juil 222012
 

D’abord ma honte et mes excuses pour mes deux verbes au pluriel inadéquat la semaine dernière; avec promesse de mieux me relire. Parlant pluriel que je vous raconte « une journée infernale » dans le trafic métropolitain. Ma foi, nous devenons des villageois, de vrais campagnards et on va à Montréal le moins souvent possible (deux fois par mois ?) Aller-retour vite fait. Cette fois, dur devoir d’y rouler des heures et des heures.

Avant la plongée urbaine, arrêt pour avaler un « petit déj » (comme on dit à Paris) à Première Moisson. Leurs très fameuses brioches. Ensuite, rouler dans l’Avenue du Parc très bondée de voitures, puis dans l’Avenue des Pins, pas moins bondée et puis descendre sur Atwater, filer vers cette clinique (pas moins bondé) de mon ophtalmologiste saoudien. En plein matin, voir tant de grouillements à l’ouest du vieux Forum ! Incessantes silhouettes pressées traversant la rue chargée de mille et mille véhicules. Vertige chez nous deux, villageois devenus.

On sort de l’examen et on veut revoir ce qu’est devenue la vieille « Catherine ». Bon dieu, tudieu, parlesangbleu que tout a changé depuis ces années 1960 quand on bossait, elle et moi, à la SRC dans l’ex-hôtel Ford ! Vie grouillante au paroxysme ! Roulant vers l’est, tournant dans Amherst, arrêt chez un de mes éditeurs (VLM-Quebecor) pour sauver du cruel « déchiquetage » quelques exemplaires de mes trois derniers ouvrages. Mes « enfants-de-papier »… mis en charpie ! Mon futur imprimé ? Ce même triste sort ? Vous qui m’estimez ici, cet automne, achèterez-vous « La fille numérotée ». Mon récit-confession racontant ma fuite soudaine ? Cruellement jetée cette Anita, jolie juive « numérotée » d’Auschwitz que j’embrasse en cours de céramique à mon École du Meuble.

Filons ensuite rue St-Denis pour « Boréal-éditeur » avec un colis pour le boss, l’ami Pascal. Trafic intense ce midi-là, les restos (cafés, bars, et.) grimpent sans cesse ! Un jour, au 7,068, verra-t-on un resto nouveau sur le site même de la modeste gargote que papa a tenu si longtemps, site que de 1974 à 1976, des millions observaient le dimanche soir dans « La petite patrie ? Devoir ensuite filer au CHU de Notre-Dame. Prendre des photos radio du souffle court de mon amour. Tout autour du parc, grondements partout dans les rues, —ô faux campagnard adèlois dépassé !— des bus, des taxis, des camions, immenses joutes aux mille roues !

Rouler à l’est vers une grosse clinique populaire et, moi, lire dans l’auto en l’attendant. Petite rue Cartier soudain comme un coin surprenant, presque champêtre. Calmes, des gens décadenassent leurs vélos. Des piétons lents vont vers l’Enfer-Sherbrooke. Un moustachu patron de buanderette lit sur sa chaise pliante. Ouf ! Accalmie ! Ma Raymonde revenue, aller bouffer des « baveuses » très « baveuses », succulentes omelettes remplies de bons ingrédients « de la saison » à la terrasse du Café Souvenir. Cette rue Bernard c’est vingt, cent rencontres et je félicite Jean-François Lisée de son engagement. Cela fera de l’intelligence brillante à l’assemblée. Saluts à Chaput-les-conférences. Carrefour à restos pour y croiser P.K. Péladeau, Martineau et sa charmante « Dure-au-rocher ». Apercevoir Gilbert Sicotte, Meunier et Côté-l’omertà, nommez les notoires, ils y sont tous ! Assez du tintamarre citadin, on grimpe vers nos collines à sapinages, nos canards.

 

mar 262012
 

 

C’est ma trouvaille : « Le Racisme inverti ». Qui signifie un racisme « à l’envers ». Car le raciste est un xénophobe, il hait une autre race. Parfois plusieurs, le xénophobe déteste cohabiter avec des « étrangers ». Le « raciste inverti », lui, hait ses propres concitoyens, déteste les gens de sa race.

Beaucoup de Québécois sont des racistes invertis. Combien ? Des millions, hélas ! Quatre Québécois sur dix. Je me base sur les voteurs de  « non » à leur propre patrie. Si vous ajoutez à ces quatre, les anglos bornés —(qui vivent depuis des générations parmi nous et ne parlent le français. Plusse les assimilés plus ou moins anglaisés, nos émigrants rêvant de « l’american dream », ça fait un sacré bloc. Bloc qui se joint à nos quatre « invertis « . Et voilà le pays à faire advenir qui n’advient pas !

