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L'un des auteurs québécois parmi les plus connus, Claude Jasmin est (ou a été) céramiste, acteur, marionnettiste, critique d'art, professeur d'histoire de l'art (moderne), pamphlétaire, chroniqueur de radio et de télé, peintre (aquarelliste), illustrateur, scénographe de télévision, etc.

Photo Éliane Jasmin

Claude Jasmin fait tout d'abord des textes dramatiques pour la radio, puis pour la télé et pour le cinéma. Il a fait beaucoup de journalisme et il publie un livre nouveau chaque année. Depuis 1960, Jasmin a donc publié plus d'une cinquantaine de livres, des romans et des récits surtout.

Jasmin poursuit encore et toujours l'expérience d'écrire avec ses journaux intimes chaque semaine en publiant depuis plus de sept ans un blogue (carnet) dans son site Web . On trouve ici son avis, ses opinions sur les actualités, des critiques de spectacles, de théâtre, de films ou de télé. En somme, il raconte son quotidien. Il parle de lui mais aussi des autres. Jasmin ne laisse personne indifférent, admirateurs ou contempteurs.

Ici, un grand nombre de textes publiés au fur et mesure: lettres ouvertes, projets de romans, humeurs, portraits, extraits... Voici un raccourci vers la liste de tous les textes publiés dans ce site Web. Vous pouvez aussi laisser traces, les commentaires sur les textes de Jasmin sont acceptés et publiés en autant qu'ils s'en tiennent au sujet et demeurent respectueux.

De passage sur cette page ou de retour, pour le plaisir ou pour le travail (l'école), bonne lecture et bonnes découvertes!

1-Tout, Critiques | 13 septembre 2010

PARTIES-DE-FESSES CHEZ DUCEPPE !

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Je sors de chez Duceppe. Aimeriez-vous savoir ce que pense un Vieux Shnock comme moi des spectacles actuels ? Okay. Imaginez un loft petit-bourgeois, visite d’un prof retraité ( très excellent Gérald Tassé), voisin de palier. Apéros bus, il va forniquer comme une bête avec la jeune voisine d’étage  (formidable A,-C.Toupin). Une grande blessée. A perdu un premier bébé. Il y a aussi l’épouse de ce retraité ( toujours mieux qu’excellente Monique Miller ), endeuillée elle aussi encore d’un enfant mort jadis, psychosée qui tient à montrer son fond de culotte au jeune mari du loft ( très, très bon, David Savard). Quoi encore chez Duceppe ? Il y a le fils du couple sexoliste, un ado retardé ( étonnant surdoué Éric Bernier). Il forniquera tout comme son vieux papa avec cette voisine névrosée, vêtue de fantasmes. Ça se suce jusqu’aux doigts de pied, mes dames et messieurs, voyeurs, garrochez-vous y !

L’auteure parvient à faire planer de troubles atmosphères. C’est de « Rosemary’s baby » 2 ! Admirable sur ce plan ce « À PRÉSENT » de Anne-Catherine Toupin. Aucun moment poétique. Pas une seule ligne pour nous élever, nous faire rêver. Le brutal « constat » de l’individualisme-21 ième siècle ? On est loin d’un Garcia-Lorca, d’un Pierre Perrault, du riche Pirandello. Du théâtre de ma jeunesse.

Cette « cérémonie », « burlesque » au fond montre des réalités bien éloignés d’un Gratien Gélinas qui illustra le tragique orphelinat d’un bâtard (« Tit-Coq ») ou le désespoir de l’innocent abusé ( « Bousille et les justes »). Ce troublant « À présent » est loin aussi du Michel Tremblay  poignardeur, ouvreur des ventres du pauvre monde de l’ancien  Plateau Mont-Royal.

Plus de place désormais pour la poésie, mépris inconscient ?« Le monde n’en veut pas de la maudite  poésie ». Mépris de soi au fond. L’ intrigue de ce « culs par dessus tête » ouvre sur un égout. Ce théâtre québécois dure depuis le Meunier de « Les voisins »; des abrutis, de feu-Robert Gravel avec « Il n’y a plus rien » au nihilisme total, du Boucher au sinistre « Douze poses ». Après ce lubrique jeu bestial (brillante direction de Frédéric Blanchette) verra-t-on un jour une pause  dans ce ultra-réalisme sur des bourgeois détraqués ? Viendra-t-il une (ou un ) auteure capable d’insérer des moments de lumière avec des phrases d’une espérance minimum. Assez de ces machines-à-rébus, du « constat » chirurgical, de la complaisance supra-réaliste, « art pompier ». Tchekhov, même Arthur Miller, font voir des lueurs de beautés au sein des misères. La très évidente intelligence de Madame Toupin va-t-elle un jour s’allier (oui, je le gagerais) à une humanité dramatique hors les parties-de-fesses ?

