« ART ET ARGENT » : CORRECTIONS
14 octobre 2004 | 1-Tout, Lettres ouvertes
COMMUNIQUÉ ENVOYÉ AU DEVOIR.
« ART ET ARGENT » : CORRECTIONS
M. le rédacteur,
« Robert Yergeau, un savant prof d’Ottawa te cite abondamment (me dit un ami) dans sa neuve brique titrée « Art, argent, arrangement ». J’y suis vite allé voir. Manque de rigueur ou parti pris ? J’espère qu’il n’en va pas de même pour les autres « cités ».
Quatre bévues graves.
UN : en 1951, diplômé de l’École du Meuble, je fis une demande de bourse pour Paris, on me la refusa et je fais de l’humour sur ce premier refus dans mon « Écrire ». M. Yergeau en fait tout un plat, affirmant que j’en suis encore « traumatisé », « brisé », « acte manqué me hantant ! » Fort de café, docteur Freud !
DEUX : Yergeau ricane : à un moment, je me vante des éloges rédigés pour mes premiers romans par feu Éthier-Blais, à un autre moment, je le conspue pour son silence sur « Pleure pas, Germaine », mon cinquième roman. Eh, pas un paradoxe cela !
TROIS : je dénonce les boursiers perpétuels, « ces incapables de se constituer au moins un petit public » et j’ai osé demander une bourse en 1980. Cette demande fut faite au MAC pas pour un roman mais pour prendre l’avion afin d’aller (invité à l’Université de Nice) parler de littérature québécoise ! Nuance importante.
QUATRE enfin : Yergeau, fouilleur d’archives, découvre, 1964-1965, que « Jasmin a demandé une bourse au MAC ». Cette fois encore, pas pour un roman ! Pour un projet de manuel scolaire qui aurait illustré mes cours d’histoire de l’art à l’IAA. Je reliais à l’art moderne les arts primitifs anciens : Asie pour les Impressionnistes, Afrique et Océanie, pour les Cubistes, Mexique, Amérindiens pour les Surréalistes. Refus encore.
Que « David », éditeur à Ottawa, laisse imprimer que je suis « donquichottesque », « septuagénaire gavroche », « railleur des gendelettres » et même « outrancier maître de l’esbroufe », ne me dérange pas, m’amuse. Mas il ne faut pas me chercher des poux compulsivement parce qu’un fait demeure M. Yergeau : je n’ai jamais, au grand jamais, demandé d’argent public pour rédiger un roman. Jamais ! Cela gêne-t-il un de ces profs
« perpétuels boursiers » ?
Claude Jasmin, Sainte-Adèle.
Outrancier maître de l’esbroufe, septuagéaire gavroche. Ce sont des compliments à mon oreille. Bravo pour être demeuré ce que vous êtes.
J’ai bien apprécié cette réplique de Jasmin. Elle lui ressemble dans le ton et dans la vérité. Cet homme a le mérite d’être demeuré constant. C’est rare… Très rare.
Claude Paquette, auteur.