Comment reconnaître un tel type ? Facile : ils n’ont aucune confiance en nous.

Ni en eux, forcément.

Ils méprisent leur propre nation et vont répétant médisances emmêlés aux calomnies.

« Nous autres, les canadiens-frança (sic) on est rien qu’une bande d’incapables ». On est poche, on est des minables, des « pas bons », on vaut rien, on vaut pas cher, on a pas de talent, on a pas ce culture, on a pas de force, pas d’imagination, aucun ressort, on est né pour notre pauvre sort, collectivement nous sommes des perdants, des paresseux, des imbéciles, des insignifiants, un tas d’imbéciles indécrottables, des ploucs, des arriérés, paquet de sans-dessein, un groupe ethnique d’impuissants, dénué de toute initiative, on a aucun sens de l’entreprenariat. Bref, on est des cons bornés, des idiots congénitaux, des mal nés, les trous du cul de la terre !

Nos « racistes invertis » —préférez « autoracistes »?— sont une plaie dans une nation. Il y en a partout. Mais au Québec, ils sont nombreux à cause du passé historique souvent humiliant. La lutte des « six » Québécois sains en est freinée. Nos méprisants font l‘affaire de nos adversaires. Nos autoracistes sont utiles aux ennemis de notre émancipation. En cas de consultation cette mince cohorte s’associe aux saboteurs de notre liberté nationale. Si chacun de nous arrive à soigner un seul de ces malades —le racisme est une maladie— oui, un seul ramené à la raison et tout changera. Notre avenir nous appartiendra, comme pour les 250 nations de cette planète. Allez-y doucement, ce sont des fragiles. Essayez en parlant du Cirque du Soleil, de Céline Dion, de Riopelle, de Tremblay et d’Antonine Maillet (Prix Goncourt). De nos cinéastes, designers, modistes. Parlez de nos entrepreneurs à succès —jusqu’en Chine— de M. Bombardier à M. Pierre Péladeau, de Cascades à Lavalin, le choix est vaste désormais. Au boulot : un, juste un, et « à la prochaine fois » ce sera la victoire. S’il vous dit : « nationalisme-égale-chauvinisme », répondez : Norman Braitwaithe, Grégory Charles, Kavanagh, Diouf, Corneille, Mumbara ! Il en aura le sale bec d’inverti bien cos !

 

 

jan 012012
 

« Longtemps je me sis levé de bonne heure…» en hiver pour le détester. J’ai changé. Suis devenu un amateur de nos blancheurs saisonnières, sa lumière solaire si stimulante. Saison bénie de la jeunesse, des sportifs. À mon grand âge, j’ai la marche. Aussi mon refuge à L’Excelsior, là où on peut admirer le plus beau sapin décoré, me voyez-vous sous une mini-cataracte d’eau vive, pateaugant sous ce petit palutivier de la piscine-serre, aux racines sorties ? Le bonheur !
Lire, entre mes baigneries : que le ministre fédéral Moore va répétant que « Radio-Canada-CBC est avant tout un instrument d’unité nationale ». Menteur ? La CBC est une faillite, gaspillage de 666 millions de $ . Les Canadians n’ont d’yeux que pour la télé des USA. Seul le réseau français fonctionne (333 millions de $). Pas autant que TVA mais…. Nous sommes une nation (Harper dixit), un pays « français », pas mal protègée de cette hégémonie culturelle populaire de notre sud. Sauf chez nos demi-assmilés. Bon, aller à ma piscine.
Lire Hugo Chavez, ex-cancéreux, Président du Vénézuela, parano fou ?, il déclare à la sauce-complot : « Étrange, ce fait : tous nos présidents et nos ex-présidents en Amérique du Sud frappés par le cancer ! » La CIA? Voir ahuris les Koréens du Nord en hystériques sanglots, à la mort du dictateur ! Effet de propagande ! Pas moins cul-cul la praline le magazine Maclean’s nommant un prince et une princesse, (parasites) de Londres « Personnalités de l’an 2011 » Et quoi don ? Notre compatriote doué, Laferrière invite à la télé tous nos écrivains « à sortir du Québec ». D’autres créateurs doivent donc sortir de l’Italie?, de l’Allemagne ?, de l’Espagne ? Quelle connerie! Aussi tordues que nos « nouvelles » citoyennes jurant à Ottawa vêtues de leurs voiles islamiques. Voyez-vous, à Téhéram  de nos demanderesses vêtues de mini-jupes ? Ottawa-connasse ! Aller à mon palétuvier ?
Bravo à Foglia qui cite quelques sales « morviats » anti-québécois signés Mordecaï Richler. Un franco-phobe à qui de nos  caves veulent donner le nom d’une rue. Masochisme stupide ! Et puis, vite, appuyons Marsolais qui voudrait interdire la boxe, un sport —s’assommer jusqu’au coma, exhibition d’arriérés mentaux, la boxe. Ailleurs ? La Presse du 28 décembre : « près de 100,000 tués au nord du Mexique » que dénonce un repenti des trafics, réfugié aux USA. Le Président Calderon serait entouré de corruptions. Va-t-il pogner un cancer, M. Chavez ? Oui, aller nager. Tiens, ce prêtre de Joliette, Raymond Gravel, jeune ex-homosexuel prostitué, qui accuse les ex-abusés sexuels par « en soutanes ». Des avides, acoquinés avec des avocats cupides, dit Gravel et pouvant ruiner les communautés ? En effet ces « hiérarchiques » muets jadis  peuvent ruiner des innocents ! Dura lex sed lex ! Ô vite, ma piscine. Encore ? À l’ouest de Jérusalem, des fanas religieux (Hassidims ?) tourmentent cruellement des écoliers non-orthodoxes ! En finir ? Lafrance, ex-boss à la SRC,  ayant crié « voyou » pour fustiger M. P.-K. Péladeau, nous avons craché 400, 927 de $ de nos économies publiques, en réparation. Pas moins de 5 millions en « fêtes », un demi-million en « conférences » et un autre demi-million en publicité; un tourbillon ! Ah, aller marcher dans la blancheur hivernale.