1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES | 7 septembre 2010

LE NAGEUR DU LAC ET NOTRE NOYADE

Sans cesse, un matin, un midi, une fin de journée, au milieu du lac, je vois le lac traversé par un prodigieux nageur. Souvent comme une simple boule de bowling, bien noire, émergeante. Boule humaine remuante dans l’horizon du lac. Ainsi un nageur passe. Figure comme mythique, Sisyphe à son labeur répété.

Mais trêve de méditationa, je suis indigné par notre actuelle noyade. La langue du « gros voisin riche » s’installe comme jamais, en métropole surtout. Vite, une loi ! SOS ! Je n’ai aucune carte de parti politique. Il s’agit de notre noyade. Pendant que Christine St-Pierre-ministre molle, traîtresse, calcule comment aider à l’anglification des enfants de nos déracinés, sonne à maints signes l’alarme : nous glissons vers l’assimilation. Il nous faut vite une loi québécoise sur les migrants. Et merde aux « pères Noël » de la Supreme Court ! Cette loi acceptera n’importe qui venant de la francophonie mondiale.

Pas de choix. Le temps presse. Il faut fermer nos frontières à tous ces migrants (de l’« anglophonie »). D’Asie lou d’ailleurs. Stop aux ghettos anglifiés genre Parc Extension. Ou Côte des Neiges. Vite un bouchon. Des pays solides comme France, Espagne, Italie, etc., n’ont aucune crainte de noyade, nous faisons exception, nous sommes que 2 % de la population sur ce continent nord-américain. Une telle loi s’impose si nous voulons survivre entant que nation différente. Éviter la noyade. La menace est réelle. La dilution grossit. L’assimilation lente (promise par Lord Durham) gagnera si on ne fait rien. Jean (ou John ?) Charest aura-t-il ce courage, cela surprendrait mais sait-on jamais. Les militants du Parti de Camille Laurin doivent inscrire une telle loi dans leur programme. Pauline Marois doit réaliser le péril :chaque jour qui passe amène la désagrégation de notre culture particulière sur ce continent.

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1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES, Poing-comme-net | 30 août 2010

L’ENFER DE LA VILLE ?

J’évite désormais de descendre en métropole tant que je peux. L’été surtout, il peut se passer des semaines, voire même deux longs mois, sans que je quitte mon cher village du nord. Hélas, je devais descendre vers la grotte climatisée, au rez-de-chaussée nord-est de la Place Bonaventure. Vers la moderne caverne toute capitonnée (pour des fous là ? ) de l’animateur « Numéro Un », Paul Arcand.

Ce sera un matin de cauchemar !

Ah oui, brutal envahissement de tous nos sens, grouillement inouï. Que j’avais comme oublié ! Une descente énervante chez les « démons » —ô mon roman « Papamadi » !— du trafic en mégapole. Salut Aliegheri Dante ! Pourtant je suis né en ville ! J’ai grandi dans les bruits incessants des nombreux tramways, rue Saint-Denis, dans le perpétuel tintamarre urbain aux coins de Jean-Talon comme de Bélanger…

Eh bien…ce fut un choc !

D’abord, cela s’endure, pour rentrer à Montréal il y a ce long ruban bétonné. La 15. Dès Saint-Jérôme, adieu nos jolies collines et voici de mornes plaines avec, le long des fossés, tous ces placards ignobles, tant d’enseignes ultra-criardes, quelques rares (hélas !) entrepôts discrets, la plupart aux airs clinquants, aux allures de marchands grossiers. La 15 jusqu’à sa sortie, fait voir l’anarchie visuelle classique en amérique-la-commerçante, fait constater un pays, le nôtre, sans règles, free-for-all regrettable.

Tu sors à L’Acadie, oh !, on se rapproche du compère Arcand, tu ramasses vite, vite, ton courrier au Phénix, le pied-à-terre commode, carrefour Rockland…Et puis tu files au sud, une rue Stuart outremontaise, encore un peu de calme, puis montons à bord de la Côte Ste Catherine : c’est le début du mouvement et des bruits. Longer le mont Royal, ça va, une halte brève hélas. Ensuite, ce fut le début intempestif, brutal, du capharnaüm visuel et sonore, d’abord l’Avenue des Pins !

