PALESTINIENS ! BONNE ANNÉE !
29 décembre 2004 | 1-Tout, Poing-comme-net
Au début Dieu créa …non, je me trompe, au début, après la guerre, 1945, des militants juifs, justement catastrophés par l’effrayant antisémitisme allemand, décidés à refonder une patrie, écœurés des promesses de la Perfide Albion, passèrent à l’action. Avec terrorisme comme il se devait. L’affaire-État-hébreux-à-ré-inventer déboulait. Pour longtemps dans le cauchemar-actualité. Installé avec précarité sur de bibliques terres, Israël-chasseur ouvrit des camps pour les chassés, les Palestiniens. Comme toutes les nations humaines (tel les Québécois) le monde araboïde en fut fort secoué mais désuni. Jeux d’intérêts à sauvegarder. Pétrole à vendre ! Des Juifs modérés criaient :
« Partageons le territoire, frères sémites ! » Rien à faire : les chefs révoltés de cette Palestine dépecée rageaient : « Il faut rejeter tous ces Juifs sionistes à la mer » !
Voici 2005. Et cette guerre qui ne s’achève pas. À Tel Aviv, les conservateurs (droite religieuse) au pouvoir viennent de pactiser avec les libéraux de gauche pendant que l’on enterrait la figure emblématique du chef des rebelles, Arafat. Espoir ? En Égypte comme en Tunisie, partout, des Arabes observent les activistes palestiniens. L’ex-terrorisme juif a changé de camp. Des jeunes filles (et garçons) se suicident : « Allah où akbar ! » Le monde à l’envers : les juifs-errants de l’Histoire agrandissent leur patrie retrouvée après, pas des siècles, des millénaires ! Guerres gagnées : jusqu’à Jérusalem. Ce nouvel État juif ouvre des rallonges, nommés « colonies », au nom d’une inévitable (?) expansion. Ouvre aussi des abris chétifs, zones-refuges pour les vaincus. À nos gazettes, nous lisons : occupation, bouclages, barrages, démolitions, miradors. Récemment : murs d’enceinte. À nos téléjournaux nous voyons : tanks en patrouilles, barbelés, perquisitions. Et intifada : jeunes David à frondes versus des Goliath en furieux vengeurs, attentats sauce kamikaze, couvre-feu capricieux, harcèlement à postes douaniers, otages, explosions sanguinaires, confiscations, hélicoptères à mitraille, tirs à vue. Quoi ? Pardon ? Vous dîtes qu’Allah est grand. Hum… Bref, c’est le délabrement palestinien. Là-dessus, se répand l’islamisme intégriste et ses fanatismes. Madrid brûle-t-il ? Le Maroc maroquine-t-il ? Bien. Viendront, et vite, ces aviateurs musulmans endoctrinés. À Manhattan. Crésus-Ben-Laden reste introuvable. W. Bush mène la guerre en… Irak. Pourquoi là ? Dictateur à juger ! Et les autres despotes ? Bof !
Voici 2005 ! Haïti coulait hier. Puis l’Indonésie se noyait ! Coups frappés par la nature, l’innocente meurtrière ! « Comment va le monde, mossieu », questionnait un dramaturge ? Cette vive plaie ! Une Palestine aussi rassurée qu’Israël, est-ce que tout ira mieux et fin des étriperies ? Et des jeunes suicidés aux ceinturons de mort ? Voici donc 2005. Voici sans cesse des mots et, pire, des maux :plaques tectoniques remuantes au fond des mers… Mais les plaques politiques se soulevant ? Tous ces Palestiniens déplacés, comme on avait déplacé —pour les gazer par millions— tous ces pieux Juifs errants ? En 1938, à huit ans, à l’école paroissiale, nos billes au fond d’un gousset, nous lisions placidement notre manuel d’histoire. Nous voulions croire que « le mal » était affaire du passé. Non, à dix ans, soudain j’ai entendu le mot fasciste. Et puis le mot nazisme. Ce dernier installa des tas de Palestine : Autriche, Tchékie, Pologne, Pays-bas, France aussi.
L’histoire, ça n’était donc pas terminé ? Il y a moins d’une quinzaine d’années, M. Fukuyama, un Japonais instruit remettait ça. « Fin de l’histoire », qu’il criait quand le soviétisme s’écroula.
Bienvenue 2005 ! De ce funeste tsunami à raz-de-marée, un Victor Hugo aurait fait un gigantesque poème, la poésie se fait rare hélas, c’est la plate télé qui affiche à froid : plus de 50,000 morts ! On est là, assis, tranquille devant le Dieu-Hertzien ! Demain ? Une autre école de jeunes morts en Tchéchénie ?, un aréna en Israël ou bien encore un monde de plagistes noyé ? Un autre Palestinien suicidé en criant :Allah est grand ?, oui, grand à rendre fou tous ceux qui le vénèrent ? Tel Aviv dort mal, toujours nerveux. Tiens, cette fameuse fragile « faille » sous notre fleuve Saint-Laurent, hein ? Me voilà donc infecté par l’eschatologie partout rampante sur la planète-intégriste ? Cette religiosité des désespérés. L’espérance gagne sans cesse chez les têtes heureuses. Résistance toujours ! Je vous souhaite une belle et bonne année nouvelle.