nov 262011
 

J’avais donné « La petite patrie » aux Éditons La Presse, donc à l’Empire-Desmarais, ce fut un franc succès d’édition  et je l’ai pas regretté. En ce temps-là (1972) mon éditeur habituel, l’ancien Leméac (de feu Yves Dubé) négligeait de me verser mes droits. Pour mes chroniques hebdomadaires je fais affaire avec Quebecor, l’Empire-Péladeau et je ne le regrette pas. Chère Josée Pilote, j’ai lu votre verte diatribe où on laisse entendre que ma liberté d’écrire ce que je veux serait en danger à cause de …L’Empire. Lire cela chez un concurrent. « Accès », est fortement prématuré. Une directrice s’évertue à effrayer le public ?  Or, jamais je n’ai pu percevoir la moindre censure, là où je suis publié, j’y jouis d’une totale liberté.

Mettons les choses au clair : Madame Pilote vous menez une guerre commerciale. Soyez plus franche. Il s’agit d’un business, et des prix d’une page de publicité. Ma liberté d’écrivain, comme vous le lassez entendre, n’a absolument rien à voir avec cette bataille des prix des pubs. C’est de l’amalgame niais. Je n’y connaît rien en cette matière des « commerciaux » offerts aux marchands  « pas chers, trop chers ou trop bon marché ». Ça ne me regarde pas. Prière de ne pas mêler le public.

Je sais fort bien que mon roman annuel est offert « pas cher » chez Costco, oui, bien moins cher (hélas !) que chez mon cher petit libraire indépendant habituel. Nous sommes, auteurs, impuissants sur ce sujet. Les créateurs, les écrivains ne sont pas conviés aux affaires de distribution, etc.

Si mon hebdo offre « une page de pub » à meilleur compte qu’un autre hebdo, c’est une question qui ne me concerne pas. Il y a telle chose que la liberté de commerce, je suppose. Je me souviens, enfant, de la colère de ma mère chez notre épicier Bourdon (rue Chateaubriand) lui criant que les prix étaient « bien meilleurs » au Steinberg qui venait d’ouvrir rue Jean-Talon. C’était un empire naissant. Qui n’a pas duré. Bourdon est devenu un « Métro ». Juste dire ici que l’industrie (quelle qu’elle soit) mène un jeu purement affairiste hors de notre intérêt et de notre portée.

Que les gros joueurs, les joueurs puissants, évidemment, mènent le bal, c’est vieux depuis les premiers trocs en Assyrie !  Cela dépasse le rédacteur qui rédige une chronique. Vive la liberté madame Pilote ? Si je revois l’ami Pierre-Karl Péladeau à notre resto préféré —« Le petit Italien » de la rue Bernard— je ne vais pas lui « dicter » le prix qu’il doit exiger pour les encarts publicitaires commerciaux dans ses journaux. Tout de même. Par contre s’il m’annonce qu’un sondage maison indique que je suis très peu lu, là, oh !, je vais filer doux et lui faire des promesses d’amélioration.

