MON VOISIN GROGNARD !
22 février 2008 | 1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES
Chaque fois que je passe devant sa porte, à quatre de la mienne, je pense à lui. Ce Grignon, ex-maire, a mis « sur la carte » mon village d’adoption et l’excellent film de Binamé, -condensé du téléroman- a bien illustré le Sainte Adèle de 1890-1900. Mon célèbre voisin, mort en fin d’années 1960, a offert « sa » longue version de L’Avare de Molière. Pierre Grignon, ex-maire lui aussi, promène une conférence sur son fameux « mon oncle ». Captivante causerie illustrée avec des archives-photos familiales. Claude-Henri, «le fils d’un gros docteur », décrocheur de collèges, farouche autodidacte lettré mérite cette reconnaissance.
J’entendais parler, jeune, de ce Valdombre, autoproclamé « Le lion du Nord ». Pierre Grignon m’a offert des exemplaires de ces brûlots. J’ai découvert un personnage pas piqué des vers. Rencontre -posthume- d’un adèlois hors du commun lisant des intellectuels de Paris, les commentant pour les fustiger ou les louanger. Malgré un brin d’anarchiste, ce « fils de » (père médecin et Agent des terres) se fera placé bureaucrate et y sera un… voleur ! Voleur d’occasion pour secourir un des siens mal pris. Ce sera Bordeaux ! Sorti de prison, rencontrant son « modèle », Olivar Asselin, il va fonder ici, rue Morin, « son » mensuel, revue dans laquelle il signe tous les articles ! Un sacré bœuf à plume.
UN VILLAGEOIS TRÈS ÉTONNANT
Ce neveu Pierre vient de faire éditer un manuscrit caché et retrouvé : « Le pamphlétaire maudit », Éditions Trois-Pistoles. Texte qui se veut un portrait d’Olivar Asselin, mais « le lion » ne parle que de lui ! Autour du « bon bourgeois conservateur » -que le feuilletoniste était devenu-, on lui déconseillait la publication. C’est fait. La couverture montre fait une photo laurentienne d’un champêtre disparu, rue Morin, son dactylo sur son balcon, le lac Rond pas loin. Homme de son époque, il fait voir de l’antisémitisme, un machisme éhonté, bref, un conservatisme de la pire espèce.1930. Ressemblance avec nos « anciens », partisans de l’immobilisme. Quand va pointer le moindre progrès, la moindre tentative de secouer le joug clérical, Grignon s’indigne de tout, de l’instruction gratuite comme du dangereux (!) vote des femmes !
Néanmoins, c’est phénoménale : il fut un villageois cultivé étonnant tout entouré de beaucoup d’illettrés quand le Québec était une morne plaine peuplé d’anti-intellectuels primaires.
RÉPUGNANCE BIZARRE À L’ARGENT !
« Le pamphlétaire maudit » offre une vision inédite du géniteur de l’haïssable Séraphin. Jeune homme frais marié, il s’y montre en misérable pitoyable, en perpétuel « quêteux » de jobs du « govern’ment » qu’il méprise. Son logis, rue Morin, sera même changé en modeste « maison de chambres » ! Le vindicatif en arrache pour joindre les deux bouts, alors, selon les gages offerts, il se fera anti-Libéraux ou anti-Duplessistes,. Va venir son salut. « Grande gueule » girouette mais à petit public confidentiel, il va composer un roman. Ce sera « Un homme et son péché ». Un fort succès. L’on sait la suite : d’abord la radio et la fin des modestes chambreurs. Puis, en 1954, viendra la télé, les meilleurs cachets. Et des décennies « d’auto-exploitation », pas d’autre mot.
On frémit en lisant certains passages du Valdombre (son pseudo). Des écrits d’un ultra-conservateur louangeant des us et coutumes passéistes, prédicateur de « La ville est dégradante » ou de l’illusionniste « retour salvateur à la terre ». Avec la femme voulue en servante docile. Enfin, bizarre, une répugnance viscérale de l’argent ! Tableau d’un Québec vanté, pourtant dominé par les valets « en soutanes » de l’Establishment anglo, notre Haut-clergé se chargeant, durant un siècle, de 1850-1950, de nous garder dans la soumission à nos bons maîtres.
