mar 202013
 

 

Je sors de ma piscine comme chaque jour et, voyant la neige qui tombe, je m’écrie : « Oh non ! Pas ça, pas encore de la neige ! » Scandale. Autour du porche de l’Excelsior, cris de protestation. Plein de visiteurs venus de Paris me font de gros yeux. ! « Allons, l’ami, c’est si joli. Nous, on est venu justement pour ça, l’abondance de neige ! »

Depuis des années, je m’en suis rendu compte, « un tourisme d’hiver » se développe. On m’explique qu’il faut organiser, c’est couru et apprécié, des forfaits « sports-hiver-québécois ». J’ai appris de mes joyeux parisiens qu’en deux petites journées, ils ont pu se payer une « trotte » de traîneaux à chiens, « ah, mais nous étions dans un roman de Jack London, vous savez ! », aussi un idyllique bourlingage de « ski de fond » sous d’immenses haies de sapins ! Et puis : joie féconde et bonheur total : « On a fait de la motoneige loin de vos villages, en pleine brousse blanche ! »

L’engin —du père-Bombardier—est une vraie « folie » de bonheur pour ces jeunes citadins bobos de la mégapole la plus visitée du monde, Paris. « Ah bin, taberrrnacle (sic) que c’est jouissif votre ski-doo ! » Ça gloussait de « fonne », vous savez. Quand, cette semaine, veille du premier jour du printemps, j’ai vu tomber toute cette (dernière ?) neige, j’ai pensé au grand bonheur de ces « cousins » du vieux continent en visite dans… « nos quelques arpents de neige » selon la maudite expression du maudit Voltaire conseillant à Louis XV de ne pas trop investir en Nouvelle-France menacée par l’Anglo-saxon rapace !

Voyant, quittant le domaine de l’Excelsior, ma « toute excitée » horde de motoneigistes néophytes, si joyeux, vraiment enthousiastes, chevaucher de si belle humeur leurs engins à chenilles, j’ai pensé à nos enfances québécoises. À nos grands plaisirs d’accueillir de nouvelles giboulées. Il y a qu’avec les années, le Québécois finit par se lasser de ces « jolis flocons » qui forment. Hélas, de pesant, de très lourds congères. Qu’il faut pelleter. On doit nous comprendre à Paris.

Ça suffit quoi ! Que vienne le printemps. On est prêts tous à entendre les rauques et stridents cris des noires corneilles. Il y aura ensuite ces si jolis oiseaux familiers dans nos jardins. Il y aura les bougeons qui s’ouvrent. Il y aura le soleil plus fort et le simple petit bonheur de « marcher en souliers. Eh oui! Ça tient à si peu ? Eh oui ! Rappelez-vous, les anciens, grand bonheur tout simple, gratuit, sortir en robes ou en chandails légers, un certain jeudi précédant Pâques. Aller, frénétiques, « faire les sept églises ». Rituel, petit pèlerinage annuel —garçons et filles, pouvoir fleureter en masse— en souvenir des « sept plaies du Christ. Mort en croix et vendredi, l’église endeuillée, musique dramatique à l’orgue, trois prêtres se couchent, lampions et encens, tristes chants de gorge, cagoules violettes aux statues.

Sursun corda… ! La vie ! Avec dans l’air dominical grand concert. Volées des cloches de toutes les églises. Dimanche, la résurrection de Jésus et, pour nous tous, la résurrection de nos pulsions très humaines, bien laïques, bien en chair. À la craie de plâtre, vite, aller tracer en lettres géantes, au coin de la ruelle sur une palissade de vieilles planches : « CLAUDE AIME RAYMONDE ! » On est fou quand on a quinze ans, non ?

déc 202012
 


Longtemps, avant de devenir demi-sourd, on m’invitait à lire un conte de Noël à la radio, chez Suzanne Lévesque à CKAC ou chez « mossieu Belair », à CKVL, très longtemps chez Paul Arcand à CJMS, puis à Corus. Certains me suggèrent de les publier mais moi, l’éparpillé, j’ai égaré ces manuscrits. Aussi, je m’excuse si certains se souviendront de ce conte que je vais tenter de reconstruire.

C’était Noël demain et l’hiver de 1950 fut précoce. Déjà en cette veille de Noël, il y avait de la neige partout, parfois en hauts congères dans les rues du village. À l’hôtel où je travaillais, le chef des cuisines, M. Liorel, venait d’engager un jeune cuisinier, Marcel, un type originaire de Marseille… « bonne mère ». J’avais une affection spontanée pour ces migrants européens et j’aimais Marcel puisque j’aimais le bagout, la vivacité, l’esprit et le goût des discussions vives chez tant de Français-de-France. Je m’étais donc lié rapidement avec ce long noiraud, frénétique, maigre de corps, au visage nerveux.

Ce soir-là, il neigeait vraiment très fort et c’était beau à observer à travers les fenêtres du Chantecler. « Tu sais ce qui me plairait Claude ? Aller marcher en forêt sous la neige. Un rêve d’adolescent français quand je lisais Jack London ! » J’avais accepté avec joie. Et puis c’était un fait, moi-même, le citadin, je n’étais jamais allé marcher la nuit, dans un boisé, un soir de neige tombante à gros flocons. «  Oui, mon vieux, on y va, chausse tes neuves bottes ! » Il faisait doux temps, la nuit était belle, le ciel d’une sorte de bleu violacé avec quelques étoiles clignotantes au fond du firmament. Un haut-parleur de l’auberge, dehors, faisait entendre : « Les anges dans nos campagnes… » justement, Marcel était… aux anges !