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1-Tout, Petite histoire derrière un livre, Souvenirs | 22 août 2010

LA MORT EN ÉTÉ

Soudain, maman était derrière moi. Vêtue de son linge ancien, comme quand j’étais petit, manteau sombre, foulard noir, gants des dimanches. Je ne sais pas trop ce que j’étais venu chercher, ici, dans cette petite chambre de la « Résidence Saint-Georges », rue Labelle au sud de Sainte-Caherine, Là où maman fut longtemps hospitalisée et où elle est morte en novembre 1987, des papiers oubliés ?, des objets perdus ? J’avais sursauté. Elle me dit : « C’est pas vrai, mon Édouard, ton cher père, il est pas là. Je l’ai cherché partout. Viens voir, si tu me crois pas mon p’tit gars. Je le trouve pas nulle part, m’aurais-tu menti ? » J’étais mal à l’aise. Je ne savais plus quoi dire, honteux, je lui tournais le dos, je regardais par la fenêtre, en bas dans la rue Saint-Hubert.

Vrai. J’vais menti peut-être. Elle souffrait tant vers la fin, portant souvent sur son visage un masque à oxygène, toute immobilisée, les yeux révulsés que j’avais dit : « Tu peux t’en aller maman maintenant, tu peux partir, tu en as assez fait durant toute ta vie et papa t’attend là-haut, vous allez vous retrouver, esprits libres, réunis pour l’éternité. » De là ce méchant rêve dans la nuit de dimanche dernier et les reproches de ma mère.

Au matin, j’ai imaginé écrire une pièce de théâtre ou un scénario de cinéma. Imaginer un grand vieux garçon de 80 ans qui donne la main comme un écolier à son archi-vieille maman morte. Qui la suit docilement dans une cité inconnue, dans des dédales infinis, dans un ciel aux nuages roses et jaunes, se baladant dans des édifices mous (ô Gaudi !), au travers des nuées en formes de ruelles à grottes, de venelles à cavernes et aussi de boulevards fous, entortillés comme des échangeurs Turcot. Tant vouloir, maman et moi, retrouver le père mort ? Ah ! Je crois savoir d’où me venait tout cela. Un coup de fil de mon éditeur la veille de ce rêve: « Votre livre vient d’arriver de l’imprimerie. Il est bien beau, venez chercher vos copies d’auteur. » C’est ça. Une peur. Ce portrait que je fais de mon père dans « Papamadi », je crains la charge, l’injustice, la cruauté même. Crainte d’avoir trop exagéré ce papa passionné par les démons, les mystiques, ses chères reliques sous forme de momies, Sainte Catherine Labouré, Sainte Thérèse d’Avila, exposées dans des cercueils de verre encore aujourd’hui. Et ses stigmatisées aux plaies saignantes, la tourmentée de Pointe-Claire, Madame Brault, le « saint » frère André bataillant la nuit dans sa chapelle avec le diable sur le mont Royal, cette demoiselle Emma Curotte pas loin d’ici à Chertsey.

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1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES | 16 août 2010

MUSÉE, DROGUE ET VIEUX MURS

Partir, aller revoir « Les belles soeurs » mais « en chansons ». Découverte que Joliette sur la carte est vis à vis Val Morin et on décide donc de piquer, dès L’Estérel, à travers les petits chemins de campagne. Forêts fauves, lacs mal cachés, beautés sauvages. Ziguezaguant en « montagnes russes » bénignes, on découvre ainsi du pays inconnu. Joie. Le texte de Tremblay a un peu mal vieilli mais la scène s’anime sans cesse, le bonhomme Cyr y est exper, toute sa troupe pète le feu.

La veille, vue d’une dense fumée noire dans le ciel de l’ouest chez Pierre-Jodoin-l’écolo. Bizarre trombe, celle de la série « Lost » ? « PERDU » en effet, cette colonne mouvante d’un noir bleuté. Ouvrir une enquête ?

L’avant-veille, à mes pieds, découverte « su’a’gal’rie » d’un mauve chardonneret mort les ailes toutes déployées et le bec gluant. Mort comment ? Fonçant dans la fenêtre ? Agression ? Ouvrir une enquête ? Je vois alors dans les fourches du mahonia une belle blonde et une belle noire ! Deux beautés d’écureuil guettant les p’tits oiseaux gourmands de nos cerises violettes.

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1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES | 8 août 2010

AU CIEL UN ZOO INÉDIT ?