Prudemment.
Que d’inquiétudes manifestées dans votre propos du 29 décembre monsieur Jasmin. Mais au fait, devrait-on enfin le changer ce monde?
La plupart des gens que je connais souhaitent un monde meilleur. Le monde dans lequel ils vivent ne semble pas les satisfaire vraiment. On désire fortement transformer ce monde parce qu’il ne convient pas à ce qu’on voudrait qu’il soit. On s’interroge à savoir s’il était possible de l’améliorer, de le rendre meilleur, etc. D’où l’idée de vouloir changer le monde.
D’abord cette idée de vouloir changer le monde fait surtout référence à une vision beaucoup plus idéaliste que réaliste. On semble oublier aussi que le monde n’est pas, et n’a jamais été une structure inerte, statique. Notre monde n’est pas coulé dans le ciment. Alors comment pouvons-nous prétendre changer un monde qui est déjà en perpétuel changement depuis des millions d’années, un monde qui pourtant se transforme et qui évolue constamment?
Le monde est ce qu’il est et ne pourrait être autre chose que ce qu’il est. S’il est ce qu’il est, c’est qu’il ne peut être autrement. Il serait vain d’essayer de changer un monde qui a mis des millénaires à se construire tel qu’il est présentement. Je comprends que, pour d’aucuns, il est sans doute difficile de concevoir réellement ce que représente depuis la nuit des temps une évolution biologique et culturelle. Quelques milliers d’années ne représentent qu’une infime partie de notre évolution. Et ce n’est pas en quelques siècles qu’on pourra percevoir une transformation réellement significative. Les modes culturelles changent, mais la nature de l’homme demeure sensiblement la même.
Bien que difficilement mesurable, notre monde va continuer de se transformer indéniablement. Mais cette transformation n’est pas garante d’un monde meilleur ou pire que ce qu’il est maintenant. Tout comme dans le passé, le monde sera ce qu’on en aura fait, tout simplement. Et la qualité de ce “nouveau” monde sera appréciée qu’à partir des jugements de valeur des gens de cette époque. Il en va de même pour nous présentement dont les valeurs sont relatives à chacun.
Personnellement, je considère que ce monde dans lequel nous évoluons est parfaitement bien ajusté à ce que nous sommes. Pourrait-il réellement en être autrement? Penser qu’il pourrait en être autrement, ce serait se nier soi-même et être perpétuellement en lutte contre la vie. Bref, ce monde est à notre image et cette image reflète fidèlement notre véritable nature. J’en suis très satisfait de cette nature et ne voudrais qu’elle soit autre chose que ce qu’elle est.
Par ailleurs, libre à chacun d’entre nous de travailler sur ses comportements et attitudes. Il y a toujours place pour amélioration. Ce cheminement personnel est souvent nécessaire et les résultats qui s’en dégagent ne peuvent que se refléter sur l’ensemble de la collectivité. Il s’agirait sans doute d’un élément positif de transformation pour les gens de son milieu. Tout comme les “vices”, les “vertus” sont parfois contagieuses.
Je pense que l’important c’est de vivre en harmonie avec la vie, apprendre à composer et à vibrer avec elle au même diapason, peu importe la nature de son expression.
Bonne année quand même, nous le mériterions tous.
Benoit
Meilleurs voeux à vous M. Jasmin, même si je n’ai plus accès au forum probablement à cause de mon “impétuosité” à traiter de la LIBERTE avec cette jeune dame. Vous, le grand passionné, savez très bien que les “feux de l’emportement” nous conduisent parfois à la géhenne, car on n’est jamais plus “libre” que la longueur de la corde de son cerf-volant, comme je voulais le démontrer et que je n’ai su exprimer avec plus de concision!
Salutations cordiales!
Pierre Samuel
Non, vous n’avez pas été banni.
Le moteur du forum ne permettait pas grand chose à ce chapitre.
La réalité est plus simple:
Le site a déménagé de serveur cette semaine et tant qu’à réinstaller un forum qui allait nulle part, j’ai pris la décision de le faire sauter. Claude Jasmin était au courant et était d’accord.
Il faut savoir que le Forum avait perdu en grande partie sa raison d’être. Les échanges avec Jasmin sont maintenant possible dans chaque page de poing comme net avec le lien Commentaire . Ce n’était pas le cas lors du lancement du Forum. Et il y a moyen de modérer les textes… et surtout d’éviter les pourriels qui innondent les forums et les blogs. Vous ne les voyez habituellement pas mais des pas gentils accrochent un peu partout (mécaniquement) des messages pour faire la promotion de sites de cul ou de jeux. Faites le tri… Ce matin il y en avait 45…
Bonne année à tous
Le webmestre