Bon, bref, cette guéguerre n’autorise personne, madame, à laisser entendre que la liberté des chroniqueurs de Quebecor (Pays d’en Haut) est menacée. Belle foutaise et bête amalgame, arguments fallacieux, pour embellir, anoblir (?) « une simple bataille des prix ». Querelle hors de sujet quant à mon indépendance d’auteur. J’ai été souvent collaborateur de publications modestes et risquées, tel Québec-Presse. Librement. Dans ces modestes journaux, j’y étais ni moins libre, ni plus libre qu’ailleurs; par exemple à La Presse (1960-1965) un temps, ou au Journal de Montréal (1970-1976). Ne mélangeons pas, madame, les serviettes et les torchons, il y a l’écriture en toute liberté et il y a la chamaille ordinaire des espaces à vendre pour la publicité.

À bon entendeur, recevez mes salutations amicales et mes bons voeux de succès à votre hebdo.

 

(30)

 

oct 212011
 

À LIRE POUR PAS MOURIR IDIOT

 

« POING À LA LIGNE » …est un bouquin captivant du Norman Lester ( Intouchables, éditeur) Vous lirez :

1-que le juge Gomery n’a fait mettre en prison AUCUN politicien libéral pourtant mêlé aux « Commandites »; pas un seul

2-que les « Truthers-à-complots » affirment les chefs de la CIA ont versé 700 millions ($) à Al Qaïda pour septembre 2001

3- que nos policiers dirigent souvent une entreprise privée en plus de leur job de flic

4- qu’il y a « une maffia amérindienne » à Akwasasne, nous privant de 2 millions et demi ($) de revenus en impôts

5- qu’un demi-million de francos hors-Québec ne font rien pour combattre à nos côtés (pour le français en péril)

6-qu’au Pentagone —où l’on aurait  initié l’Internet et le GPS— des scientistes planchent sur un avion capable aussi de naviguer sous la mer, aussi à « comment réussir à hiberner »,  avec essais actuels sur des cochons

7- que l’on taisait qu’il y a quatre ans, le frère de Mitterrand, africaniste, Jean-Christophe fit 90 jours de prison pour fraudes

8- que ces Grecs paressent et détestent payer des impôts, victimes « gâtés-pourris » de la longue domination par les Ottomans,

9- qu’Israël, jadis, vendait des armes ($) aux racistes de l’Afrique du Sud solidifiant ainsi leur racisme

10-que l’Ontario (et la Colombie) deviennent bilingues… mais « Anglais-Chinois ! »

11- que des 20 villes les plus polluées,16 sont en Chine

12- que les Mohawks d’Oka, originaires du nord de New York, n’ont pas de « terre ancestrale », installés là par les Messieurs de Saint-Sulpice

13- qu’il y a une milice armée Mohawk, les Warriors, des vétérans du Viêt-Nam souvent et que la population les déteste

14- qu’à Outremont on trouve vingt synagogues juives (20 !) et que seule la ville de  Jérusalem en aurait autant

15- que désormais la police peut vous espionner à volonté via les Blackberry et Cie, ces machins comme centrale d’écoute

16- qu’une fois les Marines partis en Irak—après un demi million de civils tués— il y aura alliance ( des Chiites) avec l’Iran; ainsi la ruineuse « guerre de Bush « …un gaspillage favorisant l’Islamisme

17- que Lise Payette a commis une énorme bêtise en 1978  avec sa « no fault law », des tueurs » au volant riches se retrouvent avec rien à payer en dommages

18- qu’au Rwanda, le protégé des USA, Kagamé, a lui aussi commis un génocide avec l’aide de Congolais

19- que le reporter Bob Woodward (Affaire Watergate) révèle dans son livre « VEIL » :  dès 1984, sous Reagan, la CIA enseigna le terrorisme anti-Urss à de futurs Talibans

Ah oui, lisez ce « Poing à la ligne » révélateur et vive Norman Lester qui fut congédié de Radio Canada quand il fit éclater le scandale des « Minutes du Patrimoine » propagande avec Guy-R. Scully. Ajoutons : cher Pierre-Karl Péladeau, la CBC-SRC mérite du questionnement, c’est plus de 999 millions ($) par année de notre fric public.

 

mar 252011
 

Je ne suis pas tout à fait, à Sainte Adèle,  «un enfant du pays » même c’est par ici que j’ai habité le plus longtemps dans mon existence. Désormais, j’en sus venu à aimer cette contrée de collines et de brefs vallons. D’une sorte d’affection…absolument immense ! Oui, immense. Aussi je reconnais que c’est un très vif plaisir de rencontrer pour jaser du passé d’ici des « vieux de la vielle » et des « vieilles du vieux ».