Au bout de quelques minutes, suivant un sentier mal défini entre deux collines, nous étions seuls, dans la noirceur avec de faibles feulements. Brrr…Des bêtes inconnues ? Nous étions deux pèlerins sans but ni mission, libres, enfoncés dans ces bois de pins et d’épinettes, Marcel, comme moi, s’était fabriqué une canne d’occasion. Nous vivions au fond d’un conte de Jack London, seuls au monde et muets de contentement.

Perdus au fond de nos montagnes, nous imaginions des fantômes, soudaine bizarre lueur qui surgit et disparaît, une ombre mouvante, un orignal ? Marcel imaginait un ours ! Le fier Provençal se glissait derrière moi peureusement. Je n’en menait plus trop large moi-même. Et, une heure plus tard, au bout de nos zigzags aventureux, les oreilles rougies de froid, quand Marcel me parla de rentrer à l’hôtel, je lui avouais être perdu ! C’était du temps ou pas un condo n’avait trouvé sa niche dans ces parages ! Nous tournons en rond et Marcel, silencieux, devinait mon désarroi. Quel exemple, un québécois-de-souche « écarté » !

On a de plus en plus froid, la neige a cessé de tomber, on découvre une sorte d’abri délabré et on y pénètre. Rien, pas même une « truie », dis-je à Marcel, parlant d’un rustique poêle bas, à bois. Pas une bûche donc mais une paillasse déchirée, deux ou trois pots vides,, une fourchette rouillée, un cruchon de vin cassé. Sans rien nous dire, tracassés, abattus, admettons que l’on se sentait désolés et franchement inquiets. Marchons. Sans cette lune souvent débarrassé de ces nuées grises, ce serait le noir absolu. Marchons. Soudain, Marcel pousse un cri ! Au loin, derrière un bosquet touffu de cèdres noirs, une lumière brille ! On y marche allégrement. C’était une maisonnette bancale, l’unique fenêtre rabougrie fait voir un lampe à pétrole brillante. Un peu soulagés, Marcel rit rauque et moi de même : délivrance ? Je frappe à la porte de planches mal clouées et un maigre haut olibrius nous ouvre. Il est en sous-vêtements laineux, porte une tuque sur le crâne et, les dents cassées, nous sourit volontiers : «  Si je m’attendais à de la visite une veille de Noël ? Entrez mes bons amis ! »

Marcel rassuré acceptera de boire de sa liqueur alcoolisée, une « robine » écoeurante. Reconnaissance oblige ? Une fois un peu réchauffés, ce « hobo », qui dit se nommé Rosaire, rigolard, acceptera de nous guider vers un sentier menant à l’hôtel. Ouf !

Très tard, dans le « mess » des employés, j’écoute mon cuistot redevenu joyeux : « Mon vieux, merci mille fois, c’est une nuit de Noël que je n’oublierai jamais de ma vie ! » Je rentrerai vite dans mon atelier-écurie de potier bien soulagé. Au resto de « la grosse madame », rue Morin, ça hurle dans son haut-parleur : «  Dans cet étable, que Jésus est charmant… » FIN.

 

 

 

déc 142012
 

 

Il y avait des illusions, du rêve et du vent, il y avait bien peu, si peu en ce temps-là, il y avait au matin du 25 décembre, des fruits, une orange, du raisin, une banane au fond du bas accroché au pied du lit, il y avait des illusions, des jongleries, par exemple cette riche marraine exilée qui, enfin, me reconnaîtrait et me gâtera un peu; il y avait tous les petits voisins, les enfants des riches, le fils du médecin, les filles du notaire, il y avait le chanceux fils d’avocat et son cadeau de Noël, de grand prix, sa luge avec coussin, heureux l’héritier du député et sa guitare hawaïenne, il y avait quelques privilégiés, il y avait la jalousie, un nouveau Noël et pourtant bien peu d’espoir, foin d’une vie nouvelle : rien ne va se passer, les routines des enfants-du-peuple vont se continuer; il y avait à l’église paroissiale et ce marmot moulé en série, blond, frisé presque nu dans une étable, au fond d’une grotte de papier mâché…

Il y avait eu… en février, la fête de la Saint Valentin avec nos découpés en carton bien rouge, les petits cœurs saignants, les moqueries aux amoureux collés du parc Jarry, des fauteuils du cinéma ou du banc du terrain vague, coin Jean-Talon, il y avait eu la Sainte Catherine et les papillotes de tire sucrée que maman savait si bien étirer, il y avait eu l’Halloween et nos quêtes aux portes allumées, nos sacs bourrés de friandises; là, c’était la fin de l’année presque, la naissance du rédempteur et la chorale de Sainte Cécile qui va entonner «  Peuple à genoux…! »

Il y aura… veille de Noël, l’oncle cantinier du CPR et ses babioles, boîtes à surprise achetées des employés Noirs à sa Gare Windsor, colifichets, gris-gris surprenants, l’oncle riait et vidait lentement sa fiasque de p’tit blanc; il y avait devant le cinéma Plaza, la vieille bohémienne, son perroquet et ses cartes de « bonne aventure », mes grandes sœurs pigent dans la cage, s’esclaffent, amour, toujours, amour !