Tout de même fascinant par sa flamboyance verbeuse, ses enthousiasmes littéraires. Ce « grognard » maniait une prose piquante avec des métaphores aux allégories bien trempées. Ce voisin que j’apercevais, en 1950, vêtu de chat sauvage, sortant du pub du coin de la rue Chantecler, a donc été un drôle de pistolet dans notre pays d’en haut, un haut-parleur étonnant. L’argent gagné (viande-à-chien) fit taire le railleur et râleur. Un temps Rouge, vire-capot (de chat), puis Bleu, en 1960, Grignon se méfia de notre nécessaire Révolution tranquille. Stipendié (?), il fit campagne pour Daniel Johnson. Ce sera le silence littéraire au grenier de sa rue Morin car l’ex-jeune-révolté rallongeait sans fin ses « belles z’histoires », mourut ainsi un romancier doué. claudejasmin.com
bonjour monsieur Jasmin
Ici a Wuhan en plein centre de la Chine .a l’autre bout de la planete…la ou peut-etre votre oncle missionnaire est deja passe…mais ou avec certitude est demeure Alain Grandbois (aout 1934) pour y publie ses premiers poemes…je vous lis regulierement..je vous ai rencontre anonymement quelques fois…dont l<une au Wok de Sechouan ( Fleury) avec vos petits fils ou vous etiez mon voisin de table…mais mon propos est de souligner que dans votre article je trouve que vous avez beaucoup de ressemblances avec le LION DU NORd.( Cure Labelle)..a ladefense non de la colonisation mais de la decolonisation des Quebecois….et ce cote combatif et phamphletaire de Claude-Henri Grignon qui devrait etre mieux connu de nos generations de cegepiens…mais aussi je desespere du fait francais au Quebec et surtout au niveau international….je repondais recemment a madame Louise Beaudoin qui parlait de la Francophonie,,,,qu,on fait tres peu sur le terrain…..des grands cocktails pour la venue du Cirque du Soleil a Shanghai…des grandes conferences…mais quand j,ai demande du materiel pedagogique pour faire connaitre la culture quebecoise a mes etudiants,,,,on me repondait qu,on avait pas d,argent…..depuis 3 ans…je suis retraite de l.enseignement au Quebec…et depuis ce temps j.enseigne en Chine et j,y voyage….mes etudiants du niveau collegial et universitaire sont curieux du Quebec,,,a ces compatriotes (hum ! hum !) anglophones de l’Ambassage canadienne a Beijing j’ai demande du materiel pedagogique pour l,enseignement du francais…de meme qu’a ce monsieur Gaudette du Consulat canadien a Shanghai..mais rien…..et a mon retour a Montreal..dans mon quartier d’Ahuntsic…je contactais le bureau de ma deputee pequiste madame Lapointe….apres le barrage de questions de sa secretaire…on me priait de m’adresser au federal….pendant ce temps sur le terrain pour mon enseignement de l”anglais (parce que j’enseigne aussi l’anglais) je suis inonde de materiel pedagogique provenant d’organismes americains,anglais ou australiens…..et pour en ajouter un peu plus la direction de mon college vient de me demander de n’enseigner que l’anglais au prochain semestre…en soulignant que mon expertise developpee au cours de mes 37 ans d’experience dans l’enseignement des langues serait plus rentable pour la formation de leurs etudiants en anglais……Quel combat que la defense du francais ! Et lorsque qu.on me dit qu’un professeur francais dit a ses etudiants chinois ( Alliance francaise de Wuhan) qu”au Quebec on parle un genre de francais difficle a comprendre…WOW…et lorsque je vois un professeur francais de Grenoble au Wuhan Institute of Technology de Wuhan s,adresser a l.exterieur de ses cours a ses etudiants de francais en anglais parce qu’ils comprennent mieux..Wow…et ses jeunes francais dans une agence de voyage de Hanoi..qui apres m,avoir observe lorsque je parlais avec l<agent de voyage vietnamien en francais..heureux celui-ci de pratiquer son francais…et que par la suite ces memes francais decident de communiquer avec l’agent qu’en anglais ( mauvais anglais d’ailleurs) WOW..la francophonie,,,,en bave un coup….
voila pour mes chinoiseries monsieur Jasmin…mais rassurez-vous…on desespere mais on reprend courage …et je continue de penser que le fait francais merite ce combat de tous ces instants…meme avec ceux qui devraient etre nos allies naturels..ce sont des lecons que l.on pourrait retenir des vies du Cure Labelle et de Claude-Henri Grignon …
robert lavigne
Jiangcheng College China Geosciences University
Wuhan Hubei..Chine