin de Saint-Laurent. On voit d’abord, si fragile, un vieillard qui se traîne sur un long tapis orientalisant, marchant presque à genoux ! Un hallucinant fantôme qui trottine vers une immense armoire, l’ouvre Il en sort des fauteuils tapissés, une lampe, des petites chaises d’enfant. Un cheval-de-bois à la crinière folle. Cette loque en habit noir marmonne, nous prévient que son « monde mondain » s’en vient. On les voit surgir, folle famille, en tête la fougueuse proprio qui rit et qui pleure. Déclin, fatalité : obligation de vendre manoir et sa cerisaie. Dettes impayées.

Sa grande fille rêve debout, son frère, dandy mou, dénie, et se camoufle. Voulez-vous assister à une fin d’un monde ? Des silhouettes surgissent et nous, voyeurs intimidés, nous agrandissons les yeux, ouvrons les oreilles. Écoutez, si vous voulez voir ce que moi j’ai vu ce soir-là, allez-y, émotions garanties ! Ces gens-là, exhibitionnistes fameux, se plaisent à jouer à « crever » en public, rue Ste Catherine.

Découvrez un homme-cheval en fou hilare ou ce névrosé adolescent jeune qui délire en brandissant son inséparable pistolet, ou bien cet « éternel étudiant » sentant venir une révolte.

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Je sors de chez Duceppe. Aimeriez-vous savoir ce que pense un Vieux Shnock comme moi des spectacles actuels ? Okay. Imaginez un loft petit-bourgeois, visite d’un prof retraité ( très excellent Gérald Tassé), voisin de palier. Apéros bus, il va forniquer comme une bête avec la jeune voisine d’étage (formidable A,-C.Toupin). Une grande blessée. A perdu un premier bébé. Il y a aussi l’épouse de ce retraité ( toujours mieux qu’excellente Monique Miller ), endeuillée elle aussi encore d’un enfant mort jadis, psychosée qui tient à montrer son fond de culotte au jeune mari du loft ( très, très bon, David Savard). Quoi encore chez Duceppe ? Il y a le fils du couple sexoliste, un ado retardé ( étonnant surdoué Éric Bernier). Il forniquera tout comme son vieux papa avec cette voisine névrosée, vêtue de fantasmes. Ça se suce jusqu’aux doigts de pied, mes dames et messieurs, voyeurs, garrochez-vous y !

L’auteure parvient à faire planer de troubles atmosphères. C’est de « Rosemary’s baby » 2 ! Admirable sur ce plan ce « À PRÉSENT » de Anne-Catherine Toupin. Aucun moment poétique. Pas une seule ligne pour nous élever, nous faire rêver. Le brutal « constat » de l’individualisme-21 ième siècle ? On est loin d’un Garcia-Lorca, d’un Pierre Perrault, du riche Pirandello. Du théâtre de ma jeunesse.

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