Chez mon coiffeur émérite (hum, facile avec si peu de poils sur le coco !), Racette, l’autre midi, une rencontre inopinéee, un certain  Jacques Patry.  C’est un sosie du comédien Claude Blanchard et il a aussi sa bonhomie, sa faconde. On sent chez Patry, comme chez le célèbre cabaretier Blanchard, un « fun vert » à ..causer. C’est ainsi qu’en ce jour de tonte et de taille de barbe, j’ai eu la chance de recevoir de M. Patry, deux imprimés. Un :  « L’histoire de Sainte Adèle », rédigée parcimonieusement —un vrai notaire !— par un bon et brave prêtre. Qui verse volontiers sans l’écriture euphorique et  catholique. De l’hagiographie, ce qu veut dire « tout le monde il est beau, tout le monde il est bon ».

C’est, disons, candide, propagandiste et, ma foi, un tantinet embarrassant. Il évoque, par exemple,  le fameux caractère acariâtre et emporté du Curé « politicien » Labelle mais comme en s’excusant d’oser le révéler. Je souriais souvent.

Il n’y avait donc dans ces laborieux et durs commencements de nos villages laurentidiens (sic) que des âmes pieuses, toutes dévouées aux autres, des travailleurs au zèle incommensurable ! Bref, de très exemplaires « bons catholiques » selon l’expression de jadis.  C’est un livre d’avant nos progrès, notre modernité, nos conforts (et nos désordres certes ) avec ce que tout cela peu comporté d’aveuglement. Silence de convenance donc sur les graves misères, qui furent sans doute réelles, et qui sont évoqués rapidement (comme en passant et avec lyrisme) ici et là. L’auteur en soutane —il écrit dans un bon style, ancien et très correct— tente de gommer le plus possible les labeurs surhumains —agriculture maigre, foresterie harassante car sans engins modernes— de nos premiers colons du Nord. N’empêche on lit ce court 150 pages —allez à la biblio— avec grand contentement. Merci M. Patry ! On imagine que partout dans le monde, à toutes les époques, les débuts d’un village, d’une colonie, voire d’un simple hameau devait exiger tous ces sacrifices parfois extravagants. Souvent,  épouvantables.

Le deuxième bouquin est un album. Que des photographies du village, plusieurs captivantes, essentielles mais, hélas  beaucoup d’autres plus banales et, ici et là, carrément insignifiantes. Choix trop mince ou amateurisme ? Comment savoir. Cet album —avec de trop rares photos hors du commun— a été imprimé et publié il y a quelques années seulement et pourtant il n’a rien de bien moderne dans sa confection. Les « légendes » explicatives sous les clichés anciens sont écrites sans grand talent, ici et là, parfois même accablantes d’ineptie, racoleurs à l’occasion.

Je suis reconnaissant à ce voisin du Barbier des sportifs, Chemin Pierre-Péladeau, de ses deux prêts. J’en suis sorti heureux. De cette monographie surtout, de l’album un peu moins. Cette littérature bon enfant m’a fait me souvenir de ces pieux livres de « prix de fin d’année »,  à l’école ou au collège. Un stock bien censuré et bien autorisé par ce haut clergé qui accordait —en latin du Vatican— et pas toujours, l’imprimatur. Ce « nihil obstat », qu’on voit en page de garde dans « L’histoire de Sainte Adèle ». Alias : droit d’imprimer sans se faire excommunier !

jan 212011
 

Il est vivant ! « Z » écrivait sur les murs l’ insoumis en Grèce sous les colonels-dictacteurs. Ah oui, rue Valiquette,  « Z » à Pierre Falardeau, la grande gueule, le perpétuel militant nationaliste,  enthousiaste et entraînant. Le cinéaste révolté, l’homme sans langue de bois, l’homme détestant la rectitude des hypocrites. Allez-y vite, car, oui, on peut le revoir vivre. Il est invité en images bien rythmées, rue Valiquette, dans une des salles de notre ami Tom Farmanian.

Ce  n’est pas un film cul-cul-la-praline, l’équipe  du long-métrage a rassemblé des tas de pellicules et de ruban-vidéo et en a fait une formidable courtepointe vivante, chaleureuse, sensible, douloureuse, aussi. Dépêchez-vous d’aller le saluer, ami lecteurs, de rendre hommage à un homme libre, aussi un  gaillard parfois très effronté et qui, à l’occasion, sacrait pour rien. C’était plus fort que lui, ex-p’tit gamin pauvre de St Henri-les-Tanneries.