Il y a… à l’étage chez la voisine, madame Diodatti et son tricot à finir, cadeau unique, il y a aussi, troisième étage, madame Le Houillier et son mari incurable, « le p’tit Jésus va-t-il enfin le guérir? » Il y a, voisin bruyant, monsieur Laroche, Pierre de son prénom, et son Business College fermé pour la semaine des Fêtes, il y a le cordonnier Pasquale Colliza qui parle d’aller visiter sa tante riche à Miami; il y a, rue Bélanger, monsieur DiBlasio, et fleurs de papier pour ses comptoirs de fruits, il y a, rue Drolet, Frank Capra et ses neuves offres de carreaux de porcelaine en couleurs mirifiques; il y avait toujours, chaque hiver, les belles patineuses, champ du Shamrock, à l’ouest les stalles vides en béton du marché Jean Talon; au dessus du poste de pompiers, il y avait ma chère bibliothèque publique rue Saint Dominiqe, passé les usines de Catelli et de Coca-Cola, le Patro Le Prévost et ses équipes organisées pour le ballon-chasseur, le ballon-panier; il y avait le musée des « bêtes empaillés » à l’Institut des Sourds et Muets, rue Saint Laurent. Avenue du Parc, la gare des chemins de fer où l’on ira, Noël après-midi, regarder partir et arriver les voyageurs de toute l’Amérique du Nord; il y a qu’on rêve de partir, de s’en aller très loin, visiter des mondes moins pauvres et qu’on osait pas jouer les hobos, sauter les wagons de marchandise en vrac.

Il y avait… que, Noël pas Noël, en ce temps-là l’existence était chétive, maigre comme un clou mais qu’on se disait : « Il y a une justice, regardez, même lui, l’enfant Jésus, futur Christ sauveur de l’humanité, couché dans la paille ! Réchauffé par un bœuf et un âne !

 

nov 262012
 


Eh oui, première neige déposée durant la nuit. Au matin une poudre légère partout, maquillage avant-coureur de ce qui s’en vient ? Café à la main, soudain, je me frotte les yeux : qui file sur le lac ? Un jeune homme en kayak. Silhouette sombre et gracieuse : un humain tout encastré dans sa frêle barque pointue, sa rame à deux branches s’agitait en régulières saccades contre un firmament d’un beu marial. Il vente fort sur le lac et cet accoutrement tricoté serré —figure quasi mythique— disparaît vite de notre vue. Ce fut comme une fugitive vision d’un été soudain… attardé, revenu ! Image qui m’a surpris tant notre familier plan est devenu si désert en fin de novembre. Plus un chat, comme on dit, plus le moindre navigateur, le voisin Ouellet a rentré depuis longtemps son étrange voilier, Marie-ma-voisine ne se sauce plus à l’aube, ni elle, ni mon vieux Jean-Paul Jodoin, son paternel. Pas même Pauline-la-beauté pourtant pas frileuse, ni le fils de feu le juge Boissonneau, athlète à fort souffle pour qui le tour complet du lac est une randonnée légère, dirait-on.

Vrai, plus un seul chat sur le lac, et donc, soudain, cette apparition du matin intitulée : avironneur dans kayak. Deux jours plus tard, nouvelle enveloppe blanche tombée des cieux sur nos terres. Songer à —bientôt ?— ces hordes de joyeux promeneurs qui arpenteront les anneaux aménagés sur le Rond (merci m’sieur le maire Charbonneau !). Vive alors les grands bols d’air d’hiver avec ou sans chiens, avec ou sans poupons, avec ou sans vieillards à canne… Avec ou sans bonheur ? Bien…une joie diffuse, modeste, discrète habite ces habitués de plein air les samedis et dimanches sur la glace. Ils figurent évangéliquement —confiants comme ceux de Tibériade— qui, à Sainte Adèle, marchent sur l’eau ! Hum… à la condition de la savoir ben durcie, bien ferme, à l’abri de toute noyade car Jésus n’est plus guère présent en 2012 !

Je l’ai publié : je ne crains plus l’hiver et je ne me réfugierai pas en Florida, USA. Non, affronter stoïquement ces trois mois avec confiance, je le redis, bien savoir que cette saison si durement diffamée chez les frileux médisants de l’existence, va filer aussi vite que l’été. Alors qu’il vienne. Même si, à mon grand âge, j’ai abandonné depuis très longtemps le ski. Bien savoir que, pas loin d’ici, les collines sont vaporisées des nuits entières à grand coups de ces canons-dits-à-neige. Bombardement pacifique. Plein de passionnés de ce sport se risquent déjà à dévaler des côtes abruptes recouvertes d’une croûte de pâte blanche pas trop abondante pourtant ! Me contenter, moi, de rêvasser à nos expéditions de collégiens (d’André Grasset) au Nymark. Le samedi soir, nos flirts avec de belles étudiantes montréalaises, ces danses pas trop catholiques du « slow » —collés à mort— au Red Room du Montclair à Sainte Adèle. Ou encore, soirs de semaine, nous nos contentions —merci tramway— d’aller glisser en skis sur les timides pentes du mont Royal autour du « monument à l’Ange » —sculpture de Laliberté. Ou, grimpeurs vaillants, tout autour du chalet du sommet. Et dans sa « cuvette », soi-disant bouche du volcan ! Ou, à l’ouest, dans l’alentour du Lac des Castors —plus petit encore que le Rond ! À sa cafétéria, attablés avec une nymphe « à jupon de velours et pompons », la tasse de chocolat bien chaud était élixir ! « Tu habites où ? » et notre crainte que la belle aux longs bas jaunes réponde :

« Pointe aux Trembles. Ou Ville La Salle ». Merde, deux, trois tramways pour aller la reconduire !