Ç’est plus fort que moi, parfois je dois aller me bourrer la face à un « petit déjeuner d’ogre » . Où ? À mon cher « Petit Poucet » sur la 117 vers Val David. Ô son bon pain-fesse, sa confiture aux fraises, ses « bines » mieux que savoureuses, et tout le reste. Oui, ogre ! Dehors, repu, voici un chat. Blanc avec des fioritures de gris. Or, mystère, revenu chez moi, voici dans mon petit pré… un chat blanc, copie conforme, un clone ? Il s’avance prudent dans les hautes herbes, espace mis en jachère par une insistante invitation à tous les riverains. « Préservons, sauvons le lac ». Soudain qui s’amène ? Le chat d’une voisine, l’impériale bête mordorée, dont je vous ai déjà parlé, bête somptueuse de dame Blondinette. A-t-on sonné l’alarme chez nos grenouilles enfouies en « beaumiers » ? J’entends entend des chants-de-gorge, comme à Povungnituk ! On craint une attaque. C’es le silence total.

Au loin, domaine des Ouellet, des corneilles juchées se sont fermés le clapet enfin, elles observent mes deux ,mini- fauves qui rôdent sous le saule fraîchement tronçonné. Les matous ne se regardent pas, matois indifférents l’un à l’autre. Naseaux ouverts, visent-ils une cible invisible ? Des oiseaux ou ces petits poissons du bord de l’eau ? Au large pas loin, la famille-des-huit-canards va et vient. Des goélands tout ensoleillés tournoient, cherchent-ils un gros « M » jaune ? Pas de ça à Ste-Adèle ! Nos deux tachetés « aux pattes de velours » (oui, poète Desjardins) se camouflent le long du mur de bûches coupées. Un Vadeboncoeur (le beau nom !), voisin retraité d’Ottawa et néo-artisan, fait résonner son tour à bois creusant un bol de bois, oui, de saule.

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1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES | 30 juillet 2010

TOUJOURS….LE BONHEUR !

M’y accrocher une dernière fois au…bonheur. Tenter de décrire ce bel état. Je lis de la philosophie et bang !, je tique : « Le bonheur? Non, c’est la sagesse et la vérité qu’il faut chercher, pas le bien-être. » Ouen.

N’empêche, en attendant la sagesse, inviter ceux qui me lisent à apprécier des petits riens. Ainsi, jeudi, au jardin d’entrée de l’hôpital de Saint-Jérôme, au beau soleil (quel bel été on a), attendant de me coucher tantôt sous une machine inspectrice en mode nucléaire (okay?), admirer la toute ronde silhouette d’une jeune femme qui aura un bébé bientôt. Bonheur de vie.

Malgré mon anxiété pour ma « patte folle » (qui me fait grimaces), admirer la dévotion des préposés divers en cet immeuble remuant. Où l’on croise toutes les souffrances humaines, les bénignes et les délirantes. La patience enjouée de celle qui me pique pour injecter une coloration avant « ma » bombe atomique, chercheuse de failles ! En riant, je menace de baisser culotte trop vite, elle me dit : « faites ça et j’appelle la sécurité! » Je dis : « Je suis du stock patrimonial culturel. À manipuler avec soins » et elle fait : « Ouen, ouen ! » Moqueuse et ironique, à la gare-des-mal-en-point, tout le monde s’égalise, mon cher Claude Dubois !

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1-Tout, LES BELLES HISTOIRES LAURENTIENNES | 25 juillet 2010

ENCORE…LE BONHEUR !

Social Buttons by LinkskuJe ne vais pas cesser de le décrire, « c’était un p’ tit bonheur que j’avais ramassé… », oui Félix et je l’ai amené chez moi. Il est présent quand on ne rêve pas à des bonheurs impossibles. Il a fallu descendre en ville, attablés à ma chère Moulerie, aux quatre brises dans un crépuscule [...]

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1-Tout | 18 juillet 2010

LE BONHEUR…

Social Buttons by LinkskuC’est quoi le bonheur ? Souvent peu de choses. Des simples. Des chaudes. Voir, rue Morin,  un enfant courir au milieu du parc des Familles. Qui tombe. Des parents accourent. Le bambin se redresse et éclate de rire : « Avez-vous eu peur, oui ? » C’est peu, ce gros chat tout gris et bien [...]

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1-Tout | 13 juillet 2010

À L’EAU CANARDS

Social Buttons by Linksku Pour vite guérir de cette cuisse arthrosique, qui me fait tant souffrir, je veux recourir à l’hydro-thérapie. Baignades sur baignades donc. Médecine gratuite. Et que vois-je, au large, sur notre radeau ? Deux beaux canards. Côte à côte, le couple se livre à des parades (séduction ?) fort remuantes. Plumes piquées [...]

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