Je vous en prie, je vous en supplie, amenez-y vos jeunes. Qu’ils sachent qui a été celui à qui, un jour, on dédiera une salle de cinéma. Ou un pont ! Ni Champlain, ni Jacques Cartier ne furent des ponts, n’est-ce pas ? Vous serez fascinés comme moi —et amusés aussi— de voir nos grands questionneurs à l’ouvrage pour lui percer la carapace au Pierre—Grande—Gueule.  Le Richard Martineau qui se fait rabrouer et raide et qui en restera muet, désarçonné. Ma chère Denise Bombardier tentant de rapporter la honte de maman-Falardeau qu’elle dit avoir rencontrée, le cinéaste de « 13 FÉVRIER 1837 », rigole et la traite de menteuse. Voyez aussi mon cher Paul Arcand qui ose: « Ce personnage que vous jouez… », Falardeau éclate d’indignation. Enfin, voyez madame Péladeau, Julie (co-financière du film courageux , qui s’écroule de surprise entendant Pierre-le-culotté avouer : « J’suis venu ici pour le fric à gagner facile. » Le sommet de ce court bloc-entrevues ? L’illustre Bernard Pivot —Apostrophes— voyant le mépris du pusillanime, archi prudent et carriériste J. Gobbout, lira alors un solide texte de Pierre et s’en épatera. Un extrait de « La liberté n’est juste pas une marque de Yogourt. »

Il nous est permis aussi, rue Valiquette, d’entrer chez lui. D’admirer sa jolie épouse ( sa collaboratrice souvent), ses trois beaux enfants— Jérémie qui pleure sachant le cancer s’attaquant à son père—, lui, Pierre, en marcheur à bâton, en skis, bref, de voir un homme qui avait sa vie ordinaire comme tous et chacun. À mon avis, ses parodies du pénible colonisé d’ici avec son « Elvis Gratton », n’aidaient pas la désaliénation collective, trop exagérée, nos colonisés ne s’y identifiaient nullement. Mais on voit la belle Céline Dion en avion, avec René Angélil, qui nous révèle qu’elle en rigole et volontiers. Un sacré bon moment de cinéma. Une histoire extrêmement triste à la fin, mourir à 62 ans, mourir avant d’avoir vu naître ce pays pour lequel il se battait sans cesse.

nov 242009
 

Il y a peu, ces beaux jours en guise d’été indien en retard. La rue Bernard pleine de dîneurs aux tables de ses terrasses. Bonheur des yeux. On y alla, Raymonde et moi, un midi, pour le croque-monsieur de la Moulerie, un autre midi, pour le cher smoked meat de Lester, ses cornichons à l’aneth. Invités à souper à Mont-Royal sur Simcoe Circle chez l’ex-cynique, grand sec d’Orléans, André Dubois, mon amoureuse cherche un présent à offrir à Mimi divine cook. Elle file vers ce magasin de cadeaux pas loin de chez Lester. Que d’offres cocasses là ! Un lieu féerique. Un caverne d’Ali Baba ?

Le soleil donc. Partout. Courses…au marché si varié des Cinq-Saisons puis à la banque. Aussi à cet autre magasin-à-cadeaux, sosie du Mille-Feuilles de la Laurier, une papeterie inouïe côté sud de Bernard. Encore là, vaste choix aux rayons garnis d’inventions légères pour cadeaux divers. Dont un des  jeux de société de mon designer de fils, Daniel.  Des tablettes débordantes aux joyeuses inutilités bien agréables. Embarras du choix toujours et toujours, dehors, ce soleil d’été étonnant !

Qui va là, square Madeleine-Ferron ? Est-ce bien mon Tit-Louis, lui qui était avec nous tous au 42 Avenue des Pins en 1948, l’annexe de l’École du Meuble. Où il tambourinait sans cesse. Sur tout et sur tous. En maniaque fervent des rythmes. Eh bien, prévisible, Louis deviendra « le » célèbre timbalier —éméritus— de l’OSM. Louis Charbonneau, aujourd’hui retraité, a gardé même visage et même sourires. Je passerai acheter magazines et journaux chez l’aimable maghrébin-québécois en sous-sol du Manoir d’Outremont. Je donnerai de mes livres à Claude, la bibliothécaire du lieu et aussi on petit-déjeunera avec mon cher beauf’ Jacques, tous ravis de ce répit à jours chauds.

Outremont comme un village. Lieu familier où l’on est bien, d’où nous vient ce bon petit bonheur ? Urbi bene ibi patria, disait les pages roses du Larousse : où on est bien, là est la patrie. Ah nos petites patries en cours de vie ! Je me suis souvenu —vacances d’antan— les si belles longues blanches plages du New Jersey, jusqu’au Cap May, et, pourtant, au retour, le contentement très profond de retrouver sa petite géographie familière. Aller à Paris, métropole si fourmillante visuellement, si riche en décors historiques et puis, au retour, éprouver le bon grand bonheur de retrouver son monde, ses vues, ses familiers contours du quartier où l’on vit, adopté. Même chose si tu vas à Londres, tu as vu les berceaux de tant d’histoires nous concernant souvent tant de monuments célèbres mais, revenu chez toi, c’est la très grande satisfaction. À Rome aussi, tu peux voir les antiques sites du temps d’un vaste Empire disparu, des trésors architecturaux fabuleux, et, revenu at home, tu te sens si bien, si heureux.