 

mai 232012
 

Les sujets de discussion sont nombreux. Quoi vous dire cette semaine ? Jadis, dans nos tavernes, les hommes discutaillaient sur le sort du monde ou bien… de Maurice Richard. Désormais. Ii y a les cafés, les bars, les terrasses en belle saison. Un chroniqueur n’a qu’à ouvrir la radio, sa télé, RDI et le RDI du canal 10, ou bien un journal, un magazine. L’éventail s’étale. Ô « Actualités » d’ici ou de Paris. Ou de New York. Il y a, sans cesse, foule de thèmes. Quoi dire ? De quoi parler ?

J’ai du plaisir, on le sait, à rédiger souvent sur nos éphémérides locaux. J’y vois un besoin de fuir la commode distance, cette manie d’écornifler partout sur le globe et de mépriser sa propre vie, son existence quotidienne. Besoin de savoir intégrer notre entourage immédiat, notre monde familier, si facile de vouloir régler « le sort du monde » comme on le faisait à quinze ans dans les couloirs du collège aux heures de récréation. Nous rêvions. Comme ceux des manifs. C’est correct. Si on ne rêve pas à cet âge…

Il reste, chaque fin de jour, des tas de propos à ranger, à corder, à mettre en bon rang. Je suis entouré de petits papiers, de monceaux de coupures de journaux que me regroupe dans le Nouveau-Rosemont, rue Ephem-Longpré, Marielle, ma petite soeur-secrétaire. Ça peut attendre longtemps, parfois. Il y a ce petit chat noir écrasé dans ma rue… Ou l’interminable crise étudiante, la Grèce en banqueroute, ou Madame l’Inspecteure Charbonneau à son neuf maillet, ou encore l’Afrique en malheurs divers, la Chine « capitaliste » qui grimpe, les valeurs d’antan qui s’estompent : « la vie bonne » qui est quoi donc maintenant philosophe Nietzsche ? Calmons-nous. Tout change. Mais oui, vieillards mélancoliques (pas moi, Dieu m’en garde!), nerveux « vieillards » : les Facal, Pratte, Duhaime, Dubuc ou Martineau (oui, déjà !), camarades scribes scandalisés qui arrosent d’huile bouillante les feux-de-la-peur populiste. Ô ces sauveteurs auto-proclamés accrochés aux épaules du populo.

Tout évolue. En mal. Et parfois en bien. En mieux. Point de cette nostalgie facile chez moi. Oui, il y avait du bon mais aussi de l’épouvantable dans nos existences de jadis. Tant d’hypocrisie, de mensonges, mille et mille « Tartuffe » régnaient vêtus de robes de femme, rouges ou noires. Ce clergé dominateur et maquillé ! Tant de religiosité avec tant de dévotionnettes connes, avec une religion sotte, tellement idiote. Envie de se tourner alors vers le Bouddha. Lui aussi n’écrivait pas, comme Jésus, il ne dictait pas non plus comme ce « guerrier » fougueux et polygame, Mahomet, l’illettré qui répétait à ses scribes les paroles de l’Ange Gabriel. Bouddha ? Non merci ! C’est 155 « tablettes » ! Oui, 159, exactement ! Voilà le malheur : il y a les évangiles mais tant de propos par « les Pères de l’église » et autres ratiocineuses mémères ! Comme il y a les commentaires bien bavards du Talmud sur la Thora. Cette manie de faire échos sur échos avec les notions des grands sages.

Bon, suffit, je plonge. Parlons d’un chercheur québécois étonnant. Mario Beauregard, son nom. Il bûche sur une hypothèse audacieuse dans son cagibi avenue Vincent-D’Indy. . L’esprit (la conscience) existerait en dehors du corps physique, indépendant dans ses émotions. Aïe, terrain miné ! Ce prof de neuro-psychologie (à l’U de M), examine les gènes. Il veut savoir si le cerveau —mi-biologique, mi-psychanalytique— n’impose pas l’idée suivante : « la conscience serait, mais oui, indépendante, totalement, du corps ? » Ah que j’aime la folie des chercheurs, moi ! Ce chercheur : « De plus en plus de « morts cliniques » racontent la sortie du corps. » Il vient de publier (en lingua franca) « The brain wars ». Il a vécu comme malgré lui des expériences d’ordre spirituel). Il a examiné par exemple, les cerveaux des religieuses carmélites en prières ou méditantes. Un monde hein mon sujet cette semaine !

p.s. : erreur : c’était « Federico » Fellini.

 

 

mar 232012
 

VIANDE HALAL ET LA PISSE DE JÉSUS !

Récemment bombardée de messages injurieux, la journaliste québécoise, Rima Elkouri, avait écrit avec bon sens.  Demandant aux énervés laïcistes fanatiques de se calmer un peu le pompon face à la saignée dite « halal » dans certaines de nos boucheries. Que les animaux que nous mangeons (la majorité) soient tués longtemps avant la saignée ou juste au début de la saignée ( un rite « halal »), ils en meurent tous. L’appel au calme d’Elkouri lui a valu une bordée d’insultes racistes. Position d’une poignée de désaxés incultes. On sait qu’il s’agit d’une tradition musulmane. J’ai du respect pour toutes les traditions, les nôtres et celles des autres (religieuses ou non). Par contre je déteste l’attachement servile à des us et coutumes insignifiants.
Québécois, nous sommes les héritiers d’une culture, au sens large, soyons fiers de notre héritage culturel chrétien, tot comme  celui du catholicisme québécois qui a droit à notre respect. Cela, malgré les excès et les abus du passé, reste un  vaste legs. Il fait parie de notre histoire collective.
Ceux qui bafouent, méprise, renie, leur culture en arrive à mépriser aussi celle des autres. Musulmane ou autres. C’est navrant. Pas besoin de pratiquer tous les rituels de jadis, seulement rester respectueux du patrimoine de nos parents, grands-parents et même ancêtres lointains. Cela se nomme de l’enracinement normal.
J’aime m’instruire sur le grand dieu Hamon en Égypte antique, ou sur Zeus en Grèce ancienne, aussi sur Quetzalcóatl, fabuleux serpent-à-plumes du Mexique ancien.
Je juge lamentable et débilitant le « grand artiste » qui  installe de la « marde de vache » sur une icône mariale, pas moins lamentable ce créateur (!) déboussolé et porté sur le « sensationnalisme » avec, dans une galerie d’art, son ampoule « d’urine de Jésus ». Je trouve pas moins regrettables certaines caricatures sur Mahomet dont celle du « prophète à turban et terroriste fou ». À quand le Bouddha déployant du papier-cul ?
Peu importe la volée d’insultes reçue, en vérité, Rima Elkouri encourageait le respect des héritages culturelles, cela en vraie démocrate.

Claude Jasmin (Écrivain, Saint-Adèle )

 

déc 282011
 

Veille de Noël et, si tard, plus un seul sapin à vendre. Nulle part. Dépit. Aller m’en scier un petit en terre-de-la-couronne. Couronne chérie du militariste-royaliste ce con de Harper. Moi en hors-la-loi avec ma sciotte ! Au journal du surlendemain de Noël, journaux, les bilans fastidieux. Les gros événements, en un ordre capricieux. Pour certains, le numéro « un » c’est le  chirurgien fou de jalousie, vaniteux déboussolé de St Jérôme, sa sauvage tuerie d’imbécile d’orgueilleux démentiel. Un  docteur en médecine qui assassine,  sauvage, un papa dénaturé, un boucher (ô chirurgie !) poignardant ses petits enfants (qu’il gardait) ! Dans un certain ordre s’alignent : deux, des Hells, bandits libérés pour cause de trop longue attente de procès, trois, le Rapport-Duchesneau, quatre, le sexooliste parisien Strauss-Khan et sa Noire qu’il assaille dans un Sofitel de Manhattan.
Silence mondial sur ma coupe illégale d’un petit sapin en forêt ! Ouf ! Attendons ce « Bye-Bye 2011», revue annuelle à la télé publique. Autre bilan. Très québécois ? Prévoir qu’il n’y aura rien sur ces étonnantes, surprenantes, révoltes en Afrique du nord. Rien sur les la mort de mon ami mort Gaston L’Heureux ou sur notre brillant cinéaste Villeneuve au bord de gager un Oscar à Hollywood bientôt. Rien sur le tueur fou de Tucson en Arizona ? Rien sur « le skieur Guay » un québécois champion du monde en ski en Allemagne. Et rien sur ce bourgeois millionnaire, François  Legault, son parti politique incolore, prudent ? Rien sur les premiers coups de « Marteau » avec l’arrestation de six fraudeurs dont cette mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean ? Il faut faire rire d’abord et avant tout. Le Bye-bye une fois de plus ne sera pas une vraie « revue » de l’année 2011 ». Et pas un mot sur ce grand-père « pompette » qui renverse un vaisselier à Duvernay ? Moi. Ma honte. Je ne touchais plus au divin pastis, ma chère liqueur du temps jadis. Chez Pierre Boucher (ex-directeur du Cégep St-Laurent) mon beauf’ qui débouche une neuve fiole de son pastis. Abus. Deux grands verres ! Mon dérapage éthylique au moment de savourer la jolie bûche venue de l’École hôtelière de Ste Adèle, toute inquiète, ma tendre Raymonde qui me jettera sur les épaules « le manteau de Noé ». Devoir quitter Laval (« belle nuit,  sainte nuit…) et abandonner, hélas, les joyeuses  frimousses de quatre petits enfants gigotant au salon, à quatre pattes dans une mer de cadeaux. Le plus beau jouet-cadeau ? Tout simple : des lampes de mineurs fixés au front achetées pas cher à La Cordée. Les voilà, fous comme des balais sillonnant en riant la caverne des noirceurs, c’est à dire tout le logis dans la noirceur vaincue. Ils sont des découvreurs guidés par leurs lueurs miraculeuses. Les rires fusent.
Il est midi, lundi, au café du matin (on se leva tard), notre joie d’apercevoir par les portes-patio les premiers promeneurs de l’hiver. Ils font le tour du lac au soleil luisant ! C’est parti le vrai hiver ! Le voisin Ouellet a fait une mini-patinoire sur son rivage et un mini-feu d’artifices ce soir-là. Il y a l’anniversaire de naissance du premier et plus grand « prophète de l’amour », ce Jésus de Nazareth que les querelleurs de ce temps barbare vont crucifier à mort. Il y a aussi qu’on doit fêter le nouveau solstice, le début des jours qui vont s’allonger. Bonne nouvelle année à mes fidèles lecteurs. Que 2012 soit de paix partout. En Israël comme en Palestine, nouveau pays. Comme partout où l’on fusille dans les rues ces citoyens musulmans, nos frères humains. Qui aspirent à la démocratie.

BONNE ANNÉE GRAND NEZ !

Veille de Noël et, si tard, plus un seul sapin à vendre. Nulle part. Dépit. Aller m’en scier un petit en terre-de-la-couronne. Couronne chérie du militariste-royaliste ce con de Harper. Moi en hors-la-loi avec ma sciotte ! Au journal du surlendemain de Noël, journaux, les bilans fastidieux. Les gros événements, en un ordre capricieux. Pour certains, le numéro « un » c’est le  chirurgien fou de jalousie, vaniteux déboussolé de St Jérôme, sa sauvage tuerie d’imbécile d’orgueilleux démentiel. Un  docteur en médecine qui assassine,  sauvage, un papa dénaturé, un boucher (ô chirurgie !) poignardant ses petits enfants (qu’il gardait) ! Dans un certain ordre s’alignent : deux, des Hells, bandits libérés pour cause de trop longue attente de procès, trois, le Rapport-Duchesneau, quatre, le sexooliste parisien Strauss-Khan et sa Noire qu’il assaille dans un Sofitel de Manhattan.
Silence mondial sur ma coupe illégale d’un petit sapin en forêt ! Ouf ! Attendons ce « Bye-Bye 2011», revue annuelle à la télé publique. Autre bilan. Très québécois ? Prévoir qu’il n’y aura rien sur ces étonnantes, surprenantes, révoltes en Afrique du nord. Rien sur les la mort de mon ami mort Gaston L’Heureux ou sur notre brillant cinéaste Villeneuve au bord de gager un Oscar à Hollywood bientôt. Rien sur le tueur fou de Tucson en Arizona ? Rien sur « le skieur Guay » un québécois champion du monde en ski en Allemagne. Et rien sur ce bourgeois millionnaire, François  Legault, son parti politique incolore, prudent ? Rien sur les premiers coups de « Marteau » avec l’arrestation de six fraudeurs dont cette mairesse de Boisbriand, Sylvie St-Jean ? Il faut faire rire d’abord et avant tout. Le Bye-bye une fois de plus ne sera pas une vraie « revue » de l’année 2011 ». Et pas un mot sur ce grand-père « pompette » qui renverse un vaisselier à Duvernay ? Moi. Ma honte. Je ne touchais plus au divin pastis, ma chère liqueur du temps jadis. Chez Pierre Boucher (ex-directeur du Cégep St-Laurent) mon beauf’ qui débouche une neuve fiole de son pastis. Abus. Deux grands verres ! Mon dérapage éthylique au moment de savourer la jolie bûche venue de l’École hôtelière de Ste Adèle, toute inquiète, ma tendre Raymonde qui me jettera sur les épaules « le manteau de Noé ». Devoir quitter Laval (« belle nuit,  sainte nuit…) et abandonner, hélas, les joyeuses  frimousses de quatre petits enfants gigotant au salon, à quatre pattes dans une mer de cadeaux. Le plus beau jouet-cadeau ? Tout simple : des lampes de mineurs fixés au front achetées pas cher à La Cordée. Les voilà, fous comme des balais sillonnant en riant la caverne des noirceurs, c’est à dire tout le logis dans la noirceur vaincue. Ils sont des découvreurs guidés par leurs lueurs miraculeuses. Les rires fusent.
Il est midi, lundi, au café du matin (on se leva tard), notre joie d’apercevoir par les portes-patio les premiers promeneurs de l’hiver. Ils font le tour du lac au soleil luisant ! C’est parti le vrai hiver ! Le voisin Ouellet a fait une mini-patinoire sur son rivage et un mini-feu d’artifices ce soir-là. Il y a l’anniversaire de naissance du premier et plus grand « prophète de l’amour », ce Jésus de Nazareth que les querelleurs de ce temps barbare vont crucifier à mort. Il y a aussi qu’on doit fêter le nouveau solstice, le début des jours qui vont s’allonger. Bonne nouvelle année à mes fidèles lecteurs. Que 2012 soit de paix partout. En Israël comme en Palestine, nouveau pays. Comme partout où l’on fusille dans les rues ces citoyens musulmans, nos frères humains. Qui aspirent à la démocratie.

 

Errata: c’est pas Villeneuve (« Incendies »)  mais Falardeau (« M.Lazhar ») qui ira aux Oscars.

oct 272011
 

Au « Phénix », Chemin Bates à Outremont—où nous avons un mini appartement (pied-à-terre)— m’arrive une Raymonde excitée : « J’ai jamais vu ça, une bestiole blanche comme neige, albinos, un écureuil habillé d’hermine, déguisée « en immaculée conception ! » Suis jaloux; c’est pas à moi —qui aime tant les p’tites bêtes— que ça arriverait. Le surlendemain, rentrant à pied de « Chez Serge », à ma chère École Hôtelière : un écureuil… d’un noir total, une vraie boule de noir-à-chaussure. Il grimpe sur le Sacré-Coeur devant l’église. Tache noironne sur le cœur très sacré ! Puis s’amène une (pas moins) noire… corneille…qui se pose sur le crâne de béton du Jésus (moulé en série). Une noiraude peluche, trépignante, animée !

En 1945, le grand frère de papa rentre de 20 ans de Chine-du-nord. Il apprivoise sur son balcon du couvent de Pont Viau, des écureuils… « noirs », me disant : «Ça nous vient de Belgique, ces noirauds-là ». Je les observais qui mangeaient dans la main du missionnaire retraité (aux curieux : je raconte mon oncle Ernest dans « Chinoiseries », vlb-éditeur). Rue Beauchamp, mon p’tit nègro court sur le balcon d’une maison « toute bleue », la demeure, m’a-t-on dit, d’un adolescent du nom de Claude-Henri Grignon ! Et de ses frères. Leur papa, veuf mais remarié, vivait juste à côté, rue Morin. La cause ? La haine de ses fils pour « sa » deuxième femme. Le « gros docteur » avait fait construire un tambour-passage reliant cette maisonnette bleue à la sienne et on peut aller voir les traces de ce tunnel autour des deux portes, celle de la « bleue » et celle dans la cour, rue Morin. Allez voir, coin Beauchamp, cette longue maison du « papa boudé » avec sa cocasse rangée de cinq (5) pignons au dessus des cinq (5) mini balcons.

Au « P’tit resto’ —devenu un smoked-meat— rue Valiquette, un soir d’été, il y a longtemps, un quasi centenaire, monsieur Lupien (mort il y a peu), me jasait du passé; ô la belle soirée « d’audience » du souverain-conteur; on me connaît, je buvais ses… souvenirs. Mais comment savoir si cet aïeul n’inventait pas ! Un midi, il y a longtemps, je voulus présenter l’ancêtre Lupien au chanteur Claude Dubois mais, en retard, Dubois resta juché sur son Harley-Davidson. La crédulité du monde ? Dubois me confia : « Écoute bin ça, j’ai loué au Sommet Bleu, juste à coté de la croix lumineuse. Je raconte aux gens que, chaque soir, c’est moi qui plogue le crucifix de fer et que, tous les matins, je dois aller tirer la souitche. On me croit ! » Il riait.

      Bon, vas-y, installe-toi bien novembre. Enfin remplis les sacs orange de feuilles mortes. Pas par moi, trop vieux votre chroniqueux, il ne s’échine plus au râteau. « 81 » sonné jeudi dernier.  Humiliation bégnine ! Me reste à guetter « mon écureuil noir » et espérer en voir un tout blanc. Au fait, à quand la première neige ?,  blanche comme l’écureuil du Phénix à Outremont.

mar 012011
 

La salle était remplie ! Voir un film illustrant « la petite vie » bien ordinaire de « curés » de France exilés en Algérie.

Plusieurs millions de Français sont allés voir une histoire vécue.  J’en suis sorti samedi très embrouillé. C’est un récit à propos d’une poignée de prêtres catholiques —condamnés à mort par des fanatiques d’Allah armés— dans un monastère en Algérie. Un pays arabe de religion musulmane, comme on sait. Sont-ils un reste du colonialisme tant haï en Algérie ? On va le leur dire carrément. Ces moines dévoués aux villageois de leurs alentours sont donc prévenus et par le autorités en France, et aussi par celles, militaires, du régime actuel (Bouteflica)  à Alger. C’est toute l’histoire : croire et puis mourir.

Le cinéaste, lentement, très calmement, fait voir la vie de ces « fanatiques de Jésus », vie édifiante : on soigne les malades, on fabrique du miel pour le marché, on laboure quelques hectares de terre. Bref, pas de zèle religieux, ni grand-messe, ni pèlerinage, rien car ils prient entre eux, ce sont des moines. Vite, on voit des guérilleros aux menaces graves, puis les avertissements : « Vous serez tués si vous ne rentrez pas chez vous, en France ! ».Voilà donc le sujet du film. Un choix démocratique, ils sont décidés à mourir, car il est clair leur destin : la mort.

Le code civil dit : « Sera poursuivi toute personne refusant  de secourir personne en danger ». La loi interdit aussi et le suicide et l’aide-à-suicide. Le directeur du monastère n’est pas un civil quelconque, c’est un mystique. Je ne crains pas le mot : un kamikaze ! Pacifique certes mais bon, il veut aller en paradis promis. Pas par Mahomet par Jésus. Exactement comme les « fous d’Allah ». Ces « kamikazes catholiques » ne vont tuer personne autour, certes. C’est cette « marche à la mort » —le martyr— qui m’a fait tant jongler à la sortie. J’ai songé aux martyrs québécois en Chine de Mao que j’ai raconté en 2008 ——grâce aux lettres de mon oncle missionnaire— dans mon livre « Chinoiseries ». Et en publiant « PAPAMADI » cette année,  j’ai illustré ma familiarité et mes connaissances avec le monde des voyants mystiques et martyrs. Ainsi ce film remuait en moi bien des choses.

Je suis croyant mais agnostique, j’ai des parents, des amis, mon fils, qui sont des athées. Des « mécréants », dit la cocasse expression.Cet aspect « suicidaire » du  beau film  chez ces moines exilés me dérange. Chef de groupe, moi j’aurais recommandé le déménagement urgent dans un abbaye de France. Je n’aurais pas couru au devant de la mort. Mais bon, mysticisme, un domaine religieux très à part. Ré-entendre « le corps du christ » en distribuant un bout de pain aplati m’a dérangé aussi, on songe à une secte et à des rites secrets, à une sorte de clandestinité. Effet bizarre en 2011.

Ces gentils agriculteurs à mi-temps, en robes blanches, ces cultivateurs-du-dimanche à la bonté passive (les incessantes cérémonies) et active (la clinique, le marché) sont si éloignés des besoins du monde laïc que, par millions, des gens veulent observer ce microcosme anachronique. C’est la clé du succès ?

Récemment, l’éditeur Marcel Broquet de Saint Sauveur m’a publié « Le rire de Jésus ». J’ai une passion admirative pour ce Nazaréen qui changeait l’histoire du monde, qui, en son temps de guerres perpétuelles, prêchait la paix et l’amour. Cet immense prophète n’a fondé aucune « religion » mais il viendra des exégète et ratiocineurs nombreux pour tout complexifier. Et même attiser de sombres et malsaines pulsions de mort. Tels ces kamikazes, sauce, ici, Brébeuf et Lallemant. Mais ne ratez pas ce fascinant film, vous verrez bien de quoi je veux parler.

 

 

 

 

 

 

déc 182010
 

Québécois, le christianisme fait partie intégrante de notre patrimoine culturel. Enrageant pour qui ? Pour quelques militants  « intégristes », irréligieux fanatiques. Bof, la caravane des croyants, comme celle des ex-croyants sensibles, se moquera de ces chiens hurleurs, non ? Catholiques québécois, sans honte niaise, résistons, levons-nous pour défendre notre héritage chrétien. Il y a bien plus laid, plus honteux, ailleurs dans le monde. Pour seul exemple, imaginez la douleur d’être descendants d’Allemands nazis, ou de Français collaborateurs volontiers du nazisme. Pas vrai ?

Comme tant des nôtres, je ne fréquente plus nos églises. Dans mon cas depuis un demi-siècle, ça empêche pas d’assumer notre passé religieux et même d’y conserver une nostalgie de bon aloi. On peut, sans adhérer à un dogme —à une gnose catho « romaine »—, d’apprécier des signes visibles de cet héritage. Ainsi, la crèche. J’y suis sensible à cette belle image d’un enfant-messie né dans une étable de Bethléem. Des savants chercheurs nous apprennent qu’il y a là une pure légende, comme un conte de fée. Ça se peut bien.

Une part de mythologie meuble toutes les religions, du prince indou, Bouddha, au cavalier militariste sanguinaire, le Jésus de l’Islam, Mahomet. L’être humain restera toujours sensible aux créations des grands poètes. Il m’arrive, ô Goethe, de croire à son diable Méphistophélès  ( dans Faust !) et à son diabolique pacte signé de sang. Fou hein ?

Chez moi, enfant, mon père interdisait l’arbre de Noël. « Danger d’incendie et, surtout, paganisme ! » Il insistait :  « Noël est l’anniversaire de la venue au monde de Jésus ». Devenu ado, je l’ai obligé à me laisser acheter au Marché Jean-Talon voisin, « un beau sapin »  ! Il bouillait…Chaque dernière semaine de décembre, papa nous laissait collaborer à  sa vaste installation d’une formidable crèche de Noël étalée tout du long de la fenêtre du salon. Fallait sortir du hangar le lot de papier-rocher, les paquets d’ouate et, bien entendu, les personnages : le bébé dans son ber de fausse paille, bambin blond aux yeux bleus, rien de bien sémite.

Nous avions une Marie bleue et un Joseph brun, des angelots avec ou sans trompette, des bergers et leurs moutons brouteurs. Pour les trois rois venus en pèlerinage, mon père installait (eh oui !) de statuettes importée de Chine. Il avait tenu commerce d’importations avant d’ouvrir son caboulot de La petite patrie, voir mon récit « Chinoiseries », (publié chez vlb). « Une installation » n’ayant rien à voir avec celles des concepteurs avant-gardistes. Un jour, le curé Lefebvre de Sainte Cécile, décida de monter une crèche vivante sur le parvis, rue De Castelnau, avec des personnages joués par des paroissiens…pas frileux. Foules aussitôt et ce fut un dur coup pour la popularité de la crèche d’Édouard Jasmin !

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