Ma parole, le vieux poète, Louis de Ratisbonne avait donc raison ? On lisait : «  Nulle terre n’est si douce que la terre où nos sommes nés ». Faut le croire ? Et mon grand Dostoïevski, exilé un temps, qui déclarait « qu’il n’y avait pas pire malheur que d’être apatride ». Vrai aussi ? Mon fier camarade, Dany La ferrière —Prix Médicis à la boutonnière— ne cesse-t-il pas de gratter son grave bobo haïtien ? La fuite. Enfin, le soir restant chaud, on s’attable au «plus que parfait » Petit Italien et on a vu Martineau-l’excellent-tireur-fou (et franc) en actualités qui minaudait avec une belle enfant, pas loin, Pierre-Karl Péladeau, lui aussi avec une jolie fillette, et tous les passants, rue Bernard, souriaient à cette inattendue pause d’avant les neige

nov 022009
 

Soufflant un peu entre des sacs bourrés de feuilles mortes, voilà Barak, écureuil noir du coin faisant l’acrobate agile, Raymonde a suspendu sa mangeoire à graines, il rôde, nos mésanges s’énervent, je le chasse, il revient sans cesse, finit par me cracher : « Serais-tu capable, jasminovitch, d’une chronique entière sans un seul  point ?,  on me connaît, je m’y jette :

d’abord pour signaler un bien goûteux « resto provençal », Chemin Péladeau juste au pied de la SAQ, aussi un autre, aussi bon marché le midi, chez « Luciano », quartier Mont-Rolland, qui me rappelle « La Chaumière », lieu cher disparu, angle Richer, printemps de 1970,  et, sur sa terrasse côté lac Rond, rencontre avec le grand-manitou-des-programmes à TVA, l’ex-crooner Robert L’Herbier qui m’appréciait hénaurmément (!) en écrivain-chroniqueur, le big boss m’avait (très) généreusement offert de me transformer en tout-puissant anchorman à son ultra populaire Canal 10, mais, à quarante ans, père de deux enfants, ma frousse du free lancing, du pigisme, je m’incrustai au Canal 2 en fonctionnaire fédéral, sous haute surveillance comme je le racontais au Canal 4, à Rosette Pipar de Cogeco, je me savais estampillé security risk et hugly separatist par les Trudeau paranoïaques, du genre à foutre en prison-Parthenais le grand poète de Sainte Agathe, Miron, adieu donc à ce pont en or et, sept mois plus tard, ce sera la police chez moi, à une rue de la Prison de Bordeaux, pour vérifier l’état de ma fournaise (hum !), plus tard, les plaques de vélo de mes deux jeunes (hum !), j’étais candidat échevin dans Ahuntsic pour un parti ouvriériste, le FRAP, et, en médias, Jean Marchand, chef syndical défroqué et politicailleur névrosé, criait : « Le FRAP est la façade des terroristes du F.L.Q. », bang ! annulation de toutes nos réunions de cuisine, nos Montréalais vissés aux petits écrans, le Jérôme à Boubou-pas-de-culottes, Choquette, ministre de la Justice en cowboy fou, the gun in the belt, enfermé au Reine-Élysabeth, gueulant : « Faut faire bien attention d’être juste aussi avec la pègre », quelle page d’histoire hein ?, Drapeau le maire mégalo jappait aussi : « Ce FRAP élu, le sang va couler dans les rues ! », Pierre Laporte égorgé rue Armstrong à Saint-Hubert (on a jamais trop su comment) et puis les rats-de-la-cave-de-St-Marc mis en tôle, le calme revint, je ne serai pas échevin —adieu enveloppes brunes, trois ans passent, joli printemps de 1973, ma Raymonde entre un Lautrec-show et quoi encore ?, voit une pancarte « à vendre » à une rue de « La Chaumière », veille modeste maison, centenaire, au déclin de bois bombé, tout bosselé, l’herbe très haute partout, proprios en proie à la maladie, pour 25,00 tomates, Raymonde, jeune réalisateure de télé pas riche, cassa toutes ses tirelires, alla à sa Caisse de Radio-Canada, achetait ce qui sera… notre nid d’amour ! Fin.

« Ça y est, j’ai dit, je l’ai fait, Barak. Pas un point ! » La bête eut l’air satisfait.

déc 202008
 

Jadis, nous avions même peur de son enseigne lumineuse, poteau rouge et blanc à l’axe mobile qui signifiait pour « les pissous » : danger-barbier.

Ah, nos frousses du coupeur de cheveux, bambins, rue De Castelnau ! Mais, je garde bon souvenir du jovialiste aux ciseaux virevoltants, rue Roy. Ici, mon barbier, depuis la retraite des frères Lessard, « tient salon » Chemin-Pierre-Péladeau. Étonnant bonhomme Racette à son Salon des sportifs, entendre « sportifs assis » devant le téléviseur. On entre en son repaire décoré de cossins colorés comme on entre à une taverne familière. Y opère aussi Racette-fils, notre fidèle et fiable échotier au journal.

Si vous allez rue Jean-Talon, angle Drolet, vous verrez un Figaro italiano et, à ses murs, des murales signées par feu mon papa ! Mas chez papa-Racette, c’est de géantes maquettes de terrains sportifs, football, baseball, hockey ! Un musée. Il y en même suspendues au plafond. Des reliques aussi, tels ces sièges peints de numéros, bancs mis à la retraite, dévissés de chez les bleus ou les rouges. Le hockey y a prédominance, c’est entendu et moi qui ne joue à rien, sauf de mon clavier de I-Mac, qui ne sait ni les noms des vedettes millionnaires, ni les noms des villes qui matchent avec ceux des clubs, je m’y sens pourtant à l’aise. C’est que l’intello autodidacte -j’ai un secondaire-5 faible- que je suis a de profondes racines populaires. Cette ambiance décontractée, c’est celle des adorateurs de la sainte flanelle, du temps d’un oncle admirateur  fou de Georges Mantha, du temps qu’un prof de petite école ne jurait que par nos Maroons, du  temps d’un voisin villerayien qui montra ses dons à l’Aréna-Mont-Royal, rue Mont-Royal et Saint-Laurent. Démoli depuis.

UNE ÉGLISE ?

Quand j’entre chez Racette, en son église bleu-blanc-rouge, j’entre en enfance, j’entre en 1940, j’entre dans mon chandail des Habitants du vieux Forum, dans mes gants de cuir salis, dans mes jambières de goaleur, trouvées dans les vidanges, rue Drolet ! Ce Salon des sportifs est fréquenté autant par l’exilé du Royaume, le devenu adélois, Réjean Tremblay que par le bavard de CKAC, l’ex-camarade, verbalisateur incontinent, le drôle Ron-Ron-Ron Fournier.

Chapelle ardente donc, gare aux iconoclastes de mon espèce, aussi je me tais, j’écoute -avec mes mauvaises oreilles- et je m’instruis. Le patron, un provocateur, cherche parfois à tester la solidité de mes gonds…mais bibi -pas fou- n’en sort pas souvent.Je résiste et si, soudain, je m’emporte par distraction, il rit, lève ses peignes en triomphe, coupaille de l’air, cisaille du vent, jouit, glousse, gras chat noiraud avalant sa souris !

On imagine bien que ce « salon » n’est pas un « salon littéraire ». Poli, le pape Racette, secouant un tablier, me dira : « M’sieur l’écrivain nous mijote quoi ces temps-ci ? ». Mais je vois bien qu’il surveille les images de ses deux grosses télés en quête -chers réseaux-des-sports-d’une nouvelle. Des clients parlent gras ou jasent cru, d’autres restent, intimidés, silencieux comme carpes. On y voit défiler, mon vieux Balzac,  avocat ou notaire, médecin ou ouvrier, député -le ré-élu Cousineau affable, rieur et attentif. Iront le plombier (salut Groulx !) ou l’électricien (salut Filion !), le gras crésus (Lupien, mes saluts !) et le simple déneigeur (Tchao, André !).

À L’ORATOIRE SAINT-RATELLE !

Je garde donc le silence -« qui est de mise aux marquises », cher Brel- je m’instruis via le pieux et dévôt bavardage des passionnés, on est à l’oratoire Saint Racette !  Pas de vitraux, que cette panoplie photographique, tapisserie de regards dont feu Pierre Péladeau-le-fidèle. Autour de P.P. les binettes des héros. Toe Blake ou Elmer Lach, le cher « oublié » de Ron, Butch Bouchard ou Guy Lafleur…chevelu ! Nommez-les, ils y  sont tous, souriants ou feignant la gravité, mâchoires serrées. Pendant la taille mensuelle du blanc barbu que je suis devenu, je saisis que cette église nationale sportive ne va crever bientôt, de génération en génération, il y a une vraie continuation. Des idoles, il n’en va pas autrement chez tous les Figaros, de l’Italie à la France ou l’Espagne. Ces dieux-à-la- petite-semaine servent de compensation à la déception des destins communs. On maudit le perdant et on vénère le vainqueur. Nos cheveux tombent autour des sièges à pivotements et c’est la lueur, l’espoir, « la coupe » est la cible, le saint, graal, le grand but, le